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La décision de la Finlande de demander son adhésion à l’Otan l’a placée à la Une de l’actualité. Un petit pays de 5,6 millions d’habitants dont certaines caractéristiques en font un cas à part en Europe : voisin direct de la Russie avec qui il partage une frontière commune de 1 340 km, la Finlande a fait partie de l’empire russe de 1809 à 1917. Mais c’est aujourd’hui une économie ancrée en Europe depuis son adhésion à l’UE en 1995 et à la zone euro dès sa création au 1er janvier 1999.


Ce positionnement géographique, cette intégration économique en font une économie aujourd’hui tiraillée entre d’un côté, l’ensemble des pays européens qui sont à la fois ses premiers clients et ses premiers fournisseurs, et de l’autre la Russie partenaire incontournable, en étant la destination de 5,4% des exportations finlandaises mais surtout son 2ème fournisseur avec près de 12% des importations.


Ces chiffres en moyenne renvoient de plus une image déformée de la réalité tant les économies russe et finlandaise sont intriquées par l’extrême concentration des importations russes autour de deux axes. Le premier celui de l’énergie (60% des imports environ).


La Russie représente ainsi 13,2% des imports l’électricité de la Finlande et couvre 10% de la consommation totale. Dans le domaine du gaz et du pétrole, la dépendance finlandaise aux approvisionnements russes change d’échelle : plus des deux tiers des importations pour le premier et 84% pour le second.


Si des sources alternatives d’approvisionnement sont possibles, principalement via la Suède et la Norvège, le basculement total ne s’effectuera pas sans heurt et une très forte augmentation des prix. Second axe d’imports russes, les pièces et fournitures pour l’industrie pour un peu moins de 40%.


La Russie est un peu à la Finlande ce que les PECO sont à l’Allemagne, c’est-à-dire une base de production à bas coûts où sont externalisées les étapes de production les plus basiques, l’assemblage en bout de chaîne s’effectuant en Finlande. Le produit final est ensuite exporté notamment en Europe. Des exportations qui se concentrent autour d’un noyau dur traditionnel machines et matériels de transport tout d’abord. La Finlande est notamment une place forte de l’industrie maritime avec 10 chantiers navals mais est présente aussi dans l’automobile. Si le pays ne dispose pas de marques propres, il sous-traite notamment pour le compte de l’Allemand Daimler. Les secteurs du bois et de la pâte à papier (un avantage naturel historique puisque 86% de la superficie terrestre est couverte de forêts), des produits chimiques et l’industrie métallurgique complètent la liste et représentent ensemble plus de 81% du total exporté.


Même si les entreprises finlandaises reconsidèrent leurs chaînes de production, même si le pays s’adapte rapidement à la nouvelle donne énergétique, l’économie ne pourra échapper à un sérieux coup de frein cette année. Au-delà des conséquences directes de la dégradation de ses relations avec la Russie, le pays va devoir encaisser le ralentissement de la demande en provenance de l’Europe en générale, de l’Allemagne en particulier son premier débouché, et de la Chine. Economie très ouverte, la Finlande est particulièrement vulnérable à la conjoncture mondiale : le creusement très rapide du déficit commercial depuis la fin 2021 en porte la trace et est une source d’inquiétudes.


Le pays bénéficie néanmoins d’un atout sectoriel : la puissance de son industrie numérique dont Nokia fût longtemps le porte-étendard. Les TIC c’est 29% des exportations de services et plus de de 4% du PIB.


Des entreprises françaises comme Atos, Capgemini disposent de filiales locales ayant vocation à exporter, en s’appuyant sur une main d’œuvre hautement qualifiée dans les technologies de l’information. En dépit de cet amortisseur numérique, le pays ne pourra pas échapper à un puissant trou d’air conjoncturel cette année. L’inflation s’est réveillée. Elle flirte avec les 6%, et elle mine comme ailleurs toutes les composantes de la demande. L’Etat dispose bien de marge de manœuvre, mais il ne pourra se substituer à la fois aux exports et au défaut de la demande domestique privée. La croissance qui avait remarquablement bien résisté aux conséquences de la pandémie et accéléré en 2021, ne dépassera pas 1,5% cette année.


Des pays nordique, la Finlande est en définitive celui qui est le plus directement exposé conjoncturellement aux incidences de la guerre en Ukraine. De surcroît, à ce stress conjoncturel s’ajoute une préoccupation plus vitale à long terme. Comme toute économie en vieillissement et déclin démographique, la Finlande a besoin d’étendre sa zone de sous-traitance pour maintenir son niveau de richesse par habitant. Or le processus est profondément marqué dans ce pays : 1/3 de la population est à la retraite et la part des 15-64 ans, c’est-à-dire ceux en âge de travailler, dans la population totale se réduit comme peau de chagrin et le taux de dépendance explose bien au-delà des standards européens.


Le délitement des relations avec la Russie pourrait dès lors se transformer en très lourd handicap et menacer la prospérité d’un pays que l’on dit le plus « heureux du monde ».


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