Connexion
Accédez à votre espace personnel
Recevez nos dernières vidéos et actualités quotidiennementInscrivez-vous à notre newsletter
ÉCONOMIE
Décryptages éco Intelligence économique Intelligence sectorielle Libre-propos Parole d'auteur Graphiques Notes de lecture
STRATÉGIE & MANAGEMENT
Comprendre Stratégies & Management A propos du management Parole d'auteur
IQSOG
RUBRIQUES
Économie généraleFranceEurope, zone euroÉconomie mondiale Politique économique Emplois, travail, salairesConsommation, ménagesMatières premières Finance Géostratégie, géopolitique ComprendreManagement et RHStratégieMutation digitaleMarketingEntreprisesFinanceJuridiqueRecherche en gestionEnseignement, formation
NEWSLETTERS
QUI SOMMES-NOUS ?


La grande illusion d'une filière industrielle verte française

Publié le mardi 7 juillet 2020 . 4 min. 05

Voir plus tard
Partager
Imprimer

Rebâtir notre industrie sur un socle écologique, c’est le cap fixé pour de la relance industrielle post Covid. Au-delà des discours et du volontarisme affiché, un coup de projecteur sur quelques maillons significatifs de la filière verte révèle que le pari de la compétitivité nationale est loin d’être gagné.


La construction en bois : un secteur inadapté à un marché de masse


C’est le cas de la construction en bois, un secteur inadapté à un marché de masse. Le bois a représenté moins de 10% des logements individuels construits en France en 2018 et seulement 4,3% du collectif. C’est pourtant un matériau d’exception : en termes de conservation, d’isolation thermique de bilan carbone de valorisation des ressources locales d’utilisation et de légèreté. La France dispose aussi de la 3ème surface forestière européenne. Mais rien n’y fait car la massification de l’usage du bois se heurte à deux contraintes. En amont, la ressource est sous-exploitée : 75% des forêts françaises sont détenues par de petits propriétaires privés ce qui empêche l’industrialisation du secteur. Ensuite, les spécialistes du bois, à 60% des TPE de moins de 10 salariées, sont positionnés sur des constructions artisanales et le sur-mesure et elles n’ont pas les moyens financiers pour changer d’échelle.


L’éolien accélère mais creuse le déficit commercial


Le projet pour la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie dévoilé début 2019 fixe pour objectif une puissance cumulée de 24,6 GW d’ici 2023 et d’au moins 34,1 GW d’ici 2028. Or, seules 15,1 GW étaient exploités en 2018, ce qui suppose que la construction de parcs s’accélère. C’est ambitieux, mais en face aucun champion national pour y répondre. 95% des éoliennes terrestres installées en France en 2014 étaient d’origines étrangères, principalement allemandes, danoises est espagnoles. Les principaux acteurs français ne pesaient pas déjà lourd et sont passés pour certains sous pavillon étranger. Malgré les milliards d’euros que paient annuellement les consommateurs pour soutenir l’électricité verte, aucun champion national de la fabrication d’éoliennes n’a émergé.


Photovoltaïque résidentiel : la bulle explose


Tarif d’achat de l’électricité produite très avantageux, crédit d’impôt de 50%, la capacité installée a été multipliée par 10 entre 2008 et 2010. En 2011, plus de 70 000 nouvelles installations sont raccordées au réseau. Un emballement coûteux et hors de contrôle. Il aura suffi d’une simple révision du cadre réglementaire et la baisse des tarifs d’achat pour que la bulle explose et que le marché soit divisé par plus de 2 en une seule année et par 5 en cinq ans. C’est l’exemple type des secteurs de la filière verte où les prix sont déconnectés des fondamentaux générant des effets d’opportunité qui se retournent très violement dès que les perfusions sont enlevées et déstabilisent toute une filière.


Voiture électrique : la valeur ajoutée échappe aux constructeurs français

C’est la batterie qui détermine la performance première du véhicule, l’autonomie, et son prix. Mais aujourd’hui elles sont importées d’Asie. Certes, les producteurs asiatiques chercheront à localiser une part croissante de leur production en Europe, à la fois pour tisser des liens étroits avec les constructeurs locaux, rationaliser leur logistique et couper l’herbe sous le pied d’éventuels nouveaux concurrents européens. Mais ces implantations échapperont à la France. LG Chem a choisi la Pologne, Samsung SDI la Hongrie et CATL, l’Allemagne. Le Coréen SK Group, du fait de ses liens avec les constructeurs allemands, devrait faire un choix similaire. Enfin, l’éventuelle  « gigafactory » européenne de Tesla est attendue en Allemagne ou aux Pays-Bas. 

Il ne faut pas se bercer d’illusions, la France est loin du compte pour devenir un champion de l’industrie verte. Une véritable stratégie industrielle de rattrapage et un engagement massif de l‘Etat sur des investissements de long terme sont indispensables pour faire de faire des industries écologiques une filière d’entrainement de l’économie française sans creuser le déficit commercial.


x
Cette émission a été ajoutée à votre vidéothèque.
ACCÉDER À MA VIDÉOTHÈQUE
x

CONNEXION

Pour poursuivre votre navigation, nous vous invitons à vous connecter à votre compte Xerfi Canal :
Déjà utilisateur
Adresse e-mail :
Mot de passe :
Rester connecté Mot de passe oublié?
Le couple adresse-mail / mot de passe n'est pas valide  
  CRÉER UN COMPTE
x
Saisissez votre adresse-mail, nous vous enverrons un lien pour définir un nouveau mot de passe.
Adresse e-mail :