Precepta Stratégiques présente l'analyse de Pascale Mollo, Chargée de mission Xerfi
Guerre des tarifs, généralisation de la couverture 4G et acquisitions de SFR puis de Virgin Mobile par Numéricable : l’actualité a encore été riche en 2014 pour le marché français de la téléphonie mobile. Et tout porte à croire que 3 ans après l’arrivée de Free, qui avait donné le coup d’envoi de la recomposition du marché, l’année 2015 ne sera pas celle du statu quo. Pour fidéliser leurs clients et recruter de nouveaux abonnés, les opérateurs mobiles innovent sans cesse à coups de nouveaux services, baisses de prix, multiplication des formules sans engagement et des offres promotionnelles . Des opérateurs qui consentent également de lourds investissements pour améliorer le réseau mobile et se restructurent à vitesse grand V pour préserver leurs marges. C’est ainsi que 2015 devrait être l’année du lancement de la 4G+ mais aussi celle de la rationalisation des points de vente . Et la reconfiguration du paysage devrait se poursuivre. Candidat malheureux à la reprise de SFR et en difficultés financières, Bouygues Telecom aura-t-il les moyens de faire cavalier seul ou bien devra-t-il envisager un rapprochement ? La question mérite d’être posée alors que le patron d’Orange a évoqué la possibilité d’un retour à trois opérateurs mobiles en 2015.
Dans cet univers impitoyable de la téléphonie mobile, les opérateurs historiques et le trublion Free font souvent la Une. Plus discret, le monde des opérateurs mobiles virtuels sans réseau (ou MVNO) est pourtant lui aussi en pleine ébullition. On a déjà vu que le premier d’entre eux, Virgin Mobile, s’était fait avaler par Numéricable l’an dernier. On sait moins que Prixtel, une PME d’Aix-en-Provence créée en 2004 et de 35 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2013, a racheté son concurrent Zéro Forfait pour faire face aux géants du secteur. Résultat : le nouvel ensemble revendique aujourd’hui plus de 200.000 clients. Et vise le cap des 400 000 abonnés en 2016. « Pour exister sur un marché de plus en plus concurrentiel, les opérateurs sont contraints de bénéficier d’une taille critique », de l’aveu même du PDG de Prixtel. Il expliquait alors : « en mutualisant l’ensemble des services, les économies d’échelle réalisées seront en faveur des utilisateurs ».
Et il a tenu parole. Dans la foulée du rachat de Zéro Forfait, Prixtel a lancé un nouveau forfait modulable sans engagement à un prix allant de 0 à 29,99 euros par mois. L’opérateur dirige en effet chaque appel vers l’offre la moins chère du moment selon la destination, l’opérateur et le numéro composé. A noter que pour 0 euro, la petite entreprise offre 15 minutes de communication et 15 SMS. De quoi rivaliser avec les offres low cost du marché en général et de Free en particulier. On le sait moins mais Prixtel, rentable depuis 2005 et hébergé sur le réseau mobile de SFR, a été le premier opérateur mobile à commercialiser dès 2010 des forfaits illimités sans engagement, soit deux ans avant Free. A l’avenir, la PME d’Aix-en-Provence pourrait procéder à de nouvelles acquisitions et/ou continuer à lancer des offres coups de poing.
Sauf que la guerre des tarifs pourrait bien avoir raison des opérateurs télécoms de taille modeste. En recul de 9 euros ces trois dernières années, le revenu moyen par abonné devrait se maintenir à bas niveau avec la généralisation des abonnements low cost, selon une récente étude de Xerfi. Conséquence : les recettes totales des opérateurs vont se replier de 2% en valeur en 2015 par rapport aux 37 milliards engrangés en 2014, pronostique Xerfi.
Pascale Mollo, Téléphonie mobile, une place pour des indépendants ?, Une vidéo Precepta Stratégiques
Publié le lundi 09 mars 2015 . 3 min. 58
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