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L'état de l'économie russe après un an de conflit

Publié le mardi 14 février 2023 . 5 min. 36

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La volonté des dirigeants des pays occidentaux était très claire et parfaitement résumée il y a près d’un an à la fois par Bruno Lemaire : « nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe » et par sa collègue américaine Janet Yellen qui promettait « l’économie russe sera dévastée ».


La croissance russe ne sombre pas


Les révisions par le FMI des estimations du PIB concernant la Russie pour 2022 et ses projections sur les deux années suivantes relancent le débat sur la réelle efficacité des sanctions économiques prises par l’Europe et les États-Unis envers Moscou. Par 3 fois l’institution de Washington a sévèrement revu à la hausse son pronostic pour 2022, passant d’une estimation de croissance apocalyptique de -8,5% à -2,2%. C’est historiquement rare de voir un tel ajustement. Surtout, l’économie russe ne devrait pas tomber plus bas et repartir à la hausse dès cette année, certes timidement avec +0,3% attendu, soit en dessous de la performance de la zone euro, puis plus fermement en 2024 (+2,3%) c’est au-dessus cette fois-ci de l’Union économique et monétaire et même des États-Unis.


Quant aux évolutions de change, si la Russie n’a pas remporté la guerre du rouble, elle ne l’a pas perdu non plus comme le suggère l’évolution de la devise russe. Après avoir décroché de plus de 50% face au dollar le 7 mars 2022 par rapport à son point haut de février, elle a dans un premier temps plus que regagné le terrain perdu pour surplomber de 24% en moyenne son niveau d’avant crise, puis dans un second mouvement, à partir d’octobre, est redescendue par pallier à son niveau d’avant le début des hostilités. C’était pourtant bien l’arme de destruction massive qu’avaient jouée les Occidentaux pour saper le régime de Vladimir Poutine. Celle de l’effondrement de la devise avec comme conséquences en chaîne espérées : le renchérissement des produits importés, le rationnement des importations (donc de l’offre) qui exacerbent les pénuries, ce cocktail devant conduire à l’effondrement de la croissance et à une flambée inflationniste, voire à l’hyperinflation.


Toutefois, les digues mises en place par le Kremlin semblent tenir jusqu’à maintenant, la croissance ne sombre pas, le FMI en atteste, l’inflation après avoir atteint un pic à près de 18% en avril dernier reflue, permettant même à la banque centrale d’abaisser son principal taux directeur qui avait été drastiquement relevé pour soutenir le rouble.


Quant aux excédents extérieurs, ils restent pléthoriques. À plus de 8% du PIB, le solde courant reste élevé après avoir atteint des niveaux historiquement hauts les 3 trimestres précédents. En d’autres termes, la Russie a continué d’accumuler des devises étrangères, au moins jusqu’à l’automne dernier, ce qui lui a permis à la fois de financer l’effort de guerre et de redistribuer en partie la manne pétrolière à la population sous forme de prestations sociales.


L’industrie tourne au ralenti


Conclure sur une Russie forteresse économique inoxydable et à l’inefficacité des sanctions occidentales serait pourtant prématuré. D’abord, si l’économie russe s’est détachée de l’Europe et des États-Unis au fil du temps, ces deux blocs restaient encore avant le conflit des fournisseurs importants avec une part de marché représentant 40% du total des importations du pays.


Or, au fil du durcissement des sanctions, elles se sont effondrées, principalement à partir du début 2022, entraînant dans leur sillage l’ensemble des importations du pays, signe des difficultés des Russes à trouver des sources d’approvisionnement alternatives. Coupés d’une partie des marchés internationaux, les industriels manquent de composants et l’industrie tourne au ralenti comme le suggère le repli du taux d’utilisation des capacités de production. Certains secteurs, comme l’automobile, sont même quasiment à l’arrêt.


La production d’hydrocarbures apporte aussi une information importante. Après s’être effondrée, la production de gaz reste à un niveau particulièrement bas. Quant à celle du pétrole, elle reste en deçà de son pic pré-pandémie alors que l’embargo européen s’est durci. Certes la Chine et l’Inde pourraient se substituer à l’Europe, mais seulement partiellement.


Contraint sur les volumes, la Russie s’est vue en outre imposer par l’UE, le G7 et l’Australie un prix plafond à 60 dollars le baril le 1er janvier dernier. Si tous les pays sont invités à le faire, certains peuvent bien entendu passer outre. Mais ils devront alors se passer des services des pays occidentaux (assurances, transport, courtage…) pour acquérir ou transporter le brut. Or, 90% des prestations d’assurance sont fournies par le G7, et l’UE est un acteur incontournable du fret maritime. L’objectif évident est d’assécher la principale source extérieure de revenus du pays. Il est trop tôt pour déterminer si ce dispositif fonctionne, mais cela serait un rude coup pour les finances publiques qui doivent en outre faire face à l’attrition de leur base fiscale domestique, conséquence de la chute des volumes consommés et de son impact sur la demande en valeur malgré la hausse des prix.


L’économie russe ne s’est pas écroulée, c’est un fait, un fait statistique du moins, dans le cadre d’une comptabilité nationale sujette à caution. Mais les sanctions sont plus efficaces qu’on le croit. Et le FMI pourrait bien se tromper.


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