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Intelligence humaine contre intelligence artificielle

Publié le mercredi 7 mars 2018 . 4 min. 10

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En mai 2017, Alpha Go écrase 3 à 0 Ke Jie, l’incontesté champion du monde du jeu de Go. Cette victoire de l’intelligence artificielle est un choc bien plus considérable que celle, certes sans bavure, de Deep Blue sur Kasparov il y a dix ans aux échecs. Le jeu de Go en effet est un jeu proprement intuitif où la maîtrise statistique de toutes les possibilités de bien jouer ne peut garantir la victoire.


Pour Laurent Alexandre, qui s’est fait en France, depuis quelques années et quelques conférences, l’avertisseur des risques quant aux développements de l’intelligence artificielle, nous sommes entrés dans un cycle de progression rapide de l’IA dans tous les domaines : la médecine, le commerce, ou encore l’administration des affaires publiques.


Ce chirurgien-urologue, diplômé d’HEC et de l’ENA, qui est aussi un ancien entrepreneur co-fondateur du site Doctissimo, est particulièrement bien placé pour appréhender sous toutes les coutures les opportunités et les risques offerts par le monde que nous préparent les papes de l’IA, Zuckerberg et Bezos pour ne se limiter qu’à deux noms.


Cette analyse des risques, c’est celle qu’il nous propose dans son dernier ouvrage, La guerre des intelligences, biologique d’un côté, et IA de l’autre. Pour l’essayiste, la fusion de la direction informatique et de la GRH est pour demain, car les cerveaux de silicium et biologiques devront bientôt fusionner. La montée en puissance de l’IA et de son hybridation avec nos existences propres, qui a déjà commencé, n’en est qu’à ses débuts.


Ray Kurzweil, l’un des principaux responsables de la recherche chez Google, l’annonce à grands fracas : dès 2045 nous disposerons d’une IA supersonique qui sera un milliard de fois plus puissante que la réunion de l’ensemble des cerveaux humains disponibles. Du reste, de cette nouvelle forme d’intelligence nous ne pourrons bientôt plus nous passer : "seules les capacités d’analyse mathématiques de l’IA permettront bientôt de certifier que c’est bien la Présidente en personne qui aura en effet déclaré une guerre" annonce Alexandre, pour nous rappeler que même la certification du réel passera à terme par l’IA.


Le principal problème pour l’auteur est le décalage entre l’augmentation de la neuroplasticité de ceux qui auront l'accès, et les moyens, de profiter heureusement de ces développements, et les autres qui verront leurs capacités se réduire du fait de "l’externationalisation", en quelque sorte, de leurs capacités de raisonnement. On note par exemple que les facultés de mémorisation des chauffeurs de taxi londoniens sont en chute libre depuis qu’ils utilisent Waze, l’application mobile de navigation GPS.


Aussi notons un autre point qui peut faire peur en effet : si bientôt Facebook lira dans nos pensées, en ayant la capacité d’anticiper jusqu’à nos moindres pulsions, jamais plus nous ne pourrons avoir, ne serait-ce qu’un aperçu, de ce que Facebook fait de nos pensées, au fond de ce que Facebook pense de nous et pense à notre place, tant la complexité de son algorithme ne va cesser d’augmenter. Et si les services  électroniques deviennent parfaitement paramétrés en fonction de nos aspirations et de nos désirs les plus profonds, quel intérêt aurons-nous bientôt, demande l’auteur, à "nous engager dans de fastidieuses et intimidantes relations sociales" ?


Ce livre, par endroit un peu effrayant, peu convaincant lorsque l’auteur se fait de l’intelligence une idée pauvre réduite au quotient intellectuel, a toutefois le grand mérite de nous sensibiliser aux conditions démocratiques et économiques nécessaires pour participer à ce qu’il appelle, ironiquement sans doute, le grand "festin numérique".


Ce livre, qui s’oppose aussi bien à la technophobie qu’au revenu universel d’existence, auquel il reproche une démission plutôt qu’une nécessaire exhortation à penser ce qu’il nomme le Quotient de complémentarité avec l’IA, propose en tout cas des scénarios qui méritent la discussion. Car quel avenir voulons-nous, et surtout quelle limite donnons-nous à la transformation de notre humanité sur les trois points qui la définit fondamentalement : l’intégrité de notre corps physique, notre subjectivité individuelle, et enfin le droit de ne pas tout connaître de notre futur. Pour répondre à ces questions, nous dit Laurent Alexandre, il nous faudra a minima faire preuve de courage, et de sagesse.


D'APRÈS LE LIVRE :

La guerre des intelligences

La guerre des intelligences

Auteur : Laurent Alexandre
Date de parution : 04/10/2017
Éditeur : JC Lattès
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