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Chine : un redémarrage économique sur des bases fragilisées

Publié le mardi 25 avril 2023 . 5 min. 48

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Un sursaut à court terme, mais un ciel voilé à l’horizon. Après l’abandon du « zéro Covid », la croissance chinoise a vivement rebondi sur les trois premiers mois de l’année. Et pour cause, c’est la première fois depuis 2019 que l’activité durant un trimestre n’a pas été contrariée par des mesures sanitaires. Les prémisses de ce retournement étaient perceptibles dans la rapide remontée des PMI depuis janvier dernier. Que ce soit du côté manufacturier comme du côté non manufacturier (commerce, services, construction), les deux indicateurs évoluent au-delà de la barre des 50 qui marque la frontière entre zone d’expansion et de contraction de l’activité. C’est le signe d’une large assise sectorielle de la reprise.


Le tourisme intérieur, contributeur majeur de la croissance


Une reprise consacrée par les chiffres de croissance du 1er trimestre avec un PIB en hausse de 2,2% par rapport à la fin 2022. Libérés des mesures drastiques anti-Covid et des conséquences du passage foudroyant de l’épidémie, les ménages ont notamment repris le chemin des magasins comme en témoigne le rebond du volume des ventes du commerce de détail, mais se sont remis aussi à fréquenter les lieux récréatifs (restaurants, cinémas…), à voyager plus, redonnant ainsi un nouvel élan à la consommation.


C’est symbolique, mais parmi les différentes branches d’activité, l’hébergement-restauration est en tête du palmarès de la croissance au 1er trimestre, une performance qui s’explique aussi par des effets de base favorables par rapport à 2022 lorsque plusieurs grandes villes, comme Shanghai, se confinaient. En outre, comme la reprise de la demande domestique demeure encore incomplète, il reste une réserve de croissance pour les prochains trimestres.


C’est le cas notamment du grand secteur du tourisme intérieur, un moteur important pour l’économie chinoise qui avant la pandémie représentait avec plus de 5 700 milliards de yuans de recettes, l’équivalent de 5,8% PIB en valeurs. Une activité laminée par la politique zéro Covid qui a entrainé une division par près de 3 des revenus en 2022 par rapport à leur pic de 2019. Changement de tendance cette année, les premiers mois ont été prometteurs et l’Académie chinoise du tourisme anticipe un quasi-doublement des recettes, ce qui fera à nouveau de ce secteur un contributeur majeur de la croissance.


Autre point fort de la conjoncture chinoise du début d’année, le commerce extérieur. Les exportations se sont nettement redressées alors que les importations ont stagné, propulsant les excédents trimestriels à un record historique. C’est finalement à se demander si la prévision officielle de 5% de croissance du gouvernement cette année ne pêche pas par excès de pessimisme.

 
L’immobilier en difficulté


En fait, si les autorités sont prudentes c’est qu’il y a une face cachée du bulletin de l’état de santé de l’économie chinoise. L’immobilier notamment. Le logement concentre 70% de la richesse des ménages chinois : c’est bien souvent un prérequis au mariage, mais aussi une garantie pour les « vieux jours » dans un pays où les transferts sociaux sont maigres, où le système de retraite et la couverture des dépenses de santé sont notamment peu développés et généreux. Or, la crise a joué comme révélateur des dérives du secteur : construction massive de logements mal localisés donc vides, conglomérats investissant les avances de leurs clients sur des supports très suspects, allant jusqu’à des clubs de foot, et incapables par la suite de livrer les chantiers… Les exemples ne manquent pas, si bien que les investisseurs ont déserté le secteur comme le montre la chute de l’investissement résidentiel. Certes, l’activité a été entravée par la crise sanitaire et a rebondi à sa sortie, mais elle a déjà connu un premier coup d’arrêt en mars. Le cumul sur 12 mois montre parfaitement que les niveaux prépandémie sont loin d’être restaurés et ce ne sont pas les baisses de prix que ce soit dans l’ancien comme dans le neuf qui sont aptes à rapidement restaurer la confiance dans la pierre.


C’est bien pourquoi, la confiance du consommateur reste dégradée et que les achats les plus impactants (meubles, électroménager, automobiles) continuent d’être faibles, signe du maintien d’une certaine prudence. C’est donc une distillation lente de la sur-épargne accumulée pendant les restrictions qui se dessine.


Mais ce n’est pas le seul grain de sable à une reprise plus franche et durable. Il y a aussi l’état dégradé des finances publiques. L’empilement des déficits est en effet difficile à contenir avec d’un côté des dépenses en hausse et de l’autre des recettes en berne, en partie à cause des difficultés du secteur immobilier. En l’absence de taxe foncière, les prélèvements sur l’immobilier reposent uniquement sur les transactions qui représentent 55% des recettes des collectivités locales. Cela débouche sur un ratio dette publique rapportée au PIB de 77%, en hausse de 17 points depuis 2019. Il faudra donc faire sans soutien budgétaire.
De plus, le niveau extrêmement élevé de l’endettement du secteur privé (218% du PIB en 2022) contraint les banques à être plus prudentes que par le passé dans la distribution de crédits. Bref, la capacité d’investissement des entreprises comme des ménages est amoindrie.


Vieillissement accéléré des habitants, déclin de la population en âge de travailler, faibles gains de productivité rentrent aussi dans l’équation. Que l’on se rassure : la croissance sera forte cette année et encore en 2024 compte tenu de la réserve de croissance. Après, la Chine devra composer avec une croissance potentielle affaiblie, proche de 4%, voire légèrement moins.


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