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La France est confrontée à un véritable « baby crash ». Avec moins de 687 000 naissances enregistrées en 2022 en métropole, jamais le nombre de nouveau-nés n'était tombé aussi bas depuis l'immédiate après-guerre. Et 2023 s'annonce pire encore. Sur les cinq premiers mois de l'année, le nombre de naissances a constamment été inférieur à celui de l'année précédente.


Des causes multifactorielles


Au cœur de cette crise de la natalité, il y a d'abord la chute du nombre de femmes en âge d'avoir des enfants. Étant donné que le taux de fécondité atteint son maximum entre 24 et 36 ans, le suivi du nombre de femmes appartenant à ces classes d'âges donne un très bon aperçu de l'évolution du nombre de mères potentielles. Et il a considérablement baissé depuis le début des années 90. C'est de la pure mécanique, le nombre de naissances a diminué dans les années 80 jusqu'en 1994. Or ce sont ces générations creuses qui sont maintenant à l'âge de procréer.


Le deuxième facteur à prendre en compte est à la fois technique et sociétal : les femmes retardent leur première maternité. C'est en liaison avec la généralisation des études des femmes, notamment supérieures, tout comme leur place croissante sur le marché du travail et leur désir d'avoir une stabilité professionnelle avant de fonder une famille. À cela s'ajoute la volonté croissante de vivre un certain temps à deux. Elles ont finalement leur premier enfant vers 30 ans, quand leurs mères ont eu le leur vers 25. Les enfants suivants sont retardés d'autant et l'âge moyen à la maternité pour l'ensemble des naissances, que les enfants soient le premier de leur mère ou non, ne cesse de s'élever. Le nombre total de naissances au cours d'une année en est d'autant diminué.


Le contexte économique, social, épidémiologique, géopolitique plus ou moins anxiogène pèse aussi, au moins à court terme. Les périodes de tensions, comme après le premier choc pétrolier de 1973, la crise de 1993, la grande récession de 2009 et ses répliques sont toutes associées à une baisse de la natalité. La pandémie en 2020, le conflit en Ukraine et ses conséquences sur le pouvoir d'achat n'échappent pas à la règle. Le recul actuel du nombre de naissances s'inscrit donc dans un contexte très particulier marqué par l'arrivée à l'âge d'avoir des enfants de générations creuses, l'augmentation de l'âge moyen de la maternité et un environnement anxiogène qui amplifient une tendance de fond, certes mal orientée, mais qui n'a pas encore pris une allure catastrophique.


La France ne remplace plus ses générations


Pour analyser les évolutions durables de la fécondité, il faut utiliser la descendance finale qui mesure le nombre d'enfants que les femmes ont vraiment eu à la fin de leur vie féconde par convention de 15 à 50 ans. Un indicateur qui ne varie pas avec la conjoncture mais qui a l'immense inconvénient d’être très long à établir. En 2019, les femmes de la génération 1969, ayant atteint l'âge de 50 ans, ont en moyenne donné naissance à 2 enfants tout au long de leur vie. Ce niveau est proche du seuil de renouvellement des générations, mais ne l’atteint pas. Quant à l’indicateur conjoncturel de fécondité qui peut être interprété comme le nombre moyen d’enfants que mettrait au monde une femme si elle connaissait, durant toute sa vie féconde, les conditions de fécondité observées à un moment donné, il est tombé à son niveau le plus bas depuis 25 ans. Ce dernier a certes le défaut de ne pas intégrer l’effet de calendrier, c’est-à-dire l’arrivée de plus en plus tardive des enfants et donne donc une image un peu biaisée. Mais il confirme bien néanmoins que la France ne remplace plus ses générations.


Les facteurs ponctuels s'affaiblissant, ne serait-ce que parce que les générations nombreuses nées à la fin des années 90 et au début des années 2000 vont bientôt être en âge d’avoir des enfants, le nombre de naissances va à nouveau mécaniquement progresser ces prochaines années. Mais cela serait une erreur monumentale de croire que la France aura tourné le dos à son problème de natalité et échappera à une remise en cause de sa politique familiale.


Publié le jeudi 13 juillet 2023 . 4 min. 14

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