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« On vivait mieux avant, car la vie était moins chère ». Une sentence définitive affirmée comme une vérité établie, sans conteste possible. C’est pourtant faux, totalement faux !


La preuve dans l’alimentaire


Prendre l’année 1978 à titre de comparaison offre un énorme avantage, le SMIC horaire est alors à 10 francs 90 contre 10 euros 57 aujourd’hui. Le salaire médian est à 16 francs l’heure, c’est 16 euros environ aujourd’hui. Ce sont quasiment les mêmes chiffres, il est donc possible de lire directement les prix de 1978 en francs comme s’ils étaient en euros et de repérer les écarts entre aujourd’hui et hier pour un ensemble de biens et services emblématiques pour poser un diagnostic objectif.


Sur l’alimentaire d’abord, la fameuse baguette de pain de 250 grammes notamment. Sans tomber dans les excès de la baguette premier prix vendu à moins de 30 centimes d’euros dans certaines grandes surfaces, il faut compter en moyenne aujourd’hui entre 95 centimes et un 1 euro pour une baguette standard contre 1,27 franc en 1978, soit une baisse de 25%. À l’origine de cette réduction spectaculaire, l’amélioration des techniques de fabrication pour partie, mais plus encore la chute du cours du blé sur longue période à l’image de l’ensemble des céréales. Semences plus performantes, engrais, mécanisation, irrigation ont permis de grandement améliorer les rendements en France et dans le monde. Certes, avec la guerre en Ukraine les prix du blé flambent, mais il s’agit d’un choc exogène qui ne serait remettre en cause la tendance de long terme.


Ce même type d’évolution se retrouve pour quasiment tout l’alimentaire : -66% pour le paquet de pâtes de 500 grammes, idem pour la douzaine d’œufs en passant par -55% pour le poulet et -47% pour le litre d’huile d’arachide.


Moins d’heures de travail pour acheter des voitures mieux équipées


Parmi les postes les plus sensibles, celui du plein d’essence. L’évolution des types de carburants rendent les comparaisons complexes, mais un litre d’ordinaire valait 2 francs 36 en 1978. La facture pour un plein de 50 litres coûtait donc 118 francs, soit l’équivalent pour être précis de 10 heures et 50 minutes du travail d’un smicard. Sur la 1re semaine d’avril le prix du SP95 – E10 se payait, avec la ristourne gouvernementale, en moyenne en France 1,74 euro le litre, le gazole un peu moins de 1,82. Pour effectuer un plein, il faut dans les deux cas environ 8 heures de travail, soit environ 20% de moins par rapport à la fin des années 1980. Le progrès des techniques d’extraction et de production a fait baisser le prix de revient. De surcroît, compte tenu de l’amélioration des rendements des moteurs 1 litre de carburant permet de parcourir beaucoup plus de kilomètres aujourd’hui qu’il y a 45 ans et pollue moins.


Dans la même lignée, le prix de la voiture. La Renault 5, c’est la supercar de l’époque, l’automobile de la classe moyenne. Vendue en 1978 pour sa version d’entrée de gamme à 19 400 francs, elle correspondait alors à près de 1 800 heures de travail d’un smicard. À ce tarif-là, ni ceinture de sécurité à l’arrière ni rétroviseur à droite. Aujourd’hui, le prix d’attaque d’une Sandero commence à moins de 10 000 euros et pour le modèle confort plus haut de gamme 11 190 euros soit l’équivalent d’un peu moins de 1 060 heures de travail pour un salarié payé au SMIC. C’est une réduction de l’effort de 41% alors même que le poids matières des véhicules a considérablement augmenté : moins de 750 kilos pour la Renault 5, plus de 1 tonne pour la Sandero.


L’équipement du logement s’inscrit dans le même mouvement et représente le cas type des produits pour lesquels le progrès technique et l’électronique ont fait chuter les prix. Il fallait aussi débourser plus de 5 000 francs pour une télé en 1978, quasiment l’équivalent de 3 mois de travail pour une personne payée au SMIC, contre à peine plus d’une semaine désormais, soit une chute de 90% environ. Postes de radio, ordinateurs, réfrigérateurs, etc. suivent cette même tendance.


Un mouvement moins marqué dans les services


Ce mouvement de recul est moins marqué dans les services. Certains chutent beaucoup. C’est le cas du transport aérien : il fallait ainsi débourser 1 700 francs pour un aller simple Paris-New York contre 300 euros en moyenne aujourd’hui, soit un recul de 82%. D’autre recul moins, c’est le cas pour une place de cinéma (-24%). D’autres progressent, c’est le cas d’une coupe permanente pour femme en hausse de 54%. La coiffure, c’est le cas type des services essentiellement composé de travail humain direct.


Alors pourquoi ce décalage entre ce qui est ressenti et la réalité ? Trois éléments d’explications :


1. L’alourdissement considérable du coût du logement et de l’ensemble des dépenses préengagées qui aspirent une part grandissante du budget des ménages. Le reste à vivre est tellement raboté que cela complique les fins de mois, donnant l’impression que tout est hors de prix.
2. Le fait que la baisse des prix se soit essentiellement concentrée dans les années 80, 90 et se soit ralentie depuis.
3. Que depuis 6 mois, le prix de l’énergie est reparti à la hausse et pèse sur le pouvoir d’achat !


Mais c’est un fait depuis la fin des années 1970, la baisse des prix est quasi-générale.


Publié le mardi 19 avril 2022 . 4 min. 54

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