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Bien que les économies de « l’Europe émergente » n’aient finalement pas sombré comme on pouvait le craindre à la suite du déclenchent des hostilités entre la Russie et l’Ukraine, l’onde de choc du conflit y est quand même bien visible : la croissance régionale est passée d’un rythme proche de 8% à  peine plus de 1% entre le 1er et le 4e trimestre de l’année dernière.


Si tous les pays de la zone sont pris dans ce même mouvement de « grande décélération », la brutalité du coup de frein varie nettement avec, aux deux extrêmes, un PIB en recul de 4,4% fin 2022 en Estonie et un PIB en progression de près de 5% en Roumanie. Il faut revenir sur cet attelage particulièrement hétéroclite des 11 pays qui composent l’Europe Centrale et Orientale.

 
De grandes divergences entre les pays… mais un point commun


Cet ensemble représentait un PIB proche de 2 000 milliards de dollars en 2022, soit un poids agrégé compris entre celui de l’Espagne et l’Italie, mais pour une population de plus de 100 millions d’habitants, témoignant d’un retard de développement persistant avec le reste de l’UE. Cette faible moyenne recouvre néanmoins une forte dispersion selon les pays : avec un PIB par habitant variant de 12 505 dollars en Bulgarie à plus de 29 000 dollars en Estonie ou en Slovénie, soit un niveau supérieur à celui de l’Espagne.


Malgré ces très grandes divergences, ces pays ont tous un point commun. Historiquement, ils faisaient partie intégrante soit des 15 républiques composant l’URSS, soit du bloc de l’Est. Tous pays membres du Comecon. Créée en 1949, cette organisation avait notamment pour but une meilleure planification des économies et était basée sur des accords de spécialisation de la production entre pays communistes. L’interdépendance commerciale de ces économies était alors extrêmement élevée, plus de 60% des échanges des pays membres se réalisant à l’intérieur du Comecon. Mais c’était avant tout un système radial avec en son centre l’URSS, 1er pays fournisseur et 1er client de l’ensemble du bloc de l’Est, concentrant 40% de parts de marché.
Ce système a volé en éclat après la chute du mur de Berlin, entrainant une réorientation géographique radicale et rapide des flux commerciaux de la région. Les PECO mettent le cap sur l’Ouest, plus particulièrement sur l’Allemagne.


Pour caricaturer à l’extrême, l’économie des PECO c’est donc une attache historiquement forte avec la Russie et des chaines de production intégrées à celles de l’Allemagne, deux facteurs actuellement de fragilisation.


Les problèmes de la forte dépendance actuelle à la Russie et à l’Allemagne


Si les liens avec la Russie se sont distendus au fil du temps, cette dernière restait une source d’approvisionnement incontournable en d’hydrocarbures. Malgré les efforts de diversification, la Russie assurait avant le conflit plus de 40% des importations de pétrole brut et raffiné ainsi que de gaz naturel de la région et encore plus de 30% fin 2022 ; avec d’énormes écarts entre les pays : plus de 72% pour la Slovaquie, et à peine plus de 6% pour la Croatie.


Cette dépendance énergétique est d’autant plus problématique que le mix énergétique reste très concentré sur les énergies fossiles. Résultat, l’inflation générale flambe. Une hausse des prix proche de 17% en moyenne en février 2022 avec des pointes à plus de 20% en Lettonie et en Hongrie. Ce n’est évidemment pas bon pour le pouvoir d’achat qui a cédé, entrainant dans son sillage la consommation des ménages.


Les ventes au détail sont ainsi en recul en Pologne, Tchéquie, Estonie, Lituanie, Lettonie ou en Hongrie. Autres conséquences de cette flambée, les principales banques centrales de la région se sont lancées dans un cycle de resserrement monétaire. Ce n’est pas bon ni pour l’activité ni pour l’immobilier. Autre impact du choc énergétique, aggravé pour certains pays par l’envolée des prix alimentaires, les comptes courants se sont nettement dégradés. À tel point que seule la Croatie n’a pas basculé dans le rouge en 2022, ce qui ne va pas sans poser des problèmes de financement pour les autres.


Second point faible de la conjoncture des PECO, leur dépendance à la bonne santé de l’économie allemande. La Tchéquie, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et la Slovénie ont plus particulièrement des cycles économiques très proches de celui de l’Allemagne. Autant de pays dont les liens commerciaux avec l’Allemagne étaient déjà fortement développés avant la Seconde Guerre mondiale et qui ont une frontière commune avec l’Allemagne et l’Autriche. Cette proximité géographique, historique et culturelle conjuguée à des compétences industrielles et des coûts de production très bas ont permis la mise en place d’une véritable économie de bazar : ces pays se positionnant en sous-traitance des industriels allemands. Or, les estimations de croissance pour l’Allemagne cette année ne sont pas bonnes et 2024 ne s’annonce pas non plus très dynamique.


Cette baisse de régime du moteur allemand plombe les espoirs d’un rebond à court terme pour les PECO. À cela s’ajoute un problème structurel commun à tous ces pays : le vieillissement accéléré de leurs habitants. La baisse tendancielle de la population en âge de travailler plombe en effet leur croissance potentielle. Les PECO ne sont évidemment pas condamnés à péricliter, mais à court terme, dans un contexte de fortes incertitudes, ils seront affaiblis.


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