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Comment la France s'est nourrie d'immigrés

Publié le mercredi 8 juin 2016 . 4 min. 11

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi

 

L’immigration en France n’est pas un phénomène nouveau. Déjà au recensement de 1851, le premier à décompter les étrangers installés sur le territoire, les immigrés représentent alors environ 1% de la population, soit 381 000 personnes. Ce sont des Belges pour plus d’un tiers, des Italiens pour 16,5% et des Espagnols dans 8% des cas environ. Mais il y aussi des Suisses et des Allemands. C’est le fruit d’une longue histoire commencée au milieu 18ème siècle. Avec la chute de la fécondité, la France manque de bras au moment de son industrialisation alors que le reste de l’Europe est en plein boom démographique. En 1881, le cap du million d’immigrés est atteint et ils sont estimés à 1 200 000 à la veille de la 1ère guerre mondiale, c’est 3% de la population. Durant la guerre, les flux migratoires perdurent car il faut remplacer les Français mobilisés sur le front. Sont alors recrutés des travailleurs venus des pays alliés ou des colonies essentiellement des travailleurs nord-africains, indochinois et chinois. Au lendemain de la Grande guerre, dans une France à reconstruire, où la population active a perdu 1,4 million de jeunes hommes, l’Etat intervient.

 

Des conventions d’immigration sont ainsi signées avec la Pologne, la Tchécoslovaquie et l’Italie mais c’est à travers la société générale d’immigration créée en 1924 par des organismes patronaux que s’organisent les recrutements. Les migrants viennent notamment d’Europe de l’Est pour travailler dans les exploitations de charbon, de minerai de fer ou de potasse. Comme la France devient aussi à cette époque une terre d’asile, l’immigration devient massive : plus de 2,7 millions immigrés, surtout des hommes, sont recensés en 1931 c’est 6,6% de la population. La crise économique des années 30 marque un brutal coup d’arrêt à l’immigration. Des quotas d’ouvriers étrangers sont instaurés dans les entreprises, des retours forcés sont organisés et le nombre d’immigrés diminue même si après 1936, l’afflux massif de réfugiés espagnols compense en partie ces évolutions.

 

Avec la guerre, les départs s’accélèrent et le nombre d’immigrés repasse sous la barre des 2 millions au recensement de 1946. Après la guerre, le manque de bras nécessite de recourir une nouvelle fois à la main d’œuvre étrangère. L’Office National d’immigration est créé pour recruter des travailleurs étrangers et organiser le regroupement familial ; l’immigration se féminise. L’accélération de l’immigration va alors s’accompagner d’un changement des origines géographiques : déclin de l’immigration italienne  au profit de celle en provenance d’Espagne qui s’accélère après l’accord franco-espagnol de 1961, c’est ensuite l’arrivée massive de Portugais après 1963 et la signature d’un accord entre la France et le Portugal. Et c’est surtout l’accélération de l’immigration en provenance d’Afrique du Nord, d’abord marocaine, tunisienne puis algérienne après la fin de la guerre. Enfin à partir de 1964, l’immigration sub-saharienne s’accélère.

 

En 1975, la France compte près de 4 millions d’immigrés qui représentent 7,4% de la population, et qui travaillent surtout dans l’automobile mais aussi le bâtiment ou l’agriculture. Avec la fin des 30 glorieuses, l’immigration devient plus difficile, le nombre d’immigrés augmente au même rythme que la population née française : la part de l’immigration reste donc stable à 7,4% jusqu’au recensement de 1999 avant d’accélérer de nouveau. Une nouvelle vague d’immigration va propulser alors de nombre d’immigrés à près de 6 millions en 2014, soit 8,9% de la population totale. Mais loin de tous les fantasmes du moment, cette nouvelle  augmentation est à dominante européenne. Elle provient notamment de nos voisins Portugais, Espagnols et Italiens (trois pays parmi les plus  touchés par la crise). Ceux-là même qui avaient été à l’origine des premières vagues d’immigration en France !

 

Alexandre Mirlicourtois, Comment la France s'est nourrie d'immigrés, une vidéo Xerfi Canal TV


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