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Cela ne s’arrange pas pour la zone euro qui file droit vers la récession. C’est du moins l’impression laissée cet été par l’évolution des PMI manufacturiers et des services qui retracent les attentes des chefs d’entreprise. Ils se situent tous deux en zone négative, voire dépressive pour l’industrie.

Toutes les grandes économies sont touchées. En Allemagne, l’indice manufacturier est même passé sous la barre des 40 points, un niveau qui n’a été observé que pendant la crise de 2008 et la pandémie. Rien ne va également du côté des consommateurs. Malgré son redressement, le moral des ménages reste nettement en dessous de sa moyenne de long terme. Surtout, la conjoncture économique n’apparaît toujours pas adéquate pour engager des achats importants et, bien plus, incite à continuer d’épargner le plus possible. Le léger rebond de la croissance enregistré ce printemps risque de faire long feu et un recul du PIB européen est probable au 3ème trimestre. La question est de savoir si ce n’est qu’un flop conjoncturel ou une remise en cause plus profonde d’un modèle économique basé sur l’export et l’accumulation d’excédents.

La dépendance de l’Europe aux marchés extérieurs

C’est un fait, des grandes zones économiques, la zone euro est la plus dépendante de ses marchés extérieurs : les exportations de biens ont représenté un peu plus de 21% de son PIB en 2022. C’est environ 3 points de moins en Chine ou au Japon et beaucoup moins encore aux États-Unis. L’Europe, c’est d’abord une puissance industrielle et commerciale avec l’Allemagne en pays pivot intégrant les pays à faibles coûts et à haute compétence dans sa chaîne de valeur. Elle fait ainsi figure de locomotive, non du fait de la vigueur de sa demande intérieure, mais par sa capacité à projeter des produits européens à forte valeur ajoutée sur les marchés mondiaux. Ça a permis à l’Union Économique et Monétaire de dégager régulièrement des excédents courants sur le reste du monde depuis près de 20 ans hors périodes de crise. Certes, la puissance germanique s’est faite au prix d’une désindustrialisation partielle et d’un endettement de sa périphérie, mais la contrepartie a été pour l’ensemble des États membres une stabilité financière inédite : les variations de change ont été contenues vis-à-vis du dollar, l’inflation est longtemps restée basse et l’abondance structurelle de l’épargne a facilité le financement des déficits publics et courants à faible taux. Les marchés financiers ont de la sorte été d’une exceptionnelle robustesse.

Offensives de la Chine et des États-Unis

Cet édifice se lézarde maintenant à grande vitesse car la capacité de la zone euro en général, de l’Allemagne en particulier, à dégager des excédents est entamée. L’affaiblissement de la croissance mondiale, donc de la demande adressée à l’Europe, peut être invoqué. Mais c’est se voiler la face.

Point fort de l’industrie européenne, l’automobile subit une concurrence bien plus agressive qu’anticipée notamment sur le véhicule électrique. Comme souvent, la Chine est en train de renverser le jeu. Après être partis à la conquête de leur propre marché où ils ont franchi la barre symbolique des 50% au détriment notamment de Volkswagen, les constructeurs chinois s’attaquent aux marchés extérieurs et sont devenus les premiers exportateurs mondiaux au 1er trimestre 2023, surclassant le Japon après avoir déjà supplanté l’Allemagne en 2022.

À cette offensive, il faut maintenant ajouter l’ouverture d’un second front avec les États-Unis. L’efficacité plus grande des programmes de soutien aux investissements, principalement l’Inflation Reduction Act d’août 2022, combinée à un coût de l’énergie beaucoup plus faible rendent le pays de plus en plus attractif. Il aspire les investissements des grands groupes industriels, notamment les plus énergivores.

En interne, la faiblesse des gains de productivité en zone euro depuis 2017 pèse également sur la compétitivité. Or, avec une population active d’âge moyen de plus en plus élevé, les gains de productivité seront difficiles à obtenir dans le futur. Le coût de la transition énergétique, plus important ici qu’ailleurs (compte tenu des ambitions affichées), est aussi à intégrer dans l’équation.

Le risque est donc bien celui d’une nouvelle vague de désindustrialisation qui attaquerait le noyau dur européen et sa faculté à exporter. Ce n’est ni bon pour la croissance ni bon pour la stabilité financière de la zone euro, qui risque maintenant d’être perdante sur les deux tableaux.


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