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Avoir la "gnaque", ça s'apprend

Publié le jeudi 19 octobre 2017 . 5 min. 10

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Les spécialistes de GRH se posent toujours la question de la performance, partant du principe que tout salaire mérite travail. Assez normalement toutes les pratiques concrètes de GRH visent à en trouver la cause magique : motivation, bien-être, engagement, autonomie, liberté... Dans le monde du sport, une valeur dans la société actuelle, les sportifs parlent de « gnaque » pour exprimer cet ingrédient de la performance ; l’origine gasconne du mot « gnaque » évoque l’idée de mordre. C’est justement un sens voisin de grit en anglais dont la psychologue américaine Angela Duckworth fait l’élément différenciateur entre ceux qui réussissent et les autres.


Angela Duckworth s’interroge sur ce qui distingue ceux qui achèvent le cursus de West Point, la prestigieuse académie militaire aux Etats-Unis, de ceux qui abandonnent en cours de route. Il faut savoir que la sélection pour accéder à cette académie militaire est très rigoureuse, très exigeante tant sur le plan physique qu’intellectuel ; mais parmi la crème des reçus, tous ne parviennent pas à aller au bout. Pour Duckworth c’est la « grit », cette fameuse « gnaque », qui les distingue, un mélange de passion ET de persévérance sachant que la persévérance sans passion, c’est la ténacité du roquet, et la passion sans persévérance n’est rien d’autre que l’activisme velléitaire.

 

Le point fort des travaux de Duckworth, c’est de montrer que cette « gnaque » ne procède pas du don, ce don qui satisfait les doués et qui excuse la paresse des autres. Non, la « gnaque » peut s’affirmer, s’apprendre, se développer au fil du temps ; la psychologue définit même quatre domaines d’apprentissage pour la développer.


La « gnaque » se développe avec l’intérêt. On fait mieux ce que l’on aime, certes, mais l’intérêt (pour l’action, pour un domaine, un travail, etc.) ne découle pas d’une réflexion ou d’un coup de foudre. C’est en expérimentant, en s’ouvrant mais aussi en approfondissant que l’intérêt peut surgir. Encore faut-il avoir l’ouverture d’esprit, la patience et l’humilité de vouloir le découvrir.


La « gnaque » découle aussi de la pratique. Les sportifs le confirmeraient, il faut pratiquer, travailler, répéter les entrainements. Mais la pratique ne se mesure pas en durée, il suffit de regarder tous les joggers qui se sont tassé les genoux à force d’interminables séances, sans jamais réaliser une performance. La pratique doit être « délibérée », selon la psychologue, avec des objectifs, une évaluation et une exploitation des résultats, selon un processus d’apprentissage organisé.


La « gnaque » se développe pour autant que la personne découvre du sens dans son activité, pour elle et plus largement pour les autres. Mais ce sens est découvert au fil du temps, il n’est pas donné comme le conseillent parfois les spécialistes du management.


Enfin la « gnaque » se trouverait plutôt chez ceux qui ont ce que la psychologue appelle un esprit de croissance, c’est-à-dire la conviction modeste mais ferme que l’on peut toujours faire, améliorer, faire évoluer les choses. La « gnaque » se trouverait beaucoup moins chez les fatalistes cyniques.

 

Le concept de « grit » ou de « gnaque » a au moins trois intérêts pour notre réflexion sur les mystères des ressources humaines.


Premièrement, il nous aide à ne pas sombrer dans la facilité démagogique de certaines approches de la gestion des talentes et des talents, qui laissent accroire qu’il y aurait les talentueux, les hauts-potentiels, les doués, et les autres ; ceux qui ont et ceux qui n’ont rien. La « gnaque » peut s’apprendre.


Deuxièmement, l’approche montre que c’est à chacun de développer sa « gnaque » ; on ne peut l’attendre simplement des autres, des DRH ou du système en général.


Troisièmement, les DRH devraient s’interroger sur les capacités de leurs outils (politique de rémunération, de gestion des carrières ou d’appréciation des performances) à créer les conditions nécessaires pour que les salariés aient l’envie et les moyens de développer leur « gnaque ».


Mots clés :

Management

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