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L’enseignement supérieur privé n’est plus un sanctuaire du savoir, c’est devenu un terrain de jeu pour les fonds d’investissement. Galileo Global Education, AD Education, OMNES, Eduservices… derrière ces grands noms se cachent Cinven, Ardian, Capza, Naxicap Partners et consorts. Des noms qui évoquent plus le Private Equity que les amphis. L’étude Xerfi publiée au printemps 2025 est formelle : les groupes privés sont désormais tenus à 100 % par des logiques financières.

Rendement pédagogique garanti.

Pourquoi cet engouement ? Parce que l’enseignement supérieur privé coche toutes les cases d’un actif idéal. Le chiffre d’affaires du secteur dépasse 7,2 milliards d’euros avec une croissance annuelle de +8,3 % sur 10 ans. Le business model est simple : frais de scolarité encaissés d’avance, coûts fixes rationalisables, croissance externe par build-up. Et surtout, une rente étudiante assurée sur trois à cinq ans grâce aux Bachelors et Masters. Un rêve pour les investisseurs, un cauchemar potentiel pour l’indépendance pédagogique.

Bachelor : le produit star.

Chez AD Education (Ardian, Cathay Capital), OMNES Education (Cinven), ou encore le Collège de Paris (Raise), le Bachelor est la vache à lait. Formation courte, très professionnalisante, promotions de masse, marges confortables. Mais la qualité est parfois incertaine. Xerfi rappelle qu’un quart des Bachelors ne sont pas reconnus par l’État. En 2022, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes révélait que 33 % des établissements pratiquaient des communications trompeuses sur la valeur des diplômes. Quand c’est le storytelling qui prime, l’étudiant devient client, le diplôme une promesse marketing.

Leçons de LBO.

Le secteur adore le LBO. Pourquoi ? Parce qu’il génère du cash, beaucoup de cash. Xerfi détaille : « BFR négatif, rentabilité élevée, visibilité pluriannuelle ». Un cocktail parfait pour les montages à effet de levier. Skill & You (IK Partners), MediaSchool (Florac), Ynov (Capza), tous en usent. Mais cette logique de maximisation de la valeur actionnariale impose sa loi : croissance à tout prix, rationalisation des coûts, voire standardisation des contenus.

Vers une régulation salvatrice ?

Après le livre Le Cube et l’ouverture d’une inspection interministérielle en mars 2025, les critiques se sont amplifiées. Le risque ? Une perte de confiance des étudiants et des employeurs. L’enjeu ? Rehausser les standards. Selon Xerfi, la légitimation des fonds passera par plus de transparence, une gouvernance pédagogique renforcée et un engagement rigoureux dans la qualité.

Conjuguer l’éducation et le rendement financier ?

Si l’enseignement supérieur devient un actif, il est temps de rappeler qu’on ne cultive pas l’intelligence comme on maximise un rendement financier. L’arrivée massive des fonds d’investissement dans l’enseignement supérieur privé ouvre un nouveau chapitre, plein de promesses et de tensions. Le secteur attire parce qu’il est rentable, structuré et prévisible. Mais la logique de marché, si elle se déploie sans contrepoids, risque de fragiliser ce qui fait la spécificité de l’enseignement : l’exigence intellectuelle, la liberté pédagogique, l’attention portée aux parcours. Le défi est désormais clair : faire cohabiter performance économique et mission éducative sans que l’une ne cannibalise l’autre.


Publié le vendredi 06 juin 2025 . 4 min. 07

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