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Deux ans et demi après sa sortie effective de l’Union Européenne, l’économie britannique se trouve en situation délicate avec un climat social tendu sur fond de crise du coût de la vie. La situation est pour le moins critique et nombre de particuliers sont étranglés par une inflation bloquée à près de 9% quand elle est redescendue à 6% en zone euro. Surtout, l’inflation sous-jacente c’est-à-dire hors alimentaire et énergie, celle-là même qui permet de dégager la tendance de fond de l’évolution des prix accélère quand elle ralentit sur le continent et aux Etats-Unis. C’est le signe d’une propagation bien plus profonde de la hausse des prix dans les biens et les services. Les effets de second tour sont donc clairement à l'œuvre.


 D’une part, les entreprises font passer sans difficultés la hausse de leurs coûts de production dans leurs prix et d’autre part, d’importantes revalorisations salariales ont eu lieu dans certains secteurs alimentant une boucle prix-salaire. Mais c’est une course à l’échalotte : les salaires suivent la hausse des prix sans la dépasser.


Les conséquences de ces évolutions sont doubles : le pouvoir d’achat est malmené et contraint les ménages à limiter leurs achats. Cela pousse surtout la Banque d’Angleterre à être plus virulente encore en matière de conduite de sa politique monétaire. Fortement critiquée pour son trop grand optimisme dans ses projections d'inflation, la BoE a donné un grand coup d’accélérateur le 21 juin dernier à son resserrement monétaire en relevant son directeur de 50 points de base. La 12ème remontée en 12 mois et il faut s’attendre à d’autres. Au-delà mêmes des conséquences directes de cette fermeté sur le crédit à la consommation, il faut intégrer cette particularité : contrairement à la France où les emprunts se font à taux fixe pour vingt ans voire plus, au Royaume-Uni, les prêts à taux variables sont plus largement répandus. Sur 8,5 millions de foyers qui détiennent un emprunt hypothécaire outre-Manche plus du quart ont un crédit directement indexé sur le taux d’intérêt directeur. Les autres ont des taux qui sont fixes mais sur une courte période (entre deux et cinq ans seulement) qu’il faut renouveler après ces échéances. La hausse des taux, c’est donc une ponction directe sur le reste à vivre d’une partie de la population. C’est aussi bien évidemment un rude coup pour le marché de l’immobilier. Les crédits immobiliers accordés par les banques ont décroché et, sans parler encore de krach, les prix dans l’ancien sont en baisse avec à la clé des effets richesse négatifs. Les entreprises doivent donc faire face à une pale demande des ménages, sans réel prise de relais par l’extérieur. De fil en aiguille ces faiblesses ont contaminé tous les secteurs BtoC comme BtoB. La production manufacturière fait quasiment du sur-place depuis octobre 2022 et les carnets de commandes peinent à se remplir signe que rien ne bougera réellement d’ici la rentrée. Le scénario est le même pour l’ensemble des services. Passé l’effet des restrictions sanitaires dans la distribution et de rattrapage post-confinements, les activités d’hôtellerie-restauration et de loisirs c’est l’encéphalogramme plat. Même la richesse créée par le puissant secteur des services aux entreprises et de la finance manque sacrément d’allant. Et il ne faudra pas compter sur un quelconque coup de pouce du gouvernement. Un quart de la dette publique est composé d’obligations indexées sur les prix, ce qui a entrainé fin 2022 une explosion des intérêts payés par l’Etat, les portant pour la 1ère fois à plus de 100 milliards de livres l’équivalent de 4,2% du PIB, un record !


Les entreprises britanniques se retrouvent donc aujourd'hui sans mesures de soutien dans un environnement où les défaillances sont à nouveau déterminées par leurs niveaux de liquidité, de rentabilité et leur capacité à faire face à leurs obligations financières et cela en pleine remontée des taux. Conséquence la sinistralité a nettement dépassé son niveau prépandémie, touchant ses plus hauts depuis la crise financière mondiale de 2008. D’abord concentrées sur les micros entreprises et les TPE, les faillites touchent désormais de plus grandes sociétés et devraient avoir un impact plus important en termes d’emplois et de pertes financières.


Tous les déboires du Royaume-Uni ne sont évidemment pas les conséquences de son divorce avec l’Europe, mais force est de constater que 2 ans et demi après le Brexit, le pays est en panne sèche avec une croissance zéro attendue cette année.


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