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L'économie russe résiste, coûte que coûte

Publié le mardi 11 juillet 2023 . 4 min. 46

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Dans le domaine économique comme militaire, la stratégie de la Russie est de tenir coûte que coûte. Et jusqu’à maintenant, l’économie tient. Par trois fois, le FMI a ainsi revu à la hausse son estimation de croissance pour 2022, passant d’un chiffre apocalyptique pour terminer a -2,2%. Surtout, contredisant le pronostic de chute, l’économie russe ne devrait pas tomber plus bas.


Une résistance économique remarquable


Quant aux évolutions de change, si la Russie n’a pas remporté la guerre du rouble, elle ne l’a pas perdu non plus. Certes, après l’attaque de Wagner, la monnaie russe a été chahutée face au dollar, mais cela n’a pas pris d’allure dramatique. En prenant un peu de recul, le rouble se situe à 10% en dessous de son niveau d’avant le déclenchement des hostilités contre l’Ukraine. C’était pourtant bien l’arme de destruction massive qu’avaient jouée les Occidentaux pour saper le régime de Vladimir Poutine. Celle de l’effondrement de la devise avec comme conséquences en chaîne espérées : le renchérissement des produits importés, le rationnement des importations, donc de l’offre, qui exacerbent les pénuries. Ce cocktail devait conduire à l’effondrement de la croissance et à une flambée inflationniste, voire à l’hyperinflation.


Mais, les digues mises en place par le Kremlin tiennent :


• L’inflation, après avoir atteint un pic en avril 2022, reflue, permettant même à la banque centrale d’abaisser son principal taux directeur qui avait été drastiquement relevé pour soutenir le rouble.
• Parmi les autres indicateurs de l’état de santé de l’économie, la production manufacturière se redresse et la confiance des industriels est restaurée. Elle se situe même à un niveau historiquement élevé.
• Côté hydrocarbure, la production de pétrole s’est stabilisée à un niveau comparable à ce qu’elle était avant la guerre en Ukraine. Seule réelle épine dans le pied, la production de gaz naturel stagne à un très bas niveau après avoir décroché.
En ajoutant le rebond spectaculaire des ventes en volume du commerce de détail, cela ne renvoie pas l’image d’une économie aux abois.


Une réorientation géopolitique profitable


Si les Russes s’en sortent, c’est qu’ils ne sont pas isolés. Les exportations en volume ont chuté, mais elles ne se sont pas effondrées et elles se redressent désormais. Mais plus important encore, les volumes importés se maintiennent, signe que globalement il n’y a pas de problème d’approvisionnement.


Coupé des pays occidentaux, le pays a massivement réorienté son économie vers les BRICS et la Turquie, un ensemble commercial, politique, financier et monétaire qui lui offre une alternative. Ce faisant, la guerre ne fait rien d’autre que donner un grand coup d’accélérateur à une tendance déjà à l’œuvre. Sur la décennie précédant le conflit, la part de la Chine, de l’Inde, du Brésil, de l’Afrique du Sud et de la Turquie dans les échanges commerciaux de la Russie n’avait fait que se renforcer pour atteindre près du quart du total, alors que celle des pays occidentaux suivait la trajectoire opposée.


La rapidité du redéploiement géographique des échanges en 2022 a été stupéfiante : les exportations russes vers l’Inde se sont ainsi envolées de 400%, boostées par l’explosion des livraisons de pétrole à prix cassés néanmoins. Des échanges commerciaux qui flambent aussi avec la Turquie, avec la Chine où exportations et importations sont à des pics historiques, pics qui seront dépassés dès cette année.


Les relations commerciales avec la Chine sont exemplaires :


• C’est d’abord l’inauguration du premier double pont routier et ferroviaire de l’histoire sur le fleuve Amour unissant les deux pays, en attendant le développement d’autres infrastructures, notamment gazières.
• C’est ensuite des échanges complémentaires. La Russie fournit gaz, pétrole et autres matières premières à la Chine, indispensables pour faire tourner son économie. Elle importe de son voisin des produits industriels, des machines, des semi-conducteurs, composants indispensables pour la fabrication de drones, missiles, systèmes de navigation, tout ce que l’on appelle technologie duale qui sert à la fois au civil et au militaire. Alors qu’avant la guerre, le commerce extérieur russe n’était libellé en yuans qu’à hauteur de 0,5%, la monnaie chinoise est aujourd’hui utilisée dans 16% des échanges au détriment du dollar et de l’euro.


Pour que l’économie russe sombre, il faudrait que le prix des hydrocarbures dévisse. Difficile à croire au moment où l’Arabie saoudite s’est décidée à réduire son offre pour soutenir les cours. Un exode massif saperait le capital humain du pays et sa capacité à croître. Certains l’affirment. C’est invérifiable. En tout état de cause, les États membres de l'UE se sont entendus le 21 juin dernier sur un onzième paquet de mesures restrictives contre la Russie … Pas sûr qu’il soit plus efficace que ses prédécesseurs.


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