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Sommes-nous condamnés à la médiocratisation ?

Publié le mardi 13 juin 2017 . 3 min. 46

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« Rangez ces ouvrages compliqués, les livres comptables feront l’affaire. Ne soyez ni fier, ni spirituel, ni même à l’aise, vous risqueriez de paraître arrogant. Atténuez vos passions, elles font peur. Surtout, aucune « bonne idée », la déchiqueteuse en est pleine. Ce regard perçant qui inquiète, dilatez-le, et décontractez vos lèvres – il faut penser mou et le montrer, parler de son moi en le réduisant à peu de chose : on doit pouvoir vous caser. Les temps ont changé. (…) les médiocres ont pris le pouvoir. » (p. 5)

Alain Deneault un philosophe québécois auteur d’une dizaine d’ouvrage donne ici le ton dont il ne se départit que rarement dans ce court essai, La médiocratie, paru chez Lux Editeur. Cette critique du pouvoir médiocratique, il faut la comprendre sous un double aspect : comme une insuffisance de qualité mais aussi comme une montée en puissance de la moyenneté dans les cercle dirigeants.


Mais d’abord l’insuffisance. Pour Deneault l’accès aux positions dominantes n’est possible qu’à celles et ceux qui acceptent de « jouer le jeu » du système, c’est-à-dire qui jouent la carte du mimétisme et de la reproduction du système dominant. Pour obtenir une nomination, il conviendrait donc de développer sa coalition personnelle au contact de celles et ceux qui auraient eux-mêmes suivis ce parcours du combattant fait de renvois d’ascenseurs, de servilité à l’égard des puissants, d’humilité feinte, d’utilisation d’une langue appauvrie par les expressions usuelles de la rhétorique corporate en vigueur. La manœuvre selon l’auteur sera « habillée de mots creux » ; dans le cas inverse, « on  évincera les esprits qui ne participent pas à la duplicité, et ce, bien entendu, de manière médiocre, par le déni, le reniement et le ressentiment » (p. 16).


La thèse comporte également un autre volet, celui de la moyenneté comme accès à l’emploi, mais aussi comme principe de management, lui-même décrit comme une forme de moyenneté en acte, bref tout le contraire de l’excellence. La faute en reviendrait au taylorisme qui a défendu le principe de standardisation dans l’industrie et celui de l’interchangeabilité des individus sur la chaîne de production grâce au système des compétences. L’emploi n’est pas une opportunité de créer mais peu à peu est devenu un « moyen » de subsistance : on pourrait d’ailleurs à ce titre s’inquiéter de qualifier le plus souvent notre beau pays, la France, de puissance moyenne.


Mais, de cette démonstration vive et subversive, nous retiendrons la charge féroce et souvent juste de la normalitude, de cette fausse prétention qui, sous couvert d’imiter et de reproduire, se donne une forme de banalité doucereuse comme horizon et comme principe de gouvernement. Car l’innovation et l’engagement, les meilleures promesses de l’activité managériale, sont toujours au prix d’une prise de risque et d’un certain achèvement des valeurs du passé.


En revanche, nous peinerons davantage à suivre l’auteur dans sa dénonciation du principe de « moyenneté » dominante. Dans son essai « Average is over », l’économiste américain Tyler Cowen montre que ce principe de moyenneté, ou de médiocrité car average peut se traduire de ces deux manières, est précisément celui qui tend à disparaître : entre celles et ceux qui subissent les nouvelles technologies, de plus en plus nombreux et celles et ceux qui en profitent pleinement, il n’y a précisément plus personne. La valeur moyenne est de plus en plus dépréciée au bénéfice d’une polarisation, entre petits emplois et jobs d’élite, autrement plus inquiétante pour la société prétendument hyper-connectée.


Bref, entre critique de la médiocrité et acte de décès de la moyenneté, je vous propose une position.. mitoyenne.


D'APRÈS LE LIVRE :

La médiocratie

La médiocratie

Auteur : Alain Deneault
Date de parution : 20/10/2015
Éditeur : Lux
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