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La baisse des prix dans l’alimentaire joue l’Arlésienne ; le consommateur ne voit toujours rien venir. Tout commence à l’automne 2021 lorsque les prix commencent à s’envoler pour aboutir à une augmentation générale de plus de 20% en deux ans et demi. Au regard de la dynamique qui prévalait jusqu’alors, ils ont dévié d’environ 16% par rapport à leur tendance, frappant durement les portefeuilles des ménages, dont les revenus n'ont pas suivi.


Nulle échappatoire possible : la hausse touche tous les produits du quotidien avec peu de possibilités de report pour limiter la facture. Une véritable bombe sociale forçant le gouvernement à précipiter les négociations commerciales entre industriels et grande distribution.


Le raisonnement est simple : le boum des prix alimentaires est lié à l’explosion des coûts des matières premières agricoles et énergétiques qui a suivi le rebond de l’activité post-Covid et le déclenchement du conflit en Ukraine. La fin de la crise sanitaire, l’acclimatation des marchés à un contexte géopolitique durablement tendu ont depuis inversé la vapeur. Les cours des principales matières premières agricoles se sont détendus tout comme celui du pétrole, du gaz et de l’électricité qui représentent une part non négligeable des intrants des agriculteurs (d’autant que le prix des engrais leurs sont liés) mais aussi des industriels.


Autant de baisses qui doivent être le plus rapidement répercutées dans les rayons. C’est ici que les difficultés commencent. Premier écueil, la détente des cours est à relativiser. Certes par rapport à une année 2022 hors normes, ils sont en net repli pour le blé ou le maïs par exemple, mais ils restent nettement au-dessus de leurs niveaux de 2020 ou d’avant Covid sans espoir d’un retour au niveau précédent à court terme. Au contraire, les premières prévisions du ministère américain de l’Agriculture concernant les récoltes de céréales pour la campagne 2024-2025 sont médiocres, de quoi soutenir les cours. Le pétrole, et par extension l’énergie, se retrouvent dans la même configuration.


Il faut donc s’attendre à un reflux limité des prix agricoles à la production en France, c’est-à-dire en « sortie de ferme » d’autant que la colère des agriculteurs et leurs revendications autour de leurs revenus mettent la pression. C’est un signe, les prix agricoles augmentent à nouveau depuis la fin de l’été 2023. Compte tenu des effets de base, ils sont en recul sur un an mais ils devraient remonter d’ici la fin de l’année.


La facture pour les industriels de l’agroalimentaire va donc s’alléger mais pas autant qu’espéré. En outre, il y a loin entre la fourche et la fourchette. L’analyse ne peut se limiter au seul coût de la matière première brute qui représente entre 30 et 35% du chiffre d’affaires des professionnels de la transformation. Deux autres paramètres sont à intégrer dans l’équation. Le premier, l’évolution des salaires. Ils sont sur une pente croissante. C’est la suite logique d’une inflation générale qui s’est longtemps enkystée entrainant plusieurs revalorisations du SMIC et des salaires qui y sont liés, ce à quoi s’ajoutent les difficultés de recrutements qui poussent les rémunérations à l’embauche à la hausse. Le soufflé devrait retomber un peu mais le poids des frais de personnel ne s’allègera pas pour autant.


Second paramètre, les comportements de marges. Profitant du contexte, certains industriels ont fait passer des hausses de tarifs au-delà de l’augmentation de leurs coûts et disposent donc d’un peu de latitude pour ajuster leur prix. Mais elle a déjà été en partie consumée. Surtout un retour à la case départ du taux de marge des industriels est peu probable ni même souhaitable pour l’état de santé d’un tissu économique essentiellement composé de PME.


Autant dire que le potentiel de baisse des prix de production des IAA est réduit. D’ailleurs, à peine entamé, leur repli s’est déjà stoppé.


Les négociations commerciales annuelles qui concernent uniquement les produits de marque nationales entre les industriels et la grande distribution le confirment : elles se sont conclues sur une augmentation d’environ 1%. C’est beaucoup moins que les années précédentes mais c’est une hausse quand même.


Quant aux distributeurs, leur taux de marge est déjà comprimé. Ce à quoi s’ajoutent les rigidités réglementaires issues de différentes évolutions de la loi Egalim, notamment le relèvement du seuil de revente à perte ou l’encadrement des promotions. Bref, moins violente, la hausse des prix alimentaires à venir n’en continuera pas moins de peser sur le budget des ménages.


Publié le mardi 28 mai 2024 . 4 min. 32

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