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L'art de reporter au lendemain : la procrastination

Publié le lundi 7 janvier 2019 . 4 min. 04

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L’acrasie, ou la « faiblesse de la volonté », voilà une notion que devrait davantage étudier les recherches en management. C’est trop souvent que les bonnes visions stratégiques, quoique soutenue par une très bonne communication, ne soient hélas suivies d’aucun effet parce que les managers échouent au moment de « faire », au moment de mettre en application leurs volontés, et ce par manque de détermination. Ou plutôt ils agissent en effet, mais dans un sens contraire à ce qu’ils avaient promis, et dont ils étaient eux-mêmes pourtant bien persuadés.


Or avant d’être un problème de management, l’acrasie fut un problème pour les grecs anciens comme le souligne le philosophe John Perry, ce professeur émérite de l’Université de Stanford, dans son essai consacré à l’une de ses formes contemporaines : la procrastination. La procrastination c’est-à-dire l’art, ou le méfait comme on voudra, de toujours remettre au lendemain ce que l’on aurait dû faire le jour-même. Le procrastinateur est celui ou celle qui toujours est en retard sur ce qu’il a promis, et paradoxalement en avance sur les sujets qui sont sans délai de livraison. C’est l’inclination consistant à tout faire pour ne pas comprendre le sens du mot « deadline », que l’on traduit par date butoir ou échéance dans le meilleur des cas. Non, pour le proscrastinateur c’est le sens littéral qui prévaut, la traduction mot pour mot, à savoir la ligne de mort, c’est-à-dire l’impasse, bref la voie sans issue.


Le phénomène n’est pas isolé, rassurons un peu celles et ceux parmi nous qui en seraient atteint, puisque une journée mondiale, le 25 Mars, lui est dorénavant consacrée. Les initiateurs de cette opération expliquent qu’il s’agit « pour les adeptes de cette attitude, (d’une) occasion de prendre une pause pour réfléchir aux contraintes du monde moderne, ainsi qu'à l'effréné rythme de vie qu'il impose. »


De fait, cet ajournement involontaire du quotidien peut avoir des conséquences très néfastes pour les personnes atteintes, ainsi qu’en témoigne les lettres reçues par Perry lui-même. Ce penchant peut tout simplement détourner les individus d’avoir des relations constructives avec autrui, aussi bien qu’avec eux-mêmes en réalité, tant ils se montrent impuissants de ne pas se décevoir.


Dans ce livre au fond, l’auteur nous donne à penser autrement cette marque de la reprogrammation permanente, de l’atermoiement culpabilisant -de surcroît auto-administré-.


Il y développe l’idée selon laquelle il est important d’être un procrastinateur structuré. Il nous enjoint par exemple d’apprendre à trier nos impératifs, sur le modèle des médecins urgentistes, et aussi de ne pas hésiter à décomposer les grandes missions qui nous incombent par des petites tâches successives, que Perry nous suggère de lister nous-même. Dès lors nous n’hésiterons à nous auto-gratifier au fur et à mesure de leur réalisation, quitte à jouer, afin de nous encourager à aller jusqu’au bout, la carte de l’automystification. Sans se faire peur à considérer l’immensité, ainsi que le caractère pressant, de la réalisation considérée dans son ensemble. Les procrastinateurs structurés sont des gens efficaces soutient l’auteur, car ils sont d’abord des organisateurs horizontaux lesquels donnent libres cours à leur curiosité sans trop s’attacher aux chaînes temporelles.


Notons cependant que, sur son site structuredproscrastination.com, l’initiateur de cette réflexion amusante, et peut-être plus sérieuse qu’elle en donne de prime abord l’impression, ne nous libère pas à si bon compte de nos engagements pris dans le passé. Mais il nous permet de remettre certaines idées en place quant à la gestion des urgences : malgré l’adage populaire, remettre au lendemain s’avère parfois triplement nécessaire. Parce qu’il faut réfléchir avant d’agir, parce que certaines choses peuvent attendre, enfin parce que d’autres savent se résoudre d’elles-mêmes.


Ce souvenir de ce dernier point, ne serait pas au final faire preuve d’une extrême sagesse pratique ? En ne manquant pas, comme dit l’auteur, de ne « jamais rien faire aujourd’hui qui puisse disparaître d’ici demain. »


D'APRÈS LE LIVRE :

La procrastination : L'art de reporter au lendemain

La procrastination : L'art de reporter au lendemain

Auteur : John Perry
Date de parution : 18/09/2012
Éditeur : Editions Autrement
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