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Et si le ralentissement chinois était une aubaine ?

Publié le jeudi 13 octobre 2022 . 4 min. 37

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Les retombées des difficultés actuelles, et à venir, de l’économie chinoise ne sont pas forcément toutes de mauvaises nouvelles pour l’économie mondiale. En mettant sous cloche par intermittence une partie de son territoire, l’activité économique s’est retrouvée perturbée en Chine : la valeur ajoutée générée par le vaste secteur industriel et de la construction s’est ainsi repliée de 3,2% au 2e trimestre entraînant une baisse du PIB, sa première depuis début 2020 et le déclenchement de la crise de la Covid-19.


Les exportations européennes et américaines résistent


Ce coup d’arrêt n’est pas neutre sur les marchés des matières premières, notamment des métaux industriels et des alliages métalliques tant la Chine est un ogre : à elle seule, c’était en effet en 2021 49% de la consommation mondiale de zinc, 52% de celle de l’acier, 55% de celle de cuivre, 56% de celle de Nikel par exemple. Conjugué au retour à la normale de l’activité minière, le coup de mou de la demande chinoise a sitôt fait chuter les cours des principaux métaux industriels. L’indice GSCI qui suit au jour le jour un panier de commodités industrielles a plongé de 35% depuis son dernier pic du début mars. Bref, moins de demande chinoise, c’est toutes choses égales par ailleurs moins de pressions sur les cours mondiaux des principales matières premières (pétrole et denrées agricoles compris). Une aubaine au moment où la guerre en Ukraine et la politique de l’OPEP+ mettent la pression sur les prix des commodités.


Bien entendu, moins de croissance chinoise, c’est aussi des débouchés qui se referment même s’il ne faut pas surestimer l’impact que cela peut avoir sur les autres économies, notamment occidentales. Certes, la Chine est un débouché qui a pris du poids : elle ne pesait pas beaucoup plus de 1% des exports français peu après son adhésion à l’OMC en décembre 2001, pour monter à 5% aujourd’hui, 7,5% pour l’Allemagne et 8,6% pour les États-Unis. C’est très loin néanmoins d’une forte sino-dépendance des exports.


En outre, les exportations européennes et américaines vers l’Empire du Milieu sont en partie étanches au contexte économique du pays. C’est le cas des produits européens avec encore plus de 50 milliards d’euros de produits exportés au 2e trimestre. La zone euro reste ainsi à proximité du record établi le trimestre précédent. C’est un peu moins net côté américain avec des exportations qui plafonnent, proches néanmoins de leur pic historique de la fin 2021.


Cette bonne résistance s’explique par la structure même des exportations généralement concentrées autour de produits très sophistiqués (comme l’aéronautique) ou à l’image de marque très forte (c’est le cas du luxe ou des marques automobiles premium) ou encore issus de l’agriculture et de la filière agro-alimentaire, des productions difficilement « soursables » ailleurs que dans les pays occidentaux.


Une économie moins attractive


La crise actuelle, qui a entraîné des ruptures dans les chaînes d’approvisionnement, est en outre celle de trop, car elle survient à un moment où la Chine se heurte déjà à de sérieux problèmes de fond qui rendent son économie moins attractive notamment pour les entreprises occidentales avec pêle-mêle :


- hausse des coûts de production liée à l’inflation des coûts salariaux depuis de nombreuses années ;
- intervention croissante de l’État dans le fonctionnement d’entreprises privées ;
- endettement excessif ;
- épuisement du filon du rattrapage de la productivité avec l’achèvement de la phase de modernisation de ses usines.


La conséquence de ces évolutions est double :


1. Les entrées d’IDE en provenance des États-Unis et de l’Europe ont chuté.


2. Les investissements greenfield qui correspondent à la création de filiales ex nihilo par la maison-mère demeurent très loin de leur niveau pré-pandémie, à la fois en nombre d’opérations, mais plus encore en termes de valeur, divisée par deux.


Comme l’économie a horreur du vide, ces IDE qui ne se dirigent pas vers l’Empire du Milieu prennent d’autres destinations, généralement dans une logique de re-régionalisation et de sécurisation des chaînes des valeurs. Par exemple, très présente en Chine, STMicroelectronics, entreprise franco-italienne spécialisée dans la production de semi-conducteurs, a ainsi choisi l’Italie pour investir 730 M€ dans un nouveau site de production. C’est aussi Apple qui aurait comme ambition de porter de 5 à 25% la part de sa production réalisée en dehors de la Chine d’ici 2025. Ce n’est pas une vague de fond, mais il y a de plus en plus d’exemples.


Et in fine, la crise en Chine, qui depuis des années est bien moins locomotive qu’à la remorque des débouchés occidentaux, c’est aussi une aubaine pour les autres.


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