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La logistique au coeur de la stratégie

Publié le mardi 1 décembre 2020 . 4 min. 39

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Un mythe particulièrement répandu en management est celui de la primauté de la stratégie sur la logistique. Selon ce mythe, il s’agit d’abord pour une entreprise d’élaborer sa stratégie puis, une fois celle-ci définie, de la mettre en oeuvre sur le plan opérationnel, en adaptant la logistique à la stratégie conçue, selon le principe que de toute façon « l’intendance suivra ».

On peut en théorie adhérer à un tel mythe, mais dans la réalité, les stratégies conçues de cette manière ont toutes les chances de se fracasser au mur du réel. Car au fond, c’est bien souvent l’inverse qui se passe, et la logistique qui tend à dicter sa loi à la stratégie. La crise du Covid-19 l’illustre ainsi à merveille. Au mois de mars 2020, lorsque nous n’avions plus de stocks de masques, que nos laboratoires n’étaient capables que de quelques milliers de tests par semaine, que nos hôpitaux ne disposaient que de 5 000 lits de réanimation, la seule stratégie qu’a pu suivre le gouvernement français pour éviter l’engorgement de nos capacités hospitalières a été celle du « confinement ». Face au rebond épidémique d’aout 2020, parce que nous avions désormais des masques, étions en capacité de réaliser près d’1 million de tests par semaine, disposions de plus de 15 000 lits de réanimation, le gouvernement a pu changer de stratégie et chercher à endiguer l’épidémie comme l’a fait dès l’origine la Corée du Sud, à travers le port généralisé du masque et le recours à des tests massifs.

Faut-il alors que les logisticiens prennent la place des stratèges ? Clairement non, ce n’est pas leur rôle. L’enjeu est plutôt que les acteurs en charge de la stratégie intègrent très en amont dès sa conception la logistique. Cela passe par exemple, par l’inclusion dans les comités directeurs des entreprises du directeur logistique ou supply chain, capable de faire état des multiples contraintes opérationnelles logistiques qui entourent l’action stratégique. Le but est ici de distinguer en amont les contraintes qui ne peuvent être modifiées à moyen terme, avec lesquelles il s’agira de faire avec, des contraintes qui peuvent quant à elles faire l’objet d’une transformation intéressante sur le plan stratégique. Dit autrement, le bon stratège, c’est celui qui sera capable de penser une stratégie qui fera avec les contraintes logistiques qui caractérisent toute situation, tout en recherchant des moyens de se libérer d’une partie d’entre elles pour créer des stratégies novatrices et difficilement reproductibles.

Prenez Napoléon, l’un des plus grands stratèges de l’histoire. Dans les faits, ses succès s’expliquent par le fait qu’il sut tirer parti de nouvelles conditions logistiques pour faire la guerre, liées à l’essor de l’artillerie et à la croissance des armées, qui atteignirent des centaines de milliers d’hommes. Napoléon explosa en effet en divisions sa grande armée, chacune pouvant alors vivre sur le pays où elle stationnait, et dota par ailleurs celles-ci d’une artillerie légère. N’étant contraintes ni par la lourdeur de l’artillerie ni pas le besoin d’avoir des stocks de fourrage ou de nourriture pour les chevaux et les hommes, ces divisions étaient bien plus mobiles qu’une armée. Tout l’art Napoléonien de faire la guerre consista ainsi à diviser géographiquement sa grande armée, puis grâce à la vitesse de déplacement de ces divisions, à les faire converger sur le lieu de bataille pour être en supériorité face à un ennemi plus lent.

On conclura cependant que même s’il était préoccupé par la logistique, et convaincu qu’une « armée marche sur son estomac », Napoléon vécut avec la campagne de Russie une bérézina logistique. Cela nous montre toute la complexité d’intégrer les aspects logistiques ! Car l’oubli d’un détail auquel on n’a pas pensé peut conduire à une faillite. Songez par exemple à une armée qui en viendrait à manquer de boutons de pantalons pour ses soldats, comment pourrait-elle faire la guerre ? Ou à un État qui oublierait de renouveler son stock de masques, comment pourrait-il lutter contre une pandémie ? Bref, si vous ne voulez-pas vous retrouver nu comme le roi, lorsque vous concevez vos stratégies, partez des contraintes logistiques !


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