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Et si la Chine était en situation d’échec ? À la lecture des chiffres de la croissance, la question paraît totalement saugrenue : avec un PIB en hausse officiellement d’un peu plus de 8% l’année dernière, l’économie chinoise a affiché l’une des plus hautes performantes en 2021 parmi le top 7 des économies mondiales. D’autant plus qu’à la différence de l’Inde, du Royaume-Uni ou de la France qui lui disputent le podium, l’Empire du Milieu avait continué de croître en 2020. Si bien que fin 2021, son PIB surplombait son niveau d’avant Covid de plus de 10%, contre 3% pour l’économie américaine qui fait la course en tête parmi les grands pays avancés.


La Chine fera beaucoup moins bien en 2022


Cela ne clôt pas pour autant le sujet de la croissance en Chine et les inquiétudes qui l’entourent, car une chose est sûre, l’économie chinoise fera beaucoup moins bien cette année.


Il y a d’abord une raison purement statistique liée à l’acquis de croissance. Fin 2020, l’économie chinoise était toutes voiles dehors positionnant l’année 2021 sur de bons rails. L’élan pris lui assurait plus de 6 points de croissance quand bien même l’activité aurait stagné tout le long de l’année. Fin 2021, l’acquis est inférieur à 2%. En d’autres termes, si l’économie chinoise demeure sur sa pente de progression trimestrielle de l’année dernière, sa croissance tombera mécaniquement à 4%, soit son niveau le plus faible depuis 1990, hormis l’année de la pandémie.


Or, la trajectoire prise par l’économie chinoise renvoie l’image d’une économique qui s’essouffle progressivement avec un rythme de croissance tombé à 4% fin 2021, son rythme le plus faible depuis 18 mois. La crise de l’immobilier, le maintien d’une stratégie zéro Covid face aux résurgences de l’épidémie et la faiblesse persistante de la consommation des ménages pèsent sur l’activité. Ce malaise est perceptible à travers l’orientation prise par les PMI. Côté secteur manufacturier, la tendance depuis 6 mois n’est pas bonne et dévoile au mieux une activité qui progresse mollement. La configuration n’est donc pas du tout la même qu’à la sortie de la grande récession de 2008-2009. Non seulement le choc a été plus violent cette fois-ci, mais le redressement est plus laborieux et le soufflé est retombé plus vite.


Cette même impression prévaut à la lecture du PMI non manufacturière. Certes, il a rebondi en septembre dernier, mais c’est à la suite d’un mois d’août anormalement enfoncé en raison des restrictions sanitaires pour éviter la propagation du variant delta. En fait, comme pour le secteur manufacturier, la tendance est au ralentissement et comme pour le secteur manufacturier la sortie de crise est plus laborieuse cette fois-ci qu’en 2008-2009.


Une demande intérieure défaillante


La stratégie de Xi Jinping de la double circulation, visant à la fois à stimuler le marché intérieur et le commerce extérieur pour diversifier les risques ne fonctionne pas ou mal, car la demande intérieure est défaillante. En cause, une demande domestique amorphe avec des ventes au détail qui plafonnent et des immatriculations automobiles qui ne parviennent toujours pas à retrouver leur moyenne de 2019, trahissant la méfiance des consommateurs.


Au ralentissement du développement, de la classe moyenne se pose le problème du vieillissement démographique conjugué à la faiblesse du système de retraite et de santé. Au-delà même de la part des plus des 65 ans qui représentaient à peine plus de 7% de la population en 2005, 12% aujourd’hui et près du quart demain, le regard doit se porter à court terme sur la classe d’âge des 50-60 ans, celle qui approche du retrait de la vie active et qui se voit contrainte d’épargner beaucoup en prévision de leur maigre retraite et des dépenses de santé à venir en hausse. Cela explique pour partie l’affaiblissement actuel de la consommation.


À plus long terme, le recul de la population en âge de travailler va se traduire par une réduction de la capacité du pays à créer de la croissance, d’autant que l’investissement des entreprises n’est pas flamboyant en raison notamment de l’intervention croissante de l’État dans le fonctionnement d’entreprises privées, mais aussi d’un endettement excessif. Bref, les gains de productivité ne compensent pas la baisse de la population active d’autant qu’avec la fin de la modernisation des entreprises, le filon du rattrapage de la productivité s’épuise. Enfin, il y a le coût de la transition énergétique voulue par Pékin.


Finalement, la Chine marche sur une jambe, celle des exportations au moment où les tensions avec le reste du monde sont fortes. Bref, non seulement la Chine ne sera pas la locomotive mondiale en 2022, mais l’économie n’évite le hard landing que parce que l’État la maintient à bout de bras.


Publié le mardi 15 février 2022 . 4 min. 15

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