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Chômage, défaillances d'entreprise : l'hécatombe est inévitable

Publié le jeudi 7 janvier 2021 . 4 min. 36

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Jamais la France n’a connu pire récession depuis la 2nd guerre mondiale ; oui mais, rarement, la sinistralité des entreprises n’aura été aussi basse. C’est, à n’en pas douter, le paradoxe le plus détonant de la crise actuelle liée à la Covid-19 : d’un côté un PIB en chute libre (-9,2% en 2020 selon notre scénario) et de l’autre des défaillances en forte diminution : sur les 11 premiers mois de 2020, à peine plus de 29 000 dépôts de bilan ont été enregistrés, contre 47 654 en 2019, soit un recul de plus de 39%. En prenant comme base de comparaison non plus 2019, mais la moyenne des 20 dernières années, le reflux est plus marqué encore et atteint 42,3%. 


Au stade actuel, le recul s’observe dans toutes les branches d’activité et ne masque aucune grandes divergences sectorielles : le repli dans l’hébergement-restauration est ainsi comparable à celui du commerce et réparation automobile ou de l’industrie par exemple. Finalement, c’est dans la construction où la sinistralité se sera la plus réduite l’année dernière. 


Cette baisse globale des défaillances est à analyser à l’aulne de trois facteurs. Le premier, le disfonctionnement des tribunaux de commerce pendant le 1er confinement. La fermeture à compter du 16 mars 2020 des juridictions commerciales a entraîné le report de l'ouverture ou de la conversion de nombre de procédures. A cela s’est ajouté, l’adaptation de la réglementation qui a temporairement accordé des délais supplémentaires tant pour apprécier l’état de cessation de paiements que pour le déclarer.


Bilan, le nombre de défaillances s’est effondré entre mars et juin dernier. L’absence de réels rattrapages par la suite, alors que prenaient fin ces facteurs purement techniques, suggère qu’ils ne sont désormais plus au cœur du paradoxe.


Aujourd’hui, c’est le troisième facteur qui joue à plein, c’est-à-dire les interventions publiques (PGE, chômage partiel…), mais aussi les mesures prises par les banques (comme les moratoires), la suspension, voire l’annulation de loyers par certains bailleurs, jusqu’à l’arrêt des assignations en procédure par l’URSSAF qui permettent à nombre d’entreprises en difficultés à éviter la banqueroute. 


Mais il ne faut pas être grand clerc pour deviner, la suite c’est-à-dire ce moment où les mesures d’aides seront débranchées, où banques, bailleurs, URSSAF et autres vont faire valoir l’exigibilité de leurs créances. La somme de trois effets est à considérer : d’abord le rattrapage des défaillances normales qui n’ont pas eu lieu en 2020. Ensuite, la reprise anticipée pour cette année (+7,4% selon notre prévision) insuffisante pour effacer le trou d’air de 2020. Et enfin, le surcroît de dette accumulé par les entreprises. Ces dernières se retrouvent en effet aujourd’hui avec 25 à 30 points de valeur ajoutée de dette supplémentaire à rembourser, dans un délai qui sera étiré au mieux de 5 à 6 ans.


La résistance apparente des défaillances ne doit donc pas masquer le mouvement de fond de destructions en gestation : l’hécatombe est inévitable et contrairement aux crises précédentes, les grands groupes ne joueront pas un rôle amortisseur. D’ailleurs, par taille d’entreprise une césure très nette est déjà béante avec d’un côté une forte diminution de la sinistralité pour les PME (c’est-à-dire l’ensemble composé par les microentreprises, TPE, petites entreprises et moyennes entreprises) et de l’autre les grandes entreprise et entreprises de taille intermédiaires où le nombre de défaillances est en forte hausse avec un effet domino à venir évident. 


Cette vague qui s’annonce à un corollaire, l’explosion des destructions d’emplois donc du chômage. En soutenant, artificiellement en vie nombre de sociétés par des dispositions temporaires, la crise s’est traduite par une forme de rétention des destructions d’emplois. Le jour où le respirateur sera débranché, beaucoup n’auront d’autre choix que de mettre la clé sous la porte. Les mesures hyperprotectrices, ont créé une montagne d’entreprises zombies dont une partie finira bien par s’effondrer. A cela s’ajoute, bien évidemment, les ajustements des entreprises viables sur leur main d’œuvre face à la violence du décrochage de leur activité. Ils ont été limités par le dispositif d’activité partielle, mais les chiffres du chômage sont en hausse. Certes, celle si apparaît bien modeste face à l’ampleur de la crise et finalement fin 2020, le nombre de chômeurs était inférieur de 5 400 par rapport à son dernier sommet de février 2016, mais le plus dur reste à venir. 


Il faut donc s’attendre à une nette remontée du taux de chômage dans les mois à venir, avec une anticipation à 11% fin 2021, soit nettement au-dessus des pics atteints lors de la grande récession de 2008-2009 et des répliques qui ont suivi. 
La France a été mise sous cloche en 2020, avec 2021 sonne l’heure de vérité et 2022 ne s’annonce pas beaucoup mieux.


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