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Cocooning, chouchoutage, feelgood : l'horreur du bien être

Publié le lundi 14 septembre 2020 . 3 min. 34

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Ça « cocoone », ça  « chouchoute », ça « feel-good » à tous les étages.


Le bien-être, on le sait, a gagné les mentalités et son prêchi-prêcha trône sur nos tables de chevet.


Un article paru dans The Economist en 2007 disait déjà la chose suivante: « On observe l’essor d’une nouvelle catégorie de marché appelée wellness lifestyle  dans un large éventail d’industries. (…) qui vont des spas, aux médecines alternatives, en passant par la nutrition, la beauté, les thérapies comportementales, la spiritualité, le fitness (…) Si vous ne ciblez pas cette catégorie, il vous sera de plus en plus difficile de faire du business ! ». C’est effectivement peu de dire que le bien-être envahit aujourd’hui les écrans, les messages publicitaires, les discours d’entreprise et les rayons des librairies. L’économie du bien-être a ses figures de représentation (gourous de la méditation, pseudo philosophes, essayistes à la mode), ses caisses de résonance (les magazines féminins, Psychologie Magazine, etc.), et même ses revues scientifiques, comme par exemple le Journal of Wellbeing studies.  Mais que penser d’une société qui voue un tel culte au Dieu bien-être ?


Plus qu’une idéologie, le bien-être est devenu un mythe, un récit culturel qui se fait passer pour naturel.  Ce mythe s’exprime à travers des codes très précis qui sont des sourires extatiques, des couchers de soleil, des images aquatiques, des couleurs pastel, des formes douces et arrondies ne présentant aucun angle, des formes stables et rassurantes bref des images ne présentant aucune forme de résistance. Rien de plus opposé à l’idée de bien-être que la figure du triangle qui est par excellence le symbole du déséquilibre, de l’instabilité et de l’incertitude. L’empire du bien-être signe le règne de la mollesse, du soyeux, du doux, du confortable, bref d’un monde qui semble évident, accueillant et presque anesthésiant
Le bien-être n’est évidemment pas un problème en soi et nul ne pourrait décemment souhaiter un monde envahi par le mal-être. Le problème est qu’il est devenu une finalité de l’existence alors qu’il ne devrait être qu’un moyen. Une société qui valorise à ce point le bien-être signifie qu’elle a abandonné le projet du bonheur.

Si Le bonheur nous semble être un ressort évident de l’action humaine, la fin ultime dont il est superflu de demander le pourquoi , la société postmatérialiste a clairement pris le parti de considérer le bien-être comme une fin en soi. Mais il faut bien comprendre que la psychologisation du bien-être a comme corolaire la négation de toute idée de résistance.  Le bien-être sacrifie l’impulsion vitale à la conservation de soi. C’est d’ailleurs un point qui frappe Tocqueville lors de son voyage en Amérique : ce culte voué au dieu confort. Lee confort est anesthésiant pour la simple raison qu’il appelle sa répétition. L’être humain qui jouit du confort mettra tout en œuvre pour pouvoir le conserver. L’idéologie du bien-être peut mener à la tyrannie, à partir du moment où les individus sont prêts à abdiquer leurs pouvoirs à un tyran qui leur permettrait de conserver la jouissance de ce confort matériel. Quitte à ce que ce tyran prenne les formes de l’entreprise, et notamment celle qui se dit libérée, quoiqu’on ne comprenne pas souvent ni de qui, ni de quoi.



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