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Le maintien de la paix sociale et la sauvegarde de la démocratie coûtent de plus en plus cher aux grandes économies avancées. Les gouvernements doivent en effet désarmer par des transferts toujours plus élevés fléchés sur les ménages la conflictualité inhérente à un partage primaire de la valeur qui donne la part belle au capital. Autrement dit, un partage qui privilégie ceux qui détiennent directement ou indirectement du capital et qui à ce titre bénéficient d’un intéressement à l’accroissement des profits sous forme de revenus de la propriété ou de plus-values ; ou ceux qui disposant d’un capital humain élevé et rare exercent leur pouvoir de négociation au détriment des individus dotés de compétences plus facilement interchangeables. Un partage déséquilibré qui gonfle de surcroît la valorisation des actifs, concentre l’enrichissement au sommet de la pyramide sociale et amplifie les distorsions que l’on observe au niveau des revenus.


Un coût pour les États


Car les distorsions dans le partage primaire de la valeur ont un double coût pour les États :


1. Elles conduisent ces derniers à distribuer de plus en plus de compléments ou de substituts aux revenus du travail, ou encore à sous-fiscaliser / défiscaliser les ménages du bas de l’échelle sociale.
2. Le déplacement de la base fiscale sur le capital, ressource instable, mobile, soumise à une forte pression concurrentielle internationale, fragilise la capacité des États à lever l’impôt. Confrontés aux concours de beauté de l’attractivité, ces derniers multiplient les niches, les avantages au détriment du rendement de l’impôt.


Il faut ajouter un troisième effet. L’inflation du prix des actifs qui touche également l’immobilier durcit la contrainte de revenu pour les revenus faibles ou moyens, bloquant leur accès à la propriété. Les États doivent dès lors déployer de plus en plus de moyens en faveur du logement.


Impact sur les finances publiques : le cas américain


L’impact des distorsions de distribution sur les finances publiques est particulièrement palpable dans le cas américain. D’un côté, la captation de la richesse par le capital ne se dément pas et s’amplifie même au fil des dernières décennies, comme en témoigne la part des revenus dédiés à la rémunération du capital dans la valeur ajoutée des entreprises. Parallèlement, les transferts nets de l’État aux ménages, autrement dit les transferts sociaux reçus, diminués des prélèvements versés à l’État par les ménages, ne cessent de croître dans le revenu de ces derniers. L’État se place en compensation des distorsions de la distribution primaire, se substituant partiellement aux entreprises privées dans la rémunération de l’activité. La profitabilité a bien un coût pour la collectivité qui se convertit en dette sur les générations futures.


Le rôle clé des banques centrales


Même constat dans le cas français, qui n’est en rien singulier, et dont la déformation du partage de la valeur en faveur des entreprises a pour même corollaire qu’aux États-Unis une implication croissante de l’État dans la préservation du niveau de vie des ménages. Idem enfin au plan européen.


Ce faisant, les gouvernements tentent de désarmer la violence inhérente à un partage déséquilibré des fruits de la croissance. Et in fine, c’est d’abord l’État qui est interpelé par l’opinion aujourd’hui en matière de sauvegarde de l’emploi et du pouvoir d’achat. Revers de la médaille, en indemnisant ou en choisissant de diminuer le fardeau fiscal des plus pauvres et de subventionner le travail plutôt que d’augmenter la pression sur les plus riches, cette politique a pour effet collatéral d’assécher financièrement la protection sociale, dans ses fonctions traditionnelles et d’accroître le stress sur le financement de l’éducation et de la santé, qui sont au cœur de l’équité. Bilan des courses, enfin c’est par la dette que se résout le désamorçage du conflit, faute de l’être par l’impôt.


Ce nouveau compromis a enfin une conséquence implicite étonnante. Le maintien des taux d’intérêt à très faible niveau devient la condition sine qua non de la soutenabilité de ce régime de croissance dédié à la profitabilité. Il érige de fait les banques centrales en acteur clé de la soutenabilité sociale et démocratique de nos sociétés, très loin de leur mission originelle de garantes de la stabilité financière.


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