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Savoir contre-attaquer face au baratin et au mensonge

Publié le lundi 19 septembre 2022 . 4 min. 00

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Les efforts qu’il faut mettre en place pour réfuter les bêtises qui circulent sur les médias sociaux sont toujours supérieurs à ceux qu’il faut faire pour les produire. Le nombre de fake news augmentent tandis que les moyens pour lutter contre s'affaiblissent. Ce principe d’asymétrie du baratin est connu sous le nom de Loi de Brandolini : si trois secondes suffisent pour désinformer, il faut des heures d’enquête pour invalider un propos erroné.

Cette loi ne pose pas qu’un problème aux utilisateurs de Twitter et de TikTok ; mais aussi à tous ceux qui se trouvent désarmés face à des arguments mensongers qui leur sont adressés par exemple dans un débat public. Que faire face aux sophismes ? Et que dire ? Dans son ouvrage qui porte sur le pouvoir rhétorique, Clément Viktorovitch ne prétend pas qu’il existe un remède miracle, mais il nous donne quelques pistes précieuses pour tenter de localiser le problème avant d’essayer de contre-attaquer sur le fond, et sur la forme. Pour faire ce travail de décryptage, le livre donne accès à plusieurs notions qu’il vous faut connaître. En voici six :

- Le faux dilemme d’abord. Votre interlocuteur tel le boxeur vous place dans une fausse alternative, dans un coin de ring où vous ne voulez pas être. « Vous êtes contre la stratégie définie par la direction générale, ou vous êtes pour ». Pas de nuance possible, vous devez dire si c’est oui ou si n’est non, sans possibilité d’apporter le moindre point de vue personnel.

- La fausse cause est un autre exemple de sophisme auquel il est difficile de résister. Ce qui s’est passé avant expliquerait ce qui s’est passé après. L’auteur donne un exemple particulièrement frappant (p. 353) : « Bien sûr que l'homéopathie est efficace » explique votre interlocuteur. ‘J'en prends à chaque fois que j'ai un rhume, et, trois jours plus tard je suis guéri !’ Un argument tout à fait convaincant. Si l'on oublie, bien sûr, que la durée moyenne d'un rhume est précisément de trois jours. »

- Troisième exemple, le déshonneur par association. Il est bien connu que les cyclistes ont recours à des produits dopants illicites, vous êtes vous-même cycliste, c’est donc qu’il y a de fortes chances que vous soyez consommateur de substances prohibées.

- L’affirmation du conséquent est une autre manière de jouer avec les causes en n’en sélectionnant qu’une seule au détriment de toutes les autres, laissées de côté comme si elles n’existaient pas. Pour Viktorovitch, « il s'agit donc des raisonnements du type : « S'il pleut, alors le sol est mouillé. Or, le sol est mouillé. C'est donc qu'il a plu. » En apparence, rien de choquant. Et pourtant, il a fait grand soleil toute la journée : c'est simplement le poissonnier qui a nettoyé son étal ! » (p. 359).

- Cinquième exemple, celui de la pente glissante. Il consiste à faire croire que prendre une certaine décision aura nécessairement tout un ensemble de conséquences néfastes. Argument contre l’accueil de migrants ukrainiens par exemple, au prétexte que c’est la porte ouverte à accueillir à terme toute la misère du monde.

- Notons enfin le fameux sophisme de la solution parfaite qui rejette une solution, par exemple le développement d’une nouvelle ligne d’activité, au prétexte que cela ne résoudrait pas tous les problèmes de l’entreprise. Pourquoi donner à la ligue contre le cancer si c’est pour constater quelques semaines plus tard que le cancer existe toujours ?

Face à de tels stratagèmes, qu’il faut savoir identifier donc, deux solutions s’offrent alors à nous indique l’auteur : le dévoilement ou le renversement (p. 224).  Dévoiler la supercherie, opposer un argument contraire voire retourner la thèse de l’adversaire. Un bel exemple nous est donné dans ce livre, que je ne saurai trop recommander à celles et ceux qui prennent au sérieux l’art rhétorique, qui nous rappelle ce moment inouï dans lequel, lors d’un débat présidentiel, Valéry Giscard d’Estaing avait opposé à François Mitterrand que celui-ci « n’avait pas le monopole du cœur ». Or, François Mitterrand aurait pu retourner le procédé contre son auteur et lui dire ceci : « Monsieur, vous faites fausse route. Personne, ici, n'a revendiqué le monopole du cœur. En revanche, il semblerait bien que vous vous soyez emparé, vous, du monopole du cynisme » (p. 225).


D'APRÈS LE LIVRE :

Le pouvoir rhétorique

Le pouvoir rhétorique

Auteur : Clément Viktorovitch
Date de parution : 14/10/2021
Éditeur : Seuil
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