Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?

Voir plus tard
Partager
Imprimer

"Il y a trois sortes de mensonges, les mensonges, les gros mensonges et les statistiques", disait Mark Twain. En écho, l’histoire économique fourmille d’exemples de grands falsificateurs.


L'URSS et la manipulation de la croissance


Le plus fort d'entre eux, l’ex-URSS. Pour donner le change aux pays occidentaux, Etats-Unis en tête, la surestimation des chiffres de croissance devient une entreprise d’Etat à part entière. Avec un paroxysme à la veille de la grande chute finale du système. Les données du CSU, l’office central de la statistique de l’Union soviétique, montrent bien un ralentissement de la croissance au cours des années 80. Rien de très alarmant après des années d’avance rapide : 18% de hausse du revenu national sur la période 1981-1985, ce n’est finalement pas si mal.


Toutefois, les calculs de l’économiste russe Grigory Isaakovich Hanin, cité par l’économiste-russologue Jacques Sapir, donnent une toute autre vision : l’inflexion est la même mais pas les rythmes, avec en fin de période une croissance qui s’est réduite comme peau de chagrin. En cause, un effondrement de la productivité au milieu des années 70 et donc de l’efficacité même du système qui conduira à sa perte.


La Grèce et le maquillage de son déficit public


"Les faits sont têtus. Il est plus facile de s’arranger avec les statistiques". Cette citation, empruntée de nouveau à Marx Twain, s’applique également parfaitement à la Grèce du début des années 2000. Pour être éligible à l’euro, il lui faut alors respecter les critères de Maastricht (dont le fameux 3% de déficit public). Que faire quand ce n’est pas le cas ? Afficher vaillamment le contraire. Et, miracle, le déficit public en cinq ans est ramené de plus de 10% à 1,3% du PIB en 2000. La Grèce rejoint la zone euro le 1er janvier 2001 et, en très bonne élève, ne dépasse jamais 2% de déficit jusqu’en 2003.


La réalité est bien différente. En fait, à aucun moment la Grèce n’a cassé la barre des 3% et la situation se dégrade très vite à partir de 2001. Pour bien comprendre, il faut remonter au moment où le gouvernement grec a basculé dans la fuite en avant. Tout commence avec le 3ème gouvernement Simitis qui inaugure les premiers maquillages "légaux" des comptes avec la complicité de Goldman Sachs. Enfin… légaux, pas totalement dès lors que les comptes sont présentés comme sincères. Sans entrer dans les détails, cela a notamment permis à l’Etat grec de considérablement alléger le service de la dette, c’est-à-dire les intérêts versés.


L’idée d’une manipulation s’ébruite dès 2004, ce qui ne va pas empêcher Athènes de transférer une partie de la dette sur une banque privée en 2005. Le pot aux roses est découvert fin 2009 mais c’était un secret de Polichinelle : au bal des hypocrites, la France et l’Allemagne ont fait mine de ne pas savoir. Leurs banques aussi !


L'Argentine et l'étrange contention de son inflation


Parmi les grandes escroqueries statistiques, l’inflation en Argentine est entrée aussi dans les annales. L’inflation devient galopante en 2006, conséquence d’une politique monétaire particulièrement expansionniste. Or, l’indice des prix sert d’étalon pour revaloriser les pensions de retraites ou les salaires. Pour la contrôler, le gouvernement subventionne alors certains produits et encadre l’évolution des prix d’autres produits. Mais rien n’y fait, l’inflation flirte avec les 12% courant 2006. C’est alors que la solution est trouvée : la prise de contrôle de l'INDEC (l'équivalent de l'INSEE), le licenciement des personnes en charge du calcul et de la publication de l’inflation, et la modification de la méthode de calcul.


On commence à comprendre. Le taux d’inflation repart à la baisse pour passer très vite sous les 10%. Mais cela exaspère la population et les économistes indépendants… qui publient leur propre indice. Et là, pas de miracle : l’inflation double. La réplique ne tarde pas : en février 2011, les économistes et les institutions publiant leurs propres estimations de l'inflation sont menacés de sanctions financières, voire de peines de prison.


L’histoire prend fin quand le FMI menace à son tour l’Argentine d’exclusion de l’institution, une première. Un nouvel indice des prix est calculé, étrangement plus proche de l’officieux que de l’officiel.


Quant à la France… Reprenons une dernière fois les propos de Mark Twain : "C’est beau d’être vertueux, mais apprendre aux autres à l’être c’est encore plus beau… et tellement plus facile".


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :