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D’un côté, il y a la campagne avec l’air pur, de grands espaces où la population vit en harmonie avec la nature. Et de l’autre, la grande ville, polluée, congestionnée où la population s’entasse. D’un côté, le bon, de l’autre le mauvais. C’est bien évidemment plus compliqué que cela. En prenant simplement deux dimensions, l’habitat et les transports, le mode de vie le plus vertueux n’est pas forcément celui que l’on croit.


Le rêve pavillonnaire, un cauchemar pour les espaces naturels


Premier aspect, l’habitat. La consommation d’espace par l’habitat exerce une pression sur les sols en contribuant à leur artificialisation — l’artificialisation des sols se définissant comme la perte du caractère naturel ou agricole d’un espace. Ce phénomène est responsable de la régression des terres arables et des milieux naturels, de la perturbation du cycle de l’eau et des sols. Entre 2006 et 2014, selon un rapport du comité pour l’Économie verte, l’habitat individuel a représenté près de 50% des sols nouvellement artificialisés, loin devant le réseau routier (16%), le bâti agricole (8%) et surtout l’habitat collectif. La disparition de la surface cultivable en France ces dernières années est donc largement imputable aux très nombreuses constructions de nouvelles habitations individuelles. Et le principal responsable, c’est bien le rêve pavillonnaire. Il faut néanmoins être juste. Cette prépondérance des logements individuels résulte en partie de la présence de jardins (soit des sols artificialisés, mais non couverts) qui contribuent pour plus de la moitié de la surface occupée par les logements individuels. En passant à la notion d’imperméabilisation des sols — c'est-à-dire leur recouvrement par un matériau imperméable tel que le béton ou l'asphalte —, l’écart se resserre avec l’habitat collectif. Mais le rapport reste impressionnant : de 1 à 7,5. Un écart que l’accueil d’une plus grande part de la population par l’habitat individuel ne justifie pas, bien au contraire.


Empreinte carbone : avantage à l’habitat collectif urbain


L’empreinte de l’habitat sur l’environnement ne se limite pas à ces seuls aspects, l’empreinte carbone en est une autre. En cause la taille des logements : la surface moyenne d’un pavillon est légèrement supérieure à 112 m² (un chiffre en hausse depuis le milieu des années 80), contre 63 pour un appartement (un chiffre en baisse sur moyenne période). Finalement, c’est quasiment du simple au double. Compte tenu du nombre d’occupants, une personne seule dispose en moyenne de 45 m² dans une habitation individuelle, contre 32,5 dans le collectif, c’est quasiment 30% de moins. L’impact est double :


En matière de chauffage (ou de climatisation), car les surfaces concernées sont plus réduites dans le cas de l’habitat urbain. Les observations montrent en outre que le nombre d’appareils-électroménager, leur taille et leur puissance augmentent avec celle de la surface disponible. Le bilan énergétique est nettement à l’avantage de l’habitat urbain collectif.


Deuxième dimension, le transport. D’après une étude de l’Insee, chaque habitant des pôles urbains émet deux fois moins de CO2 que la moyenne, grâce à un usage plus fréquent des transports en commun, du vélo ou à pied à la fois pour se rendre à son lieu de travail ou d’enseignement, mais également pour toutes les autres activités (commerce, loisirs, démarches administratives, etc.). Dans les territoires faiblement urbanisés, prendre sa voiture pour aller travailler est le quotidien de plus de 8 salariés sur 10. À Paris, c’est moins de 11% et pas beaucoup plus du tiers dans les départements de la petite couronne. En grande couronne, où l’habitat est plus diffus, la voiture devient majoritaire. Dans les grandes aires urbaines des principales métropoles, les trajets domicile-travail s’effectuent moins d’une fois deux via l’automobile. Parce qu’en ville la distance à parcourir pour ses déplacements est plus limitée, parce qu’en ville l’empreinte écologique par kilomètre parcouru est plus faible, l’empreinte carbone liée aux déplacements du quotidien y est plus réduite.


La ville, royaume des effets d’échelle


De la même manière, on conçoit facilement que les maisons nécessitent davantage de matériaux de construction. Et elles conduisent les collectivités à entreprendre des travaux, forcément bien plus conséquents qu’en milieu urbain, pour construire les réseaux de routes, d’eau, d’électricité, de gaz, de télécommunication, la mise en place de services de ramassage des ordures ménages, etc.


La ville, c’est le royaume des effets d’échelle, pas la campagne. Avec néanmoins le revers de la médaille lié aux problèmes :


- de congestion de qualité de l’air dès lors que la ville s’étend trop,
- de vulnérabilité d’infrastructures hyperconcentrées, à l’instar de l’ouragan Sandy qui a causé 19 Md$ de dégâts à New York ou encore à Paris le spectre de la crue du siècle,

- des coûts cachés, autrement dit des externalités négatives liées à l’hyperpolarisation des flux sur une mégapole.


Quoiqu’il en soit, à rebours de bien des idées reçues, la ville s’avère plus écolo que la campagne… quand elle ne se dilate pas trop et quand le système formé par l’ensemble des métropoles produit un maillage de flux équilibré sur le territoire.


Publié le jeudi 17 décembre 2020 . 6 min. 44

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