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Chine vs Inde : l'une domine, l'autre accélère

Publié le jeudi 28 septembre 2023 . 4 min. 03

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Dans le match qui l’oppose à la Chine, l’Inde lui aura ravi cette année la place du pays le plus peuplé au monde. L’écart ira en se creusant avec d’un côté un pays vieillissant dont la population en âge de travailler recule, et de l’autre un pays où elle progresse et lui assure une plus grande capacité à générer de la croissance. La dynamique démographique demeure l’explication principale de la différence de croissance quasiment systématique en faveur de l’Inde depuis 2014 (excepté pendant la crise de la Covid), mais aussi pourquoi les prévisions du FMI lui sont plus favorables.


Le grand bond en avant tardif de l’Inde


Outre un abondant réservoir de main-d’œuvre dans lequel l’économie indienne peut puiser, ce décalage démographique a aussi deux autres conséquences majeures sur l’activité :


• sur la dynamique des marchés immobiliers avec un excès d’offre côté chinois et des prix en baisse, ce qui n’est pas le cas en Inde ;
• sur le taux d’épargne nettement supérieur en Chine où les ménages préparent leur retraite en thésaurisant beaucoup, ce qui freine la consommation.


Il ne faut cependant pas limiter l’explication de la moindre performance chinoise à la seule fin de son dividende démographique. La Chine a commencé son grand bond en avant il y a 20 ans. L’Inde a débuté le sien bien plus tard.


Un différentiel de croissance du PIB sur longue période


Les deux pays ne sont donc pas dans la même phase de développement. Cela peut s’appréhender à travers trois séries d’indicateurs.


La première, la place respective des deux économies dans l’économie mondiale. Partie d’un niveau comparable au début des années 90, la Chine représente près de 20% du PIB mondial contre moins de 4% pour son voisin. La comparaison directe entre les deux puissances est aussi sans nuance : aux coude à coude il y a 30 ans, le PIB de l’Inde représente aujourd’hui moins de 20% de celui de l’Empire du Milieu. En conséquence de quoi, le niveau de vie des Chinois, appréhendé à travers le PIB par habitant, est devenu 5 fois supérieur à celui des Indiens alors qu’il était similaire il y a 30 ans.


La répartition de l’emploi par secteur dévoile enfin une économie indienne encore largement agraire avec près de 45% des emplois liés à l’agriculture contre moins du quart en Chine. Le grand défi de l’Inde sera de transférer cette main-d’œuvre vers des secteurs plus productifs, ce qui passe par un effort accru d’investissement du pays que l’on peine à voir : au cours des 10 dernières années, l’investissement a représenté 29% du PIB indien, c’est quasiment 15 points de moins par rapport à la Chine.


Cette insuffisance se traduit par un manque d’infrastructures dans le ferroviaire par exemple, mais pas seulement ; réseau routier, production d’électricité font partie du lot. L’accélération de la croissance économique indienne dépendra aussi de sa capacité à résorber ses carences en infrastructures alors que ce travail a déjà été grandement réalisé en Chine.


L'empire numérique indien


L’autre déficit de l’Inde est industriel : la croissance indienne ne s’est pas traduite par une augmentation de la part de l’industrie manufacturière qui stagne à environ 15% de la richesse nationale contre 27% en Chine. Logiquement, son solde commercial est structurellement déficitaire alors que la Chine engrange des excédents. Et il ne faut pas croire que les industriels chinois seront aussi naïfs que les Européens ou les Américains pour laisser s’installer la concurrence en transférant massivement leurs technologies.


Seul domaine où les entreprises indiennes se situent largement en tête, les services, principalement les services informatiques. L’Inde est devenue un empire du numérique. Cela se retrouve dans les chiffres de la balance courante, plus particulièrement la ligne « services » où elle accumule les excédents alors que la Chine se retrouve déficitaire. Mais cette force des services n’est suffisante ni pour éviter un déficit courant chronique ni pour absorber le flux de nouveaux entrants sur le marché du travail.


Dans la course qui oppose les deux géants asiatiques, la Chine décélère quand l’Inde accélère. Mais le pays a pris un tel retard qu’à la cadence actuelle des deux coureurs, il lui faudra plusieurs décennies pour espérer la rattraper.


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