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L’annonce de la prolongation de la ristourne sur le carburant s’inscrit parfaitement dans la philosophie des mécanismes déjà mis en place par le gouvernement pour faire face à la crise énergétique : préserver autant que possible le pouvoir d’achat des Français. Cela se traduit par une politique particulièrement favorable aux particuliers qui bénéficient d’un plafonnement des prix de l’énergie alors que les habitants des autres États membres de la zone euro sont, eux, plus directement exposés à leur flambée. En revanche, rien de tel du côté des entreprises qui n’ont toujours pas reçu d’aides particulières, excepté pour les sociétés grandes consommatrices d’énergie, c’est-à-dire celles subissant un doublement de prix et dont les achats de gaz et/ou d’électricité atteignaient au moins 3% de leur chiffre d’affaires en 2021. Le tir a certes été récemment élargi, mais il sera moins généreux que pour les ménages et financé en grande partie sur la rente des énergéticiens. Il s’agit donc d’un transfert inter-entreprises.


Un biais pro-consommateur


Quoiqu’il en soit, ce biais pro-ménage n’est pas une nouveauté et s’inscrit sur un temps long. Il peut se voir notamment à travers la taille des prestations sociales : les dépenses des administrations publiques en matière de santé, famille, vieillesse, logement, chômage représentent en France environ 26% du PIB. C’est plus de 9 points supérieurs à la moyenne des autres États membres de la zone euro. Cela se traduit aussi par un poids de la consommation des ménages socialisée (c’est-à-dire prise en charge par la collectivité), structurellement plus lourd que dans le reste de l’Europe.
Avec deux conséquences majeures :


1. une tertiarisation de l’offre, au détriment de la production exportable ;
2. et une pression fiscale plus forte sur les entreprises : les prélèvements obligatoires nets des subventions à la production des entreprises françaises non financières (qui englobent les impôts, les taxes, les redevances et autres cotisations sociales) représentent ainsi près de 21% de la valeur ajoutée. Hors Suède, c’est nettement plus que nos principaux voisins, notamment allemands.


C’est un frein évident à la compétitivité, d’autant que cette orientation pro-ménage s’accompagne — volonté de soutenir le pouvoir d’achat oblige — d’un coût du travail peu qualifié plus élevé par rapport à la concurrence. Le salaire minimum représente ainsi plus de 60% du salaire médian en France, c’est nettement plus que dans les économies voisines. Mais cela coûte cher aussi aux caisses de l’État avec, depuis 2016, l’instauration de la prime d’activité. S’adressant aux travailleurs percevant des revenus modestes, ce complément de ressources est perçu par plus de 4 millions d’allocataires pour un coût total d’environ 10 Md€ par an.


Mais ce n’est pas tout. Cette orientation pro-consommateur, c’est aussi une législation favorable à la concentration commerciale. Un rapport de forces volontairement organisé pour mettre la pression sur les fournisseurs en amont, contraints de comprimer leurs marges d’autant plus qu’ils sont mis en concurrence avec des producteurs venus du monde entier. Cet environnement participe aux délocalisations industrielles. La valeur des importations de produits manufacturés représentait ainsi à peine plus de 40% de la production manufacturière nationale au début des années 2000, contre environ 70% aujourd’hui.


Affaiblissement structurel du commerce extérieur


Les conséquences sont de trois ordres :


1. La plus évidente c’est l’affaiblissement structurel du commerce extérieur avec un solde manufacturier (hors cokéfaction et raffinage) continuellement dans le rouge depuis près de 18 ans. La perte de compétitivité réduit non seulement la part de marché du made in France à l’international, mais aussi sur le marché national au profit d’importations moins coûteuses. Dégradation du solde manufacturier et désindustrialisation vont de pair. Dans ce contexte, soutenir la demande par des politiques de soutien au pouvoir d’achat c’est aujourd’hui dégradé encore davantage le solde commercial via les importations, l’appareil productif étant incapable de répondre à un surplus de demande. C’est d’autant plus dommageable quand les économies concurrentes mettent en place des politiques de rigueur : l’Allemagne au début des années 2000, l’Espagne en 2010.
2. Compte tenu du poids des charges salariales et sociales supporté par les entreprises, le biais pro-consommateur se traduit aussi par un taux d’emploi des 15-64 ans plus faible.
3. C’est enfin des finances publiques dégradées, une partie des mesures de soutien étant financées par emprunt.


Soutenir ponctuellement le pouvoir d’achat des plus modestes en cas de coup dur, cela se justifie pleinement. Mais flatter systématiquement le consommateur, c’est affaiblir l’économie.


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