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Chine : la fin de l'hypercroissance

Publié le lundi 2 septembre 2019 . 5 min. 21

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Une fois n’est pas coutume, je vais partir du chiffre officiel de la croissance pour établir un diagnostic sur l’état de santé de l’économie chinoise. En hausse de 6,2% au second trimestre par rapport à la même période de 2018, la progression du PIB reste spectaculaire mais elle a replacé dans un temps long : 6,2%, c’est tout simplement, la plus faible hausse depuis le début de la publication des données trimestrielles en 1992 par le Bureau National des Statistiques. Bref, la croissance est au plus bas depuis au moins 27 ans.


Bien entendu, compte tenu des masses en jeu faire 6% de croissance aujourd’hui c’est générer plus de richesse que dans les années 90, avec 15%, mais la tendance de fond est à la normalisation de la croissance. Cette configuration n’est pas sans rappeler, celle du Japon des décennies 60-70 et 80 : la hausse du PIB est alors extraordinaire, près de 9% en moyenne par an de 1960 à 1973, puis encore de 4% de 73 à 1991. C’est le miracle économique japonais, Japon qui allait, c’était sûr, ravir aux Etats-Unis la place de première puissance économique mondiale, avec un Yen détrônant le dollar. On connait la suite. Au début des années 90, la croissance japonaise s’affaisse après l’éclatement de la double bulle spéculative (financière et immobilière) qui s’était formée à la suite des accords du Plazza, sous manœuvre américaine. S’enchainent alors près de trois décennies de croissance molle à moins de 1% l’an, une faiblesse liée aussi au retournement démographique et à la fin de l’effet rattrapage.


Trois leçons à retenir


De cette histoire, trois leçons sont à retenir pour comprendre la conjoncture chinoise : 1- l’épuisement de l’effet rattrapage. C’est du simple bon sens. Quand on est loin en arrière, il suffit d’imiter ceux qui sont devant. C’est facile et cela peut être très rapide au départ. Les effets sur la croissance sont en outre démultipliés par la nécessité de développer ses infrastructures. Mais quand on s’approche de la tête (ce qui est le cas de certaines agglomérations côtières chinoises), le rythme ralentit naturellement… marquant le passage délicat d’un appareil productif dont le développement s’appuie sur l’attraction de technologies et des capitaux étrangers sur des secteurs intensifs en main d’œuvre, à un nouveau modèle de croissance, porté par des gains de productivité, la montée en gamme et une plus forte intensité technologique de la production locale. Le plafonnement des exportations chinoises, la stagnation, voire le recul depuis 2005, de la part des exportations de haute technologie telle que l'aérospatial, l'informatique, les produits pharmaceutiques, les instruments scientifiques dans le total des exportations de produits manufacturés sont les symptômes de cette difficile transition.


Deuxième leçon, l’impact du retournement démographique sur la croissance. Les décennies perdues au Japon coïncident avec un retournement brutal et soudain de sa population en âge de travailler. Or la fin du dividende démographique en Chine c’est maintenant. Le point de retournement c’est 2014, avec une population en âge de travailler qui recule par rapport au reste de la population. Un obstacle de plus à la croissance à court comme à long terme.


Troisième et dernière leçon, s’attaquer à la suprématie économique américaine et du dollar, c’est s’exposer avec certitude à une violente riposte des Etats-Unis qui ne lâcheront jamais ce privilège exorbitant de disposer de la monnaie du monde, Donald Trump l’a bien compris. Il n’y a pas de débat sur l’épuisement de l’hyper-croissance chinoise. La seule inconnue c’est la rapidité de la descente. La violente chute des immatriculations d’automobiles donne un signal inquiétant sur l’état de santé de la demande intérieure. Certes, le décrochage porte la marque de la mise en place de quotas d’achats dans certaines grandes villes pour y limiter la congestion et la pollution.


Mais la volonté affichée de revenir sur cette décision tout comme celle de faciliter le crédit pour l’achat de produits électroménagers, trahit l’inquiétude du gouvernement sur la solidité de la consommation. Les chefs d’entreprise ne sont pas non plus d’un très grand enthousiasme. Bloqués en dessous de 50 dans le secteur manufacturier, l’indice PMI se situe dans la zone indiquant une contraction de l’activité de façon quasi-régulière depuis le début de l’année. L’indice PMI officiel du secteur des services, qui représente plus de la moitié de l’économie chinoise, a tendance à reculer également mais reste au-dessus de la frontière des 50. Il faut encore ajouter à l’ensemble,  la très forte dégradation des relations avec la région autonome de Hong-Kong, une pièce incontournable du puzzle économique et financier de l’empire du Milieu. La croissance s’épuise en Chine et le régime de croisière s’affaiblit inexorablement.


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