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Au cœur du « grand confinement », le haut risque de dénutrition des patients Covid-19 s’est traduit par un bond inédit des commandes des hôpitaux en produits de nutrition clinique. Les ventes en officines ont, en revanche, pâti du phénomène de renoncement aux soins observé au plus fort de la crise et de la chute de fréquentation des pharmacies. Estimé à plus de 500 M€ par l’étude Xerfi-Precepta, le marché français de la nutrition clinique s’impose comme le deuxième marché européen, derrière l’Allemagne. La France compte près de 2 millions de personnes en situation de dénutrition. Et ce nombre devrait progresser compte tenu du vieillissement de la population et des initiatives des pouvoirs publics pour améliorer le dépistage de la dénutrition, notamment dans le cadre du PNNS 2019-2023. Les stratégies d’élargissement de l’offre des fabricants (avec par exemple l’essor attendu du bio) devraient également soutenir le marché.

À la croisée de la pharmacie et de l’agroalimentaire, le marché de la nutrition clinique est disputé par les industriels de l’agroalimentaire (Nestlé, Danone, Lactalis…), par les groupes de santé (comme Fresenius ou Abbott) et par quelques TPE/PME spécialisées (comme Nutrisens ou Effinov). Ce marché s’organise autour de trois segments, à savoir la nutrition orale, entérale et parentérale, à la structure concurrentielle quelque peu différente. La complémentation nutritionnelle orale (CNO) est celui qui abrite le plus grand nombre d’acteurs. Malgré l’arrivée sur ce créneau de spécialistes de la nutrition santé, il reste aux mains des groupes agroalimentaires. Certains acteurs de la santé ont également développé une offre de nutrition clinique, à l’image de Fresenius, de Baxter ou de B. Braun. Ces derniers dominent le champ de la nutrition parentérale qui n’abrite qu’une poignée d’acteurs en France. Ils sont les seuls à maîtriser les normes nécessaires à la préparation de poches de nutrition parentérale. Également présent dans la nutrition entérale, l’Allemand Fresenius se distingue par une offre qui couvre les trois segments.

Les stratégies de croissance activées par les acteurs répondent à un triple objectif : renforcer leur visibilité auprès des prescripteurs, améliorer l’observance des traitements et conquérir de nouveaux patients en France et en dehors… Plusieurs leviers sont pour cela activés :

- Sur le segment de la nutrition orale, la « démédicalisation » de l’offre est une tendance désormais clairement enclenchée. Les acteurs investissent alors massivement en R&D afin de renouveler et d’étendre leurs gammes de produits en développant de nouvelles saveurs, en améliorant la qualité gustative, en lançant de nouveaux formats ou des CNO bio…
- Les acteurs diversifient également leurs canaux de distribution, en renforçant leur visibilité en officines, en parapharmacie…. La vente en ligne gagne aussi du terrain dans la nutrition orale.
- Les leaders de la nutrition clinique se renforcent aussi à l’international, à l’image de Danone en Chine qui annoncé courant 2020 un important investissement.
- Enfin, quelques acteurs comme Nestlé Health Science tentent de mettre sur pied une offre de prise en charge globale des patients, couvrant plusieurs maillons de la chaîne de valeur (diagnostic, nutrition, dispositifs de dispensation…).
Une prise en charge qui repose d’ailleurs de plus en plus sur les applis mobiles dédiées


Publié le jeudi 8 octobre 2020 . 3 min. 32

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