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La préférence française pour le travail peu qualifié

Publié le lundi 14 octobre 2013 . 4 min. 08

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Olivier Passet, directeur des synthèses économiques de Xerfi

Les politiques de soutien massif  à l'insertion des moins qualifiés sont une constante de la politique française, traversant les alternances politiques : emploi aidé, politiques ciblées ou générales de baisse de charges, compléments de revenus pour les emplois précaires concourent à ce que l'on pourrait qualifier par provocation de préférence française pour l'emploi peu qualifié.

Ces politiques sont efficaces pour 4 raisons principales : 1/ Elles agissent là où le salaire est rigide, du fait du SMIC 2/ Là où les minima créent éventuellement une désincitation à l'emploi 3/ Là où la demande de travail est la plus sensible aux salaires 4/ Elles agissent enfin là où l'ouverture à la concurrence des pays à faible coût fait le plus de dégâts car les compétences sont aisément substituables.

Ses effets positifs sur l'emploi sont ainsi reconnus de manière assez consensuelle dans nombre de travaux d'évaluation.

Mais elle soulève de lourdes questions du point de vue de l'efficacité de l'allocation des fonds publics :
Doit-elle garder la même intensité, alors que les cohortes d'âge les moins qualifiées sortent du marché du travail et que la structure de qualification a convergé peu ou prou sur celle des pays développés ?
Doit-on mener ces politiques avec la même intensité alors que la concurrence sur les hautes qualifications les plus mobiles est de plus en plus âpre au niveau international ?
Doit-on enfin mener ces politiques sans incorporer leur effet de long terme sur la productivité, la spécialisation et donc la qualité de notre insertion internationale ? Arnaud Chéron, Jean-Olivier Hairault et François Langot  avaient de longue date signalé le risque de distorsion vers les postes les moins productifs et le retour négatif de ces politiques sur la productivité. Une vision  globale qui est totalement absente des travaux d'évaluation qui se sont succédés par la suite.

Cette préférence française crée depuis plus de 20 ans une « désincitation » implicite au travail qualifié alors même que la concurrence se joue sur le capital humain. Au total, l'État exonère les entreprises de cotisations sociales pour un montant de 30 milliards d'euros par an. A quoi s'ajoutent d'autres dépenses vers l'emploi aidé et précaire de l'ordre de 6 milliards dans la loi de finance 2014. Montant auxquels s'agrègeront les 20 milliards du CICE, avantage qui cible largement les bas salaires. La facture est en définitive de 56 milliards. Autrement dit, la France mobilisera bientôt 2,8 % de son PIB à enrichir sa croissance en emplois peu qualifiés.  Spécificité française car très rares  sont les pays de l'OCDE qui ont appliqué des politiques de baisses des charges ciblées sur les bas salaires autres que des petits temps partiels : la Belgique, et dans une bien moindre mesure l'Irlande et le Royaume-Uni.

Résultat, la progressivité des  exonérations générales de charge autour du SMIC est aujourd'hui sans équivalent au sein de l'OCDE. Lorsque l'on compare la situation française à la situation allemande, l'écart des prélèvements patronaux culmine ainsi à 30-35 points de pourcentage pour le haut de la distribution en défaveur de la France. L'écart avec le Royaume-Uni est supérieur à 30 points sur l'essentiel de la distribution, et ne descend jamais en dessous de 15 points, en dépit du profil progressif des cotisations britanniques.

Avant de persévérer dans cette direction, il est urgent de ne pas restreindre l'évaluation de ces politiques aux seuls spécialistes du marché du travail et aux seuls adeptes de l'économie expérimentale, qui ne découvrent au final qu'une évidence, il vaut mieux être aidé que non aidé lorsque l'on veut s'insérer sans qualification sur le marché du travail français au niveau du SMIC. Une analyse qui ne dit rien sur l'enjeu lourd que constitue l'impact de ces politiques sur la croissance potentielle, notre insertion internationale et donc en définitive l'emploi de longue période.

Olivier Passet, La préférence française pour le travail peu qualifié, une vidéo Xerfi Canal


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