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Etats-Unis : le commerce et la force

Publié le mardi 3 octobre 2023 . 3 min. 56

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Evoquant dans une précédente vidéo la nécessité des vertus pour le maintien de l’ordre commercial international, nous en étions arrivés à la conclusion qu’un pays doit toujours lutter contre deux pentes funestes : pauvreté de sa population d’un côté, mais aussi désir de richesse incontrôlé de l’autre, passion toujours susceptible de mener à la guerre. Mais comment inspirer cet équilibre parmi les autres nations du globe, quand on peine déjà chez soi à inspirer ce double désir antagonique ?


En fait, aucune nation ne peut imposer aux autres cette double logique, sauf à être détentrice d’une puissance suffisamment visible pour imposer ses vues sur les flux internationaux. Aujourd’hui seule la puissance américaine, notamment grâce à sa maîtrise des données liées aux plateformes numériques, est en mesure de jouer ce rôle de garant international. Comme l’indique d’ailleurs le philosophe Pierre Manent (p. 167) « l'empire américain est un empire ordinairement bienveillant et souvent éclairé. En bien des circonstances même, il mérita le qualificatif de généreux, et il est le seul empire, avec celui d'Alexandre, dans ce cas. » Autrement dit selon Manent, renouant ainsi que la théorie du « doux commerce », le caractère pacifique des échanges serait suspendu depuis plus de soixante ans à la générosité bienveillante de l’Amérique. Or, selon Maxence Brischoux, qui signe un essai consacré au nouvel ordre économique mondial, il faudrait préciser deux choses : d’une part que la générosité américaine est loin de s’appliquer uniformément à tous les points du globe. Mais surtout que cette générosité relative est précisément ce avec quoi Donald Trump a voulu rompre pendant son mandat, estimant, « pour la première fois depuis 1945 (…) que le bilan de l'empire était négatif pour son pays. (..) La politique de Donald Trump » indique l’auteur, « fut une révolte de la nation américaine contre le poids qui lui incombe au titre de la gestion de son empire. » (p. 153).


Le cas Trump nous fait surtout comprendre que c’est une analyse politique, sauf à vouloir n’y rien comprendre, qu’il faut toujours faire subir aux relations commerciales. Ce caractère architectonique de la politique sur le commerce reposant sur trois raisons :


-première raison, derrière une logique de concurrence, c’est en fait à une rivalité en termes de puissance et de rapport de force auxquelles se livrent les nations. Comme écrit l’auteur, « un gain absolu qui résulte du commerce avec un pays peut néanmoins entraîner une perte relative dans le champ de la puissance si le gain absolu que retire le partenaire est supérieur. » (p. 126)
-deuxième raison, pour justifier de la prééminence du politique, les Etats seraient en fait toujours soucieux de s’assurer que leurs relations liées au commerce ne remettent pas en cause leur souveraineté. Ainsi, « la politique commerciale est à la fois une dimension de la politique économique et de la politique étrangère (p. 160).
-Enfin « le commerce est une force » clame l’auteur « qui, pour être bénéfique, doit s'inscrire entre deux bornes politiques : la sécurité des nations et la liberté des peuples. La conclusion s'impose : pour le bien des communautés humaines, le commerce doit être institué et non instituant. Les nations doivent gouverner le commerce ». Et non de se laisser commander par lui.


Hélas l’analyse rationnelle des intérêts politiques sous-jacents pour comprendre les ressorts du commerce international ne peuvent pourtant nous suffire, ajoute l’auteur. Comme le montre à l’envie le cas Trump, cette analyse « requiert d'user du vocabulaire des vertus et des passions » (p. 12). Car l’objet du désir en politique ne s’arrête pas à la richesse mais s’étend à la gloire, au goût de la guerre et de la conquête pour elle-même, comme le montre l’actualité ukrainienne. En bref les passions sont toujours plus fortes que les intérêts bien compris. Car en politique comme en toutes choses, ainsi que l’écrit Spinoza, « un sentiment ne peut être contrarié ou supprimé que par un sentiment contraire et plus fort que le sentiment à contrarier ».


D'APRÈS LE LIVRE :

Le commerce et la force

Le commerce et la force

Auteur : Maxence Brischoux
Date de parution : 22/09/2021
Éditeur : Calmann-Lévy
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