Xerfi Canal présente l'analyse de Pascale Mollo, chargée de mission Xerfi
Eviter la crise en ligne pour ne pas ruiner sa réputation numérique mais aussi sa réputation tout court. C’est ce que propose Synthesio, une jeune pousse française créée en 2006 par deux anciens de l’Essec. L’outil mis au point par l’éditeur de logiciels permet aux entreprises de surveiller les conversations en lien avec leurs intérêts, d’évaluer leur e-réputation, mais aussi de dialoguer en temps réel et ainsi de gérer leur relation client en ligne. Les clients de la PME disposent d’un tableau de bord qui synthétise l’ensemble des données. Des données qui sont triées en fonction de plusieurs critères comme la langue utilisée, le sentiment positif ou négatif des conversations et l’influence des internautes sur lesquels la marque pourra concentrer ses efforts. Les équipes de Synthesio travaillent aujourd’hui à améliorer l’outil, en perpétuelle évolution, notamment en termes de traitement du big data et d’immédiateté du recueil de données. Alors pourquoi ? Tout simplement parce que les volumes de données augmentent chaque année.
« Il faut 20 ans pour bâtir une réputation et 5 minutes pour la ruiner », résume le milliardaire américain Warren Buffet. A l’heure d’internet et des réseaux sociaux, un bad buzz et c’est le cours de Bourse qui plonge et les ventes qui reculent. Sans compter les dégâts d’image. Autant dire que surveiller sa réputation en ligne est devenu un enjeu majeur pour les entreprises. Et donc un marché. Apparu en France en 2007, celui-ci dépasse les 200 millions d’euros. Un marché de l’e-réputation qui suscite la convoitise de nombreux acteurs. Mais là où certains éditeurs de logiciels sont en difficultés, d’autres réussissent à lever des fonds. C’est le cas de Synthesio qui, distingué comme l’un des champions mondiaux de l’e-réputation par le cabinet Forrester Research, a levé 14 millions d’euros auprès d’Idinvest Partners il y a quelques mois. Une levée de fonds pour enrichir son outil donc mais aussi pour se développer à l’international.
« Les Etats-Unis restent un gros leader du marché de la veille mais l’Europe n’est pas très loin. Nous n’avons pas à rougir », de l’avis de Loic Moisand, le PDG et cofondateur de la start-up, parti vivre à New York. D’après lui, l’installation la plus rapide possible à l’étranger et l’exploitation des compétences des ingénieurs français est un facteur de succès. D’ici à fin 2015, le spécialiste de la social media intelligence envisage de doubler ses effectifs et son chiffre d’affaires actuels à respectivement 150 personnes et 20 millions d’euros. Synthesio travaille actuellement dans plus de 190 pays, en 50 langues et pour plus de 130 marques, dont Microsoft, Nissan, Peugeot ou Orange. Présente à l’international depuis 8 ans, elle compte des bureaux à Paris, Londres, New-York et Singapour et réalise déjà 70% de son activité hors de France. Reste une question : quels acteurs indépendants de l’e-réputation pourraient résister aux Google, Facebook et autres Twitter si, un jour, ces derniers décidaient à leur tour de développer leurs solutions de surveillance et de mesure des conversations en ligne ?
Pascale Mollo, Synthesio: surveiller sa réputation sur Internet et les réseaux sociaux, une vidéo Xerfi Canal
Publié le jeudi 20 novembre 2014 . 3 min. 26
Les dernières vidéos
Mutation digitale
Les dernières vidéos
de Pascale Mollo
LES + RÉCENTES
LES INCONTOURNABLES