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C’est une reprise en forme de « V », « V » comme Victoire pour la Chine. Fin 2020, son PIB surplombait son pic d’avant crise de 6,8%. Mieux, avec une hausse de 2,3% sur l’ensemble de l’année, elle a été la seule grande puissance économique en croissance en 2020. Les États-Unis et la zone euro ont de leur côté décroché. Il ne faut pas croire pour autant que la Chine est totalement passée au travers de la crise de la Covid-19 :
1. la performance de 2020 se situe nettement en dessous des standards du pays,
2. si l’on s’en tient à la cible officielle de croissance (5,9%), dont historiquement le chiffre final s’éloigne très rarement, la perte de croissance peut être estimée à 3,6 points de PIB.
Voir la Chine en tête de proue de la croissance mondiale, ce n’est finalement pas une surprise, mais faire à ce point cavalier seul, c’est beaucoup plus surprenant.

Une réussite sanitaire et commerciale

Il faut d’abord prendre en compte le facteur sanitaire. Premier pays à être touché par la pandémie, la Chine a aussi été le premier pays à en être sortie (ou presque) avec des mesures radicales. Ce décalage a notamment permis à son secteur manufacturier de reprendre ses activités avant les autres, dès le 2e trimestre, et d’être prêt au moment où les économies occidentales rebondissaient. De surcroît, c’est moment où les marchés domestiques des autres économies étaient mis sous cloche que le marché intérieur chinois accélérait de nouveau, alimentant l’activité des producteurs nationaux.

L’autre facteur de réussite, c’est le bond extraordinaire des exportations chinoises dont le niveau n’a jamais été aussi élevé. Après un début d’année perturbée par les mesures sanitaires, la remontée a été spectaculaire et finalement avec près de 2 590 milliards de dollars de marchandises exportées, le record de 2019 est battu de 91 milliards. Autant dire que la contribution du commerce extérieur a été déterminante dans le succès chinois, alors même que le commerce mondial a violemment dévissé l’année dernière (-5,3% en volume) et vient à peine de restaurer ses niveaux d’avant-crise.

Des exportations opportunes

Cet exploit peut se résumer ainsi : après avoir exporté, involontairement, le virus chez les autres, les Chinois ont exporté le matériel pour le combattre. Selon le ministère du Commerce, la Chine a exporté 220 milliards de masques chirurgicaux. Ce chiffre spectaculaire correspond à 38 masques par être humain vivant en dehors de Chine. Il faut encore ajouter 2,3 milliards de combinaisons de protection, 1 milliard de trousses de dépistage contre le virus, etc.

Ces chiffres se retrouvent en espèces sonnantes et trébuchantes dans ceux de l’Administration générale des douanes. Premier contributeur à la hausse des exportations, le poste 63 de la nomenclature chinoise « Autres articles confectionnés », dont font partie les masques, est en hausse de 171% pour un surplus de produits vendus par rapport à 2019 de près de 48 milliards de dollars. Les produits pharmaceutiques ont aussi généré 4 milliards de recettes supplémentaires. Mais là ne s’arrêtent pas les retombées de la pandémie sur les exportations chinoises. Il faut y rajouter, tout le matériel nécessaire au télétravail, mais aussi à l’équipement du foyer en audiovisuel dont la demande mondiale a flambé avec le confinement. La ligne 85 qui intègre une partie de ces équipements explose aussi le compteur : 40 milliards d’exports de plus sur un an. Le succès de l’iPhone 12, le dernier modèle du smartphone d’Apple, fabriqué là-bas, qui a gonflé les chiffres de 8 milliards sur un seul mois participe aussi à la hausse d’ensemble.

La poussée chinoise à l’internationale c’est donc essentiellement un effet d’aubaine lié à la pandémie, pas une intrusion massive dans des domaines où les industriels chinois auraient évincé leurs concurrents, notamment occidentaux.


La consommation en manque de puissance

Quant au moteur de la consommation des ménages sur lequel compte pourtant beaucoup le gouvernement, il manque toujours de puissance : sa part en valeur dans le PIB coince en dessous de 40% depuis des années, c’est nettement moins que les standards occidentaux. Surtout, la contribution de la consommation des ménages a été négative l’année dernière, les ventes au détail ayant reculé de près de 5% en volume. À l’exception des biens de luxe dont la demande est devenue captive du fait de la fermeture des frontières, les autres secteurs sont en berne.

Facteurs sanitaires, exportations opportunes, poursuite par les autorités des grands travaux d’infrastructures ont permis à la Chine de s’en sortir mieux que les autres. Sur fond cependant d’une conjonction extraordinaire qui ne va pas durer, qui n’exempte pas la Chine, comme les autres régions du monde, de se trouver d’autres relais de croissance plus durables.


Publié le jeudi 04 février 2021 . 4 min. 36

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