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Vue d’aujourd’hui tout va bien aux Etats-Unis : la croissance est solide, encore proche de 3% en 2018, et les deux objectifs de la banque centrale sont dans leur cible : les Etats-Unis se rapprochent du plein emploi et le taux de chômage est à 4% environ. Quant à l’inflation elle se situe à 2,2% pour les prix à la consommation des ménages (hors nourriture et énergie). Et tout va bien depuis longtemps ! L’économie américaine est sortie de récession en juin 2009. Elle pourrait pourtant de se prendre en pleine face trois murs.


Fin du coup de pouce budgétaire


Le premier, c’est celui de son déficit budgétaire. L’endurance de l’économie américaine doit pour beaucoup depuis l’élection de Donald Trump à l’impulsion budgétaire donnée par la nouvelle administration : grande réforme fiscale avec à la clé forte baisse des prélèvements obligatoires (de l’ordre de 1,5 point de PIB sur 2018-2019), relance de la dépense publique, notamment militaire, ont fortement contribué à la croissance. Les dépenses publiques ont d’ailleurs changé d’orbite depuis le 4ème trimestre 2017 et croissent sur une base annuelle 3 fois plus rapide que lors de la période précédente.


Avec cette politique budgétaire expansionniste, le déficit s’est fortement creusé en 2018 et va de nouveau se détériorer cette année. Les niveaux sont hors normes, hors période de crise ou de guerre. Rapporté au PIB, le déficit s’est établi à environ 4,7% du PIB en 2018 et devrait atteindre 5,5% en 2019 (et même 7% corrigé des effets de la conjoncture). En deux ans, c’est un gonflement de près de 2 points de PIB. Cela donne une idée du coup de « booste » donnée à la croissance. Hors dès 2020, la perfusion va être retirée...


Industrie pétrolière : moins d’effets d’entraînement


Le deuxième mur c’est celui de l’énergie. Longtemps les Etats-Unis ont vécu comme une bénédiction la baisse des cours du pétrole. Pour ce pays consommateur net d’hydrocarbures c’était synonyme d’un coup de fouet au pouvoir d’achat, à la croissance et d’un allégement de la facture extérieure. Maintenant que l’économie américaine est redevenue le, où l’un des trois premiers producteur mondial, grâce à ses pétrole et gaz de schiste dont la production atteint des sommets historiques et soit devenue (au moins brièvement) exportatrice nette, cela change complètement la donne. Ne serait-ce que parce que l’industrie pétrolière est devenue l’un des piliers de la croissance industrielle américaine. Il suffit de mesurer l’écart entre deux courbes, celle de la production manufacturière (donc hors énergie) et celle de la production industrielle y compris l’énergie pour mesurer l’impact direct de la filière pétrolière depuis 2011.


Selon une étude de PWC pour l’Institut Américain du Pétrole, le nombre de personnes directement employées par la filière pétrolière en 2015 était proche de 2,8 millions, un chiffre qui passe à  10,3 millions avec tous les emplois indirects et induits soit 5,6% de l’emploi américain. Quant à la richesse créée, mesurée par la valeur ajoutée, en comptabilisant tous les effets en cascades, le total passe de près de 603 milliards de dollars à  1 318 milliards soit 7,6% du PIB. Or une des caractéristiques de l’industrie pétrolière non-conventionnelle est d’être très réactive aux variations du cours du pétrole comme le montre le lien très étroit entre le prix du baril et le nombre d’appareils de forage en service. Or à 60 dollars le baril voire moins l’effet d’entrainement de la filière s’affaiblit.


Il suffit donc que la croissance mondiale baisse d’un cran, ce qui est de plus en plus probable, que des doutes apparaissent sur la demande mondiale de pétrole et que les cours flanchent pour que les Etats-Unis perdent l’un des soutiens essentiel de la croissance de ces dernières années.


Montée de la perception du risque


Le troisième et dernier mur est financier et lié à la montée de la perception du risque comme cela s’est vu après l’été 2018 avec à la clé le recul du marché des actions qui déclenche des effets en cascade : 1/ des richesse négatifs pour les ménages, avec à la clé un recul de la demande. Et 2/ pour les entreprises, l’ouverture de spread de crédit qui durcit leur accès à la dette et entame leur capacité à poursuivre leur politique de rachat d’actions pour soutenir les cours, sport national aux États-Unis.
Entre, le freinage budgétaire, énergétique, et financier, tout se met en place pour une récession américaine. Et en absence de cartouches budgétaires, pour amortir le choc, c’est peut-être bien un hard landing qui s’annonce.


Publié le lundi 11 février 2019 . 4 min. 56

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