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Inflation franco-française : le gouvernement persiste et signe

Publié le mardi 6 novembre 2018 . 5 min. 02

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Les tensions inflationnistes sont de retour. Elles sont modérées en Italie et aux Pays Bas, un peu plus appuyées en Allemagne et en Espagne, mais parmi les 5 plus grandes économies de la zone euro, c’est bien en France qu’elles sont les plus intenses.


La situation n’est pas banale car depuis l’introduction de l’euro fiduciaire, la France est historiquement l’un des pays les plus sages en matière d’évolution des prix à la consommation : entre 2002 et 2017, l’inflation française s’est située 12 fois sur 16 en dessous de la moyenne européenne. Et concernant 2018, on ne peut plus parler d’accroc isolé : 1/ la différence devient significative puisque elle sera proche du demi-point ; 2/ la France enchaine deux années consécutives d’inflation au-dessus de la zone euro, du jamais vu depuis 17 ans ! Et cela, alors même que l’inflation sous-jacente demeure dans la moyenne voir un peu en-deçà de la moyenne européenne.


Choc de fiscalité


Quel est donc cet élément de surface, néanmoins persistant, qui fait déraper les prix en France ? Il est fiscal. Comme partout, la France a du absorber l’effet inflationniste de la hausse des cours du pétrole : le baril est passé de 52 euros en moyenne en janvier 2017 à plus de 70 courant octobre dernier en passant par un creux à 40 euros à l’été 2017.


Mais là où le bât blesse, c’est que les prix à la pompe ont augmenté en France bien plus qu’ailleurs. L’écart s’est creusé et depuis 2017 les prix ont augmenté de plus de 14% en France quand la hausse est restée bloquée sous la barre des 12% dans la zone euro. L’essentiel de la différence survient en janvier 2018, au moment précis où un choc de fiscalité se produit, conséquence d’un double mouvement : celui de la progression de la taxe carbone et du rapprochement de la fiscalité entre l’essence et le diesel. Bilan, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (ex. TIPP) ne cesse de s’élever. Compte tenu de l’alourdissement sans précédent à venir de la fiscalité pesant sur les carburants, principalement sur le gazole d’ici 2022, l’impact inflationniste de la fiscalité sur les carburants va se poursuivre ces prochaines années et l’écart va naturellement se creuser avec le reste de l’Europe. Le fioul domestique et le gaz naturel sont pris dans la même nasse.


Autre ligne de produits où l’évolution des prix français détonne, le tabac. Il suffit de se pencher sur l’évolution de son prix pour mesurer l’ampleur du choc fiscal : après deux hausses limitées en 2017, une augmentation bien plus conséquente a eu lieu le 1er mars dernier. Depuis cette date, il faut compter un euro de plus par paquet environ et 2 pour la blague de tabac à rouler. Le choc est rude, la hausse sur un an atteint désormais 16,8%. Cela place la France très loin devant tous ses principaux partenaires européens. Comme pour les carburants, la fiscalité va continuer de s’alourdir en 2019 avec deux hausses supplémentaires de 50 centimes, l’une programmée en avril, l’autre en novembre.


Remontée des seuils de revente


Trois postes suffisent donc à comprendre pourquoila France vire en tête de l’inflation : les carburants et lubrifiants, le gaz naturel et le gaz de ville ainsi que le tabac. Ensemble, ils ont apporté 0,7 point d’inflation en zone euro, en France c’est 1,1 point. Et c’est bien cette différence que l’on retrouve dans l’inflation générale. En d’autres termes, il y a environ 0,4 point de taxes Macron dans l’inflation actuelle. L’alourdissement de la fiscalité indirecte devant être un peu moins pesant en 2019, il serait légitime que l’écart entre la France et la Zone euro se referme un peu en tout en restant positif.


Mais c’est à ce moment précis que vont entrer en jeu la remontée du seuil de revente à perte (le SRP) et l’encadrement des promotions dans la grande distribution. Le projet de loi ne met pas fin aux promotions mais les encadre, en valeur et en volume à titre expérimental pendant 2 ans et seulement sur les denrées alimentaires. Le SRP sera, lui, relevé de 10%. Cela ne constitue pas une augmentation des prix de 10% mais la grande distribution devra vendre un produit au moins 1 euro 10 si elle l’a acheté 1 euro. Les différentes estimations relatives à l’effet inflationniste sont de l’ordre de 1% sur le panier alimentaire moyen. En moyenne, l’inflation tel que mesurée par l’indice des prix à la consommation harmonisé devrait dépasser 2% en France contre 1,7% dans la zone euro en 2018 et 2019 sera du même acabit.


Bref, la France devrait enchaîner trois années d’inflation supérieures à la moyenne de la zone euro, ce qui met un gros bémol à l’impulsion pro-pouvoir d’achat que prétend mener le gouvernement.


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