Pour diriger une grande société cotée en bourse, quel diplôme vaut-il mieux avoir ? Nous avons scruté attentivement les parchemins de nos grands dirigeants du CAC 40 et du SBF 120, respectivement les 40 et 120 premières sociétés cotées en bourse. Premier constat, vous pouvez tenter votre chance sans diplôme en poche : c’est le cas de 5% des patrons du Cac 40 et de 2,5% du SBF 120. Mais il y a un sésame incontournable : être “fils de”. On recense ainsi Jean-Charles Decaux, ou encore Martin Bouygues. Quant au patron d’Essilorluxottica, le self made man Leonardo Del Vecchio, c’est l’exception qui confirme la règle. Cela dit, vous mettrez plus de chances de votre côté, en France, en faisant des études longues et en passant des concours prestigieux.
Autre constat qui complique un peu l’analyse : mieux vaut avoir plusieurs diplômes qu’un seul. Prenez Sciences Po par exemple: une seule dirigeante, c’est en effet une femme, n’est passé QUE par la rue Saint-Guillaume au sein du SBF 120. Et personne dans le CAC 40 ! Oui mais, le passage par l’ENA change tout pour diriger…une grande entreprise privée et surtout une grande banque : 12,5% des dirigeants du CAC 40 sont passés par la haute administration.
D’ailleurs, notre décompte vérifie bien que passer par le filtre sélectif de nos très grandes écoles démultiplie les chances de devenir un grand patron. Près des deux tiers des patrons du Cac 40 sont en effet de purs produits des filières hyper-élitistes franco-françaises. Au sein du SBF 120, c’est encore une bonne moitié. Les statistiques sont implacables : plus d’un dirigeant sur deux est ainsi diplômé d’au moins une grande école « star », qu’il s’agisse des grandes écoles d’ingénieurs comme Polytechnique, Centrale-Supelec, Les Mines, Les Ponts, ou du trio de tête des écoles de commerce parisiennes, HEC, l’Essec et ESCP. Et pour bien renforcer la consanguinité de notre élite dirigeante, on remarquera que 16% ont même les diplômes de 2 écoles « star » ! Par contre, un cursus étranger n’est pas encore une caractéristique des dirigeants des grandes multinationales du Cac 40 : seuls 12% ont enrichi leur diplôme par un diplôme étranger. En revanche, cette part des cursus complémentaires à l’étranger passe à 26%, plus du quart, pour les patrons du SBF 120.
Alors, la voie royale vers les sommets des grandes sociétés est-elle à sens unique et passe-t-elle obligatoirement par les écoles prestigieuses ? Eh bien pas du tout. D’ailleurs plus d’un tiers des dirigeants du SBF 120 ne sont pas passés par une « école star ». Au total, 12,5% des grands patrons se sont contentés d’aller à l’université… 13,8 % sont passés par une autre école de commerce et 8,8% par des écoles d’ingénieurs moins cotées.
Une conclusion s’impose : pour optimiser vos chances de diriger une société du CAC 40, mieux vaut miser sur les écoles stars….ou être un héritier : c’est le cas de deux tiers des grands patrons. Mais si vous avez des ambitions plus modestes, au niveau des 80 sociétés suivantes du SBF 120, vous avez alors toutes vos chances avec un autre diplôme. Mais dans tous les cas, mieux vaut être un homme : seuls 10% des patrons du SBF 120 sont des patronnes.
Publié le mardi 19 novembre 2019 . 3 min. 34
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