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L'Italie va pourtant mieux que la France !

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Alexandre Mirlicourtois

- Directeur de la conjoncture et de la prévision

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Xerfi Canal présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur des études de Xerfi

L'Italie, un pays en difficulté, oui. Un pays menacé par une excessive rigueur, certainement. Un pays où les industriels sont en souffrance en raison d'une demande domestique anémique, à coup sur. Et pourtant, la situation n'est pas aussi noire que l'on peut le croire. Surtout vue de France. Quatre chiffres, quatre comparaisons pour montrer qu'entre la France et l'Italie, l'avantage ne va pas toujours à celui que l'on croît. Le premier match, c'est le résultat comparé de nos balances commerciales. Et là, la France n'est pas franchement à son avantage. N'en déplaise aux commentaires élogieux sur la réduction de notre déficit extérieur. Un déficit certes ramené à 67 milliards d'euros en 2012, contre 74 milliards en 2011. Mais le chemin du retour à l'équilibre sera long. Et dégager des excédents relève encore de la science-fiction. C'est pourtant une réalité en Italie. En 2012, l'Italie a dégagé un excédent commercial de 11 milliards d'euros alors qu'elle était encore déficitaire en 2011. Un tour de force d'autant plus remarquable que l'Italie ne bénéficie pas du nucléaire pour adoucir son déficit énergétique. Non, la performance italienne repose sur son seul excédent manufacturier. Un excédent de 94 milliards d'euros, contre un déficit de 37 milliards d'euros pour la France. Et ce résultat, l'Italie le doit à son nombre d'entreprises exportatrices. Et c'est le second match perdu par la France. Un match d'autant plus important que l'Insee a montré la corrélation entre le volume des exportations et le nombre d'entreprises exportatrices. Or, avec plus de 205 000 exportateurs, l'Italie distance nettement la France et ses quelque 117 000 exportateurs. L'Italie joue en fait dans la même cour que l'Allemagne, champion incontesté en la matière avec environ 250 000 exportateurs. Des entreprises italiennes nombreuses et performantes car bien plus robotisées et automatisées que les françaises. Et c'est un autre atout de l'Italie. Même corrigé de la puissance relative des deux industries, le diagnostic reste inchangé. La France est en retard. Avec 62 300 unités, le stock de robots installés en Italie est presque deux fois supérieur. Et l'écart ne se réduit pas. A près de 22 000, le nombre de robots achetés par les industriels italiens entre 2008 et 2012 est presque le double de ceux achetés par les industriels français. Mais il ne faut pas se limiter aux aspects techniques. Les industriels italiens ont peu à peu recentré leur stratégie sur la conception, le marketing et la qualité des produits pour défendre leur position. Et c'est là leur dernier avantage. Car c'est une réalité, les exportations italiennes sont moins sensibles aux effets de change que les exportations françaises. C'est le signe d'un niveau de gamme supérieur. C'est ce que montre l'élasticité prix des exportations en volume, plus élevé en France qu'en Italie. Pour sortir de la crise actuelle, la France et l'Italie ne pourront guère compter sur leur demande domestique. Il faudra donc s'accrocher au moteur de la demande mondiale. Et plutôt que de jalouser l'Allemagne, les entreprises françaises devraient, peut être, davantage s'inspirer du modèle italien.

Alexandre Mirlicourtois, L'Italie va pourtant mieux que la France !, une vidéo Xerfi Canal

Publié le jeudi 07 mars 2013 . 3 min. 31

Mots clés : Europe / Zone euro

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