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Petite philosophie des oiseaux pour le management

Publié le jeudi 9 février 2023 . 4 min. 50

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Depuis la Renaissance le symbole de la France, de la cuisine française, ou plus récemment du sport français c’est comme nous le savons tous, le Coq. Cet oiseau devenue fierté nationale qui pourtant ne se distingue ni par l’intelligence, on suppose que la taille de sa cervelle n’excède guère celle du moineau, ni par le courage. Quand il a peur en effet, contrairement au jars ou à l’oie, le coq décampe avec une grande rapidité tout en se plaignant tapageusement d’être ainsi défait de sa superbe. Peut-être est-ce la raison pour laquelle Napoléon Bonaparte préférera le remplacer par l’aigle car disait-il, « le coq n’a point de force, il ne peut être l’image d’un empire tel que la France ».


Notons ici, que l’on soit plutôt coq ou plutôt aigle, qu’à chaque fois c’est à un oiseau auquel on se réfère. Comme si les intuitions de nos ancêtres avaient comme anticipé les découvertes que depuis quelques années nous ne cessons de faire dans le domaine de l’ornithologie. Les oiseaux seraient en effet plus intelligents que nous le pensions, « leur cerveau ayant deux fois plus de connexions synaptiques que celui de n'importe quel mammifère » (p. 116). Une intelligence collective, adaptative voire même stratégique. Selon les auteurs d’une Petite philosophie des oiseaux, les volatiles seraient en fait plus que nous le croyions de « discrets maîtres de vie (…) qui ont beaucoup à nous dire, pourvu qu'on les écoute ». Par exemple sur leurs capacités d’auto-direction.


Or savoir diriger et se diriger, piloter, anticiper, prévoir, bref fixer un cap, c’est bien ce qu’on attend d’un dirigeant quel qu’il soit. Dans ce domaine, la compétence des oiseaux est inégalée. Prenons la barge rousse, par exemple, un petit migrateur de la famille des scolopacidés, qui « est capable de franchir d'un trait la distance entre l'Alaska et la Nouvelle-Zélande, soit plus de onze mille cinq cents kilomètres » (p. 49). Qu’il s’agisse de gestion des risques, par exemple le repérage d’un prédateur, ou la gestion de projet, par exemple voyager sans se perdre en allant d’un continent à l’autre, les oiseaux ont un niveau de performance sans pareil. Bien sûr ils comptent sur leurs instincts, que nous perdons nous-mêmes au bénéfice des systèmes de carte GPS. Nous prétendons tout connaître mais nous ne sommes plus capables de savoir par nous-mêmes où nous sommes. L’oiseau lui le sait instantanément. Il sait d’où il vient et où il va. Il sait où il souhaite revenir aussi. « À bien regarder vivre les oiseaux » racontent les auteurs, « on s'aperçoit que quand on laisse des poules ou des colombes en totale liberté, elles ne s'éloignent pas tant que ça de leur poulailler ou de leur pigeonnier. Et en cas de mauvais temps ou de perception d'un danger, elles s'y réfugient. Elles ont ainsi la sécurité du logis, de l'eau et de la nourriture toujours assurées, et la possibilité de passer la journée comme bon leur semble, autonomes dans leurs mouvements ». Il y a là, peut-être, un sujet de méditation pour les entreprises qui souhaitent fidéliser leurs personnels.


Il convient d’ajouter aussi que les oiseaux, contrairement aux humains parfois, sont aussi philosophes, des « maîtres de vie » disais-je à l’instant. Lorsque l’oiseau change de plumage par exemple, qu’il se sait donc particulièrement vulnérable, il « n’engage rien d’important. Il prend patience » (p. 14). Malgré quelques exceptions, l’oiseau est épicurien, il profite de ce qui lui est donné par la nature tout en restant à l’écart de ce qui est susceptible de l’altérer. Ils ont enfin à l’égard du pouvoir une attitude qui mérite toute notre attention : certes dans la société des oiseaux chacun dit tenir son rang : aux animaux de proie, serres solides et bec crochu, une bonne table est à chaque fois réservée, avant que des moins dominants trouvent satisfaction à leur tour. « Ça valait le coup d'attendre » indiquent les auteurs, pour ces oiseaux « pas dominants du tout » qui finiront bien à leur tour par profiter de ce tour de chasse. Ils en tirent même une leçon en matière de leadership (p. 102) : tandis que les dominants jouent du bec ils en oublient le plaisir de vivre : « c'est souvent le cas des poules « dominantes » » précisent-ils, « trop occupées à asseoir leur pouvoir, qui se font chiper la nourriture par les « sans-grade », qui préfèrent avoir le ventre plein. » La hiérarchie est un jeu » concluent-ils, « le temps qu'on met pour arriver au sommet de la pyramide est infiniment plus long que celui où l'on s'y maintient (…) L'accession à la reconnaissance, puis au pouvoir tant cherché et valorisé, nous conduit sur des chemins où nous risquons de nous perdre. »


Pour conclure, rappelons aussi que les oiseaux nous ramènent à l’harmonie des choses et à la beauté du monde, tandis que de nombreuses espèces sont menacées par le changement climatique. Ils nous rappellent le caractère essentiel du présent, qu’évoquait déjà le philosophe Blaise Pascal en ces termes : « Nous ne pensons presque point au présent » écrivait-il, « et si nous y pensons ce n'est que pour en prendre la lumière pour disposer de l'avenir, le présent n'est jamais notre fin. (…) Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre, et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais ».


D'APRÈS LE LIVRE :

Petite philosophie des oiseaux

Petite philosophie des oiseaux

Auteur : Élise Rousseau et Philippe J. Dubois
Date de parution : 13/09/2018
Éditeur : La Martinière
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