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Ce que nous apprend le Japon sur le futur de la France

Publié le mercredi 7 octobre 2020 . 4 min. 14

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Le Japon comme poisson-pilote de l’économie française nous donne un aperçu de ce que pourrait être notre futur économique.


Surplus de travail des seniors


Le Japon, c’est d’abord en apparence une croissance qui s’étiole au fil du temps. De 4,5% l’an dans les années 80, le rythme de progression du PIB est tombé à +1,3% dans les années 90, puis +0,2% au cours des 10 années suivantes marquée par la grande récession de 2008-2009, pour revenir à +1% sur la décennie suivante.


C’est peu, mais c’est trompeur. Dès lors que les effets démographiques liés au vieillissement sont intégrés, c’est-à-dire en rapportant le PIB au nombre de personnes en âge de travailler, aucune rupture majeure n’apparaît depuis plus d’un quart de siècle. Tout simplement, parce que les Japonais en âge de travailler sont mobilisés de plus en plus intensément : 77,7% des 15-64 ans occupent un emploi au Japon, contre moins de 69% en moyenne pour les pays de l’OCDE. Un écart qui se construit essentiellement sur la tranche d’âge la plus âgée, c’est-à-dire les 55-64 ans, notamment chez les hommes, dont le taux d’emploi est plus de 16 points supérieur à la moyenne OCDE. Avec en arrière-plan, un âge de départ à la retraite plus élevé, mais pas seulement : les droits à pension y sont aussi plus faibles, ce qui contraint les retraités japonais à rester en activité, même pour des emplois dégradés.


La France suit avec quelques longueurs cette même trajectoire. Le taux d’emploi des 55-64 ans a fortement progressé sur les 15 dernières années chez les femmes comme chez les hommes en hausse respectivement de 16,7 et de 13,7 points. De même, le cumul emploi – retraite se développe et est en hausse de près de 60% sur les 10 dernières années.


Zombification de l’économie


L’économie japonaise, c’est aussi en arrière-plan une dualisation de plus en plus marquée du marché du travail. Un noyau dur hyper-productif et une myriade de petits jobs de services qui produisent un plein-emploi de façade. La France, n’y est pas bien sûr. Mais elle en prend le chemin.


Ce Japon à deux vitesses se retrouve dans son système productif :


- Au cœur, un escadron ultra-compétitif de grandes firmes multinationales : le Japon place 51 de ses groupes dans le top 500 des plus grandes entreprises mondiales, derrière les États-Unis (à 132) et la Chine (109). Les groupes sont emblématiques et connus de tous : Toyota, Honda, Hitachi, etc. Des groupes à la japonaise, ultra-productifs qui s’imposent sur tous les continents et dont les revenus dégagés à l’étranger rééquilibrent le déficit commercial.


- À côté de ces leaders, coexiste un tissu d’entreprises protégées, tournées vers le marché domestique et dont la productivité est très faible. Certaines sont des entreprises zombies, maintenues en survie artificielle à taux zéro par les banques. C'est l'une raisons de la baisse des gains de productivité au Japon. Il y a trop d'entreprises qui ne devraient plus exister.


Avec environ 30 multinationales classées dans le top 500 des plus grandes entreprises, la France se situe à la 4ème place mondiale et première européenne. Et avec 5,6% d’entreprises âgées de plus de 10 ans en survie artificielle selon France Stratégie, la « zombification » du tissu productif concernait déjà 12% des effectifs salariés avant la crise de la Covid-19 qui n’aura fait qu’accélérer le mouvement.


Gonflement de la dette publique et du bilan de la banque centrale


Enfin, face à un débouché privé structurellement atone, la demande publique prend la relève ce qui entraîne une forte hausse de l’endettement public. Pour assurer la solvabilité budgétaire, il dès lors impératif que les taux restent constamment très bas ce qui nécessite des achats de titres publics par la banque centrale et provoque la hausse de la taille de son bilan. Il faut enfin que l’essentiel de la dette soit détenue par les résidents pour que le système se boucle sans fuite des capitaux.


Cela fait des années que ce modèle est en place au Japon. C’est plus récent en France, mais la dynamique est la même, la dette enfle, la taille du bilan de la BCE a explosé, les taux sont bas et la mutualisation d’une partie de la dette au niveau européen peut remplacer le nationalisme financier.


Surplus de travail des seniors pour créer de la richesse, zombification de l’économie, gonflement de la dette publique et du bilan de la banque centrale sont des traits très particuliers d’une économie japonaise dont la France fait de plus en plus figure de disciple.


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