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L'économie turque : l'échec d'Erdogan

Publié le mercredi 28 octobre 2015 . 5 min. 08

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Xerfi Canal TV présente l'analyse d'Alexandre Mirlicourtois, directeur de la conjoncture et de la prévision de Xerfi

 

Le récent déplacement d’Angela Merkel à Istanbul a été l’occasion de relancer les discussions entre l’Europe et la Turquie. Une sorte de réassurance, à la hauteur des inquiétudes que suscite aujourd’hui le pays, tant ses problèmes risquent de devenir nos problèmes. Il y a encore quelques années c’était un pays en croissance rapide, fort de ses 77 millions de consommateurs potentiels et de sa main d’œuvre bon marché. Mais, la croissance turque n’est plus ce qu’elle était : supérieure à 8% avant la grande récession, elle avait atteint un niveau record en 2010-2011 à plus de 9%, juste derrière la Chine et l’Inde. Cette période 2002-2012, dite des 10 glorieuses, coïncide avec l’arrivée aux affaires de l’AKP, parti islamo-conservateur, avec à sa tête Recep Tayyip Erdogan. Mais courant 2012, la croissance chancèle. Elle navigue depuis en dessous de 3%. Et les prévisions d’Ankara de 3% pour 2015 et de 4% l’an prochain, ne trompent personne. Le FMI table, lui, sur un peu moins de 3% en 2016. Quoiqu’il en soit, c’est loin des 5% nécessaires pour absorber l’arrivée des jeunes sur le marché du travail. De fait, la courbe du chômage remonte. Elle a franchi la barre des 10% fin 2014 et a frôlé celle des 10,5% cet été. Elle se dirige maintenant de façon certaine vers le seuil des 11%. Signe que le doute s’installe sur le miracle turc, la monnaie est attaquée : la livre a perdu 20% face au dollar depuis le début de l’année et près de 40% de sa valeur par rapport à janvier 2013 et a été divisée par 2,5 depuis 2008. Avec cette défiance venue de l’extérieure, c’est tout le modèle de croissance turc qui vacille. Car la croissance turque est à l’image de celle de beaucoup d’émergents. Elle repose sur l’engouement des investisseurs étrangers, surtout européens dans son cas. Un afflux de capitaux qui se reflète dans l’évolution des investissements directs étrangers (les IDE) qui ont explosé au début des 10 glorieuses : les flux nets accueillis passent, en quelques années seulement, de rien ou presque, à 22 milliards de dollars en 2007 avant de chuter pour se stabiliser autour de 12,5 milliards de dollars. Cela a évidemment été un facteur de développement. Un exemple pour bien comprendre : l’automobile. il suffit de regarder l’évolution de la filière turque sortie de l’anonymat le plus complet entre 2002 et aujourd’hui grâce aux investissements de Renault, Fiat, Ford, Hyundai, Toyota ou Honda : avec 1 million 170 mille véhicules montés en 2014, la Turquie se place dans le top 5 européen et ses sites de productions talonnent désormais ceux du Royaume-Uni et de la France. Et l’activité progresse encore. Mais attention, c’est la partie à faible valeur ajoutée (l’assemblage) qui est localisée en Turquie. C’est symptomatique d’un pays sous-traitant donc dépendant, en partie, de donneurs d’ordres étrangers, dont la production intègre beaucoup de composants importés. D’ailleurs, malgré l’explosion des exportations, la balance commerciale est toujours archi-déficitaire et la balance courante structurellement négative (environ 5% du PIB sur la période 2002-2014). En clair, la croissance Turque repose sur l’épargne étrangère, et donc sur la confiance. Pour trouver des financements extérieurs, il y a les IDE, sauf qu’ils couvrent moins du quart du déficit courant depuis 2010. Le pays doit donc largement faire appel à la « hot money », ces capitaux très volatils à l’affût des meilleurs rendements. Des capitaux qui ont 1- horreur de l’instabilité politique 2- horreur des conflits. Or, le climat politique est tendu et il suffit de prendre une carte pour se rendre compte de l’étendu des menaces géostratégiques qui pèsent sur le pays. Des risques qui se muent en risques sociaux et politiques avec pour facteur aggravant l’accueil de près de 2 millions de réfugiés syriens. Seule bonne nouvelle, la perspective de la remontée des taux aux Etats-Unis s’éloigne et avec lui le risque de fuites aggravée des capitaux. Mais on l’aura compris, la Turquie vient rallonger la liste de ces pays émergents qui doivent s’inventer un modèle pérenne de croissance.

 

Alexandre Mirlicourtois, L'économie Turque : l'échec d'Erdogan, une vidéo Xerfi Canal TV


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