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Chine : l'aveuglement face à la poudrière économique

Publié le lundi 20 juin 2016 . 4 min. 26

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi

 

Méfions-nous du mot transition pour la Chine, c’est un mot utilisé pour ne pas se faire peur alors qu’il n’y a pas, historiquement, de transition sans chaos. Le premier chiffre qui interpelle est celui de la chute des réserves de changes : avec un peu moins de 3 200 milliards de dollars en caisse la Chine peut voir venir, mais le coup est rude 20% des réserves se sont envolées en à peine deux ans c’est l’équivalent de près de 800 milliards de dollars. Et si les réserves fondent aujourd’hui, c’est parce que les investisseurs chinois se ruent sur les actifs étrangers.

 

Ce faisant, l’Empire du Milieu se développe à l’international, renforce ses réseaux de distribution et d’acheminement (ports, réseaux ferré notamment), sécurise ses approvisionnements en matières premières, acquière des savoir-faire et des technologies, certes mais il tourne le dos aussi à la stratégie d’investissement dans la Chine intérieure dont il a pourtant besoin pour assoir son potentiel de croissance sur une base solide. Mais il y autre chose plus inquiétant. Pour acheter des actifs étrangers, encore faut-il disposer d’une monnaie forte. Or la monnaie chinoise s’est dépréciée de façon quasi-continue depuis janvier 2014, sous l’effet des sorties de capitaux et pour éviter un décrochage encore plus brutal la Banque centrale est intervenue en vendant massivement des dollars. Mais à ce jeu-là les réserves vont vite s’épuiser d’autant que la Fed, même si c’est avec prudence, s’est engagée dans une politique de durcissement monétaire. Et si le stock de réserve se vide les autorités chinoises ne pourront pas jouer leur rôle de prêteur en dernier ressort pour l’ensemble du système bancaire. Or le menace se précise avec la dégradation de la qualité des actifs bancaires. A fin mars, les créances douteuses représentaient officiellement 190 milliards d’euros, soit 1,75% du total des encours de crédit bancaires.

 

Même si cela fait 18ème trimestres que ce chiffre est en hausse il semble très raisonnable et inférieure à la moyenne internationale. Sauf que nombre d’analystes du secteur bancaire pensent qu’il est sous-estimé : en ajoutant les prêts impayés depuis 90 jours, les prêts non-performants baptisés « evergreen » et en intégrant le shadow banking. Le niveau monte et sacrément. Dans une étude publiée par le broker CLSA, les créances douteuses pourraient représenter de 15 à 19% des prêts. Le FMI ne dit pas autre chose avec près de 15% des prêts chinois s'apparentant à des créances douteuses. On change donc d’orbite, on parle là d’une ardoise comprise entre 1 600 et 2 000 milliards d’euros, soit environ le PIB de la France Bien entendu, d’après la Commission de supervision bancaire de Chine, les risques sont contrôlables. Mais ce scénario rappelle étrangement les dénégations lénifiantes d'Alan Greenspan affirmant, juste avant la crise de 2008, que le système financier américain était le plus solide et le plus résilient qu'on ait pu concevoir ! Et si il y a créances douteuses, c’est parce que le crédit et l’endettement ont explosé après 2008 : avant la crise l’endettement total du pays représentait 158% du PIB. 7 ans après c’est 283%. Certes, la Chine ne se démarque pas fondamentalement d’autres grandes économies, les mêmes calculs montre un taux d’endettement total de 269% pour les Etats-Unis où de 286% pour la Corée du Sud mais ce qui interpelle c’est la rapidité du mouvement et sa concentration sur les entreprises : la dette a quasiment été multiplié par 4 en 7 ans.

 

Autrement dit, la Chine s’endette beaucoup plus vite qu’elle ne s’enrichit et il a fallu sur la période 4 unités de dette pour générer 1 unité de PIB. Ce sont, on l’a dit, les entreprises et principalement les entreprises publiques locales dont l’endettement explose. C’est un héritage du plan de soutien de 600 milliards de dollars du président Hu Jintao après le choc Lehman& Brother et ses conséquences sur l’économie mondiale. Des entreprises zombies, maintenues à bouts de bras pour empêcher des défaillances en chaine et un jeu de dominos dévastateur. Mais ce n’est pas tenable et la Chine est à son point crique. Nul ne peut prévoir le moment ou quel élément mettra le feu aux poudres, mais il est clair que la Chine est une poudrière.

 

Alexandre Mirlicourtois, Chine : l'aveuglement face à la poudrière économique, une vidéo Xerfi Canal TV


Mots clés :

Economie mondiale

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