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Alerte au baby-crash : un effet à double tranchant

Publié le jeudi 22 février 2024 . 3 min. 44

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L'expression « il n'y a de richesse que d'hommes » prend tout son sens face au « baby-crash ». Pourtant, à court terme, c'est une bénédiction pour les finances de l'État et des collectivités locales qui ont besoin de moins dépenser en aides diverses et d'investir en faveur de l'enfance aussi bien dans le système de santé que dans le système scolaire : les écoles maternelles et primaires du secteur public ou privé sous contrat ont ainsi perdu près de 427 000 élèves depuis 2016 et vont en perdre de nouveau ces prochaines années. Les fermetures de classes ne sont certes pas à proportion de la diminution du nombre d'enfants, mais elles s'accompagnent d'une hausse de la qualité du service rendu avec une baisse du nombre d'élèves par enseignant et son corollaire, une amélioration du suivi pédagogique.


Conséquences économiques immédiates


Toujours sur un horizon court, l'impact général de la baisse de la natalité sur l'activité économique est relativement neutre. L'arrivée d'un nouveau-né entraîne plus une réorientation des priorités budgétaires qu'elle ne modifie l'enveloppe globale des dépenses des ménages. Il y a incontestablement de gros perdants. Moins de nourrissons, c'est mécaniquement moins de consommateurs de produits pour bébé, un marché à plus de 4,5 milliards d'euros. Autres domaines bousculés, la garde d'enfants mais aussi l'immobilier-construction. Les familles déménagent quand elles s'agrandissent tout comme elles changent de véhicule.


En revanche, les ménages sans enfant dépensent tout autant mais différemment ou allouent des budgets plus importants sur certains postes de consommation comme les voyages, les loisirs, les services récréatifs et culturels, etc. Pris dans sa globalité, l'impact à court terme de la baisse de la natalité est donc plutôt positif.


À plus long terme, un choc de demande préjudiciable


En revanche, à plus longue échéance, de profondes difficultés s'annoncent. Premier volet : les besoins de consommation et de logement futurs, notamment leur composante incompressible, sont indexés sur la dynamique de la population totale. Alors certes, moins de consommateurs peut faciliter le rééquilibrage spontané du commerce extérieur, à population active constante. Mais à long terme, le déclin démographique se transforme en un choc de demande préjudiciable à la croissance, l'emploi et les rentrées fiscales et sociales qui y sont attachées.


Déclin démographique et productivité


Second volet : la capacité à produire des richesses est en partie indexée sur le réservoir de la population en âge de travailler. Moins de naissances aujourd'hui, c'est moins d'actifs demain. Cela peut faciliter la résorption du chômage, mais c'est un second coup de canif dans la capacité du pays à générer des richesses. Directement parce que la population active diminue. Indirectement parce qu'elle vieillit. Si la controverse anime toujours la littérature sur le lien entre productivité et âge, un consensus semble se dessiner. Il est résumé dans une note de l'OFCE de 2015. Sur les 48 études empiriques alors compilées, la moitié mettait en évidence une relation en U inversé. En d'autres termes, la productivité augmente jusqu'à un certain âge puis décline ensuite ; 25 % des modèles concluaient sur une relation concave croissante, la productivité augmente avec l'âge mais de moins en moins vite ; seuls 25 % ne détectaient pas de relations significatives.


Défis pour le financement du système de retraite


Ces impacts de la dépopulation sont assez communs à tous les pays, mais en France, plus qu'ailleurs, il faut rajouter les conséquences sur un État Providence reposant sur la solidarité intergénérationnelle. C'est un défi pour le financement du système de retraite avec un nombre de seniors toujours plus important par rapport aux actifs. Plus la fécondité est faible, plus la part des retraites dans le PIB est importante. Certes, le nombre de jeunes diminuant, leurs coûts pour la collectivité aussi, mais cela ne le compense pas ; le taux de dépendance général ne cesse d'augmenter ; l'équilibre des comptes sociaux est menacé. À court terme, pas de panique. Mais si la baisse des naissances se prolonge, c'est une menace pour la croissance future et pour l'équilibre des comptes publics.


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