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Coupée de l’Europe depuis son offensive contre l’Ukraine, la Russie a massivement réorienté son économie vers les autres pays BRICS en général, de l’Inde et de la Chine en particulier. Ce faisant, la guerre ne fait rien d’autre que donner un grand coup d’accélérateur à une tendance déjà à l’œuvre. Sur les 10 années la précédant, la part de la Chine, de l’Inde, du Brésil et de l’Afrique du Sud dans les échanges commerciaux de la Russie avait déjà gagné 12,3 points pour atteindre près de 20% du total, alors que celle des pays occidentaux suivait la trajectoire opposée pour passer sous la barre des 50%. Et pour cause, les BRICS sont au fil du temps devenus l’autre poids lourd de l’économie mondiale.


Les BRICS ont l’avantage démographique en rassemblant plus de 4 habitants sur 10 de la planète, contre à peine 1 sur dix pour les pays occidentaux et génèrent désormais plus du quart de la richesse mondiale. C’est surtout, sur les 20 dernières années l’ensemble économique le plus dynamique au monde avec un taux de croissance annuel moyen proche de 7% contre 1,5 seulement pour l’Occident. C’est donc naturellement vers ces pays que l’économie russe avait fait la bascule.


Cette vision macroscopique est bien évidemment trop large pour rendre compte de la force des liens commerciaux entre la Russie et ses homologues des pays émergents.


L’Inde, un partenaire commercial clé pour la Russie


Une fois n’est pas coutume, il faut commencer par l’Inde. A priori le pays ne comptait pas ou pas pour grand-chose, pour la Russie moins de 2% de ses échanges avant-guerre en Ukraine. Et pour l’Inde, c’était la même chose, l’économie russe pesait à peine plus de 1% de ses échanges et se plaçait seulement comme son 27e partenaire. Mais ces chiffres globaux du commerce extérieur ne sont pas les bons révélateurs des liens qui unissaient déjà les deux pays. Avec l’Inde, il faut un peu remonter le temps. De longue date, l’URSS puis la Russie ensuite ont été pour le pays une source d’armement majeure. L’Inde représente 11% des importations mondiales d’armement (c’est hors radar des statistiques officielles du commerce extérieur) et se place tout simplement comme le premier pays importateur d’armes au monde. Or, c’est la Russie qui couvre l’essentiel de ces besoins, 58% en moyenne, loin devant Israël et les États-Unis. La menace d’éventuelles sanctions américaines n’a ainsi pas dissuadé New Delhi de se procurer cinq batteries de défense aérienne russes pour 5,4 milliards de dollars l’année dernière et d’autres accords sont en cours de discussion.


Dans le domaine pétrolier, les relations commerciales entre l’Inde et la Russie ont de leur côté connu un grand bond en avant. Avant le conflit, l’Inde s’approvisionnait principalement au Moyen-Orient. Aujourd’hui, après le quintuplement de ses livraisons de pétrole, la Russie est devenue le 1er fournisseur du pays avec 26% des approvisionnements. C’est l’une des raisons pour laquelle, la production de pétrole russe ne s’effondre d’ailleurs toujours pas.


À cause des sanctions, le marché russe souffre aussi de pénuries, mais l’Inde dispose d’un secteur manufacturier capable d’y pallier, notamment en médicaments ou composants électroniques. Symbole du renforcement des relations commerciales entre les deux pays, une nouvelle route commerciale, maritime et terrestre, a été inaugurée le 12 juin dernier, permettant de relier Saint-Pétersbourg à Bombay en deux semaines.


La Russie, fournisseur incontournable de la Chine


Le commerce entre la Chine et la Russie a également très fortement progressé depuis le début de la guerre. La Chine, c’était déjà un poids lourd du commerce extérieur russe avant. Certes, la relation bilatérale était profondément asymétrique. Si la Chine était bien le premier partenaire commercial de la Russie depuis 2010 et représentait quasiment 20% de son commerce extérieur, elle demeurait, en poussant à peine le trait, une quantité négligeable du point de vue de la Chine, son 13e partenaire. Côté chinois, l’intérêt porté à la Russie se concentre principalement autour de quelques lignes d’approvisionnements fondamentales : énergie, matières premières, et armement. La Russie s’est notamment au fil du temps imposée comme un fournisseur incontournable en hydrocarbures avec 16% des importations totales de pétrole du pays et 11% de gaz depuis l’ouverture en décembre 2019 du premier gazoduc reliant la Russie à la Chine. Et les deux pays ont signé un accord de construction d’un second. En forte progression, les importations de gaz russe par la Chine expliquent aussi pourquoi sa production ne s’est pas effondrée en Russie.


C’est un signe qui ne trompe pas : à 190 milliards de dollars, le commerce bilatéral entre les deux pays a battu un record en 2022 et la part du yuan dans les devises utilisées pour le commerce extérieur russe s’est envolée, passant en un an de 0,4% à 16%. Les conséquences de la guerre, c’est aussi un bouleversement de l’industrie automobile. Les marques chinoises occupaient fin 2022 31,3% du marché automobile russe, contre 3,5 % en 2020. Le groupe Avtoframos, ancienne filiale de Renault repris par la municipalité de Moscou, a noué un partenariat avec un constructeur chinois et commencé l’assemblage de modèles chinois sous licence. C’est enfin, l’annonce en février dernier de la construction d’un centre logistique d’exportation de pièces détachées automobiles vers la Russie.


Les exemples ne manquent pas. Outre la Chine et l’Inde, la Russie compte bien également resserrer ses coopérations économiques avec le Brésil et l’Afrique du Sud. Et c’est bien pourquoi les sanctions occidentales ont beaucoup moins de portée qu’auparavant.


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