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Le miracle Suisse : tout va très bien...pour l'instant

Publié le mardi 4 octobre 2022 . 4 min. 56

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L’économie suisse demeure, à bien des égards, un OVNI en Europe. L’inflation y est d’abord étonnamment faible. À 3,5% en août dernier, elle est, certes, au-dessus des standards du pays et il faut remonter à 1993 pour trouver trace d’une telle augmentation. Mais elle reste néanmoins très en deçà des niveaux de la zone euro où la hausse des prix à la consommation dépasse désormais 9% et tout cela sans bouclier tarifaire sur l’énergie ou de remise à la pompe.


Une économie à rebours des autres pays d’Europe


À l’origine de cet écart, une hausse des prix de l’énergie de 10 points inférieurs à celle de la zone euro. Cette différence, le pays le doit à son mix-électrique fait de nombreux barrages hydro-électriques et de centrales nucléaires qui lui assurent son autonomie sur une partie de l’année conjugué à un système de tarification qui n’accroche pas le prix de gros de l’électricité à celui du gaz. Seul bémol, la Suisse importe de l’électricité pendant la période hivernale, ce qui entraînera mécaniquement une augmentation de la facture moyenne début 2023.


Deuxième spécificité, les droits de douane sur les produits agricoles et de l’élevage. Afin de protéger son agriculture, le pays impose des droits de douane très élevés aux produits importés jusqu’à leur faire atteindre le niveau de prix des producteurs locaux. Quand les prix à l’importation flambent, les droits de douane baissent ce qui tempère l’inflation alimentaire importée.
Pays riche, le revenu moyen des Suisses est également plus élevé que dans la plupart des pays et le budget consacré par les ménages aux besoins primaires est mécaniquement plus faible. L’énergie et l’alimentation, dont les prix ont le plus augmenté, représentent ainsi 20% du panier moyen de la ménagère, contre 30% dans la zone euro. Mais ce n’est pas tout. Spécialisation sur des marchés de niche haut de gamme, salariés hautement qualifiés, les entreprises helvètes, notamment industrielles, supportent un coût de la main-d’œuvre nettement plus élevé que ceux des pays de la zone euro, notamment vis-à-vis de l’Allemagne. Toute chose égale part ailleurs, le coût "matière" dans le coût total y est donc plus faible et l’impact de la hausse des matières premières dilué.


Il y a, enfin, le bouclier indéfectible du franc suisse contre l’inflation importée. Le franc s’est notamment considérablement renforcé depuis début juin face à la monnaie européenne. Or la zone euro, c’est près de la moitié des importations suisses en moyenne sur les 5 dernières années. La livre sterling s’est également fortement dépréciée face au franc. Or, le Royaume-Uni est un fournisseur de 1er rang avec 8% des imports du pays. Le franc suisse est aussi une des rares monnaies à avoir si peu cédé de terrain face au billet vert depuis le début de l’année.


La Suisse ne peut pas faire cavalier seul


L’économie suisse se retrouve donc, à rebours de tous les autres pays européens, avec une inflation modérée et une monnaie solide. En d’autres termes, le pouvoir d’achat résiste mieux qu’ailleurs et l’État n’a pas été, jusqu’à maintenant, contraint d’intervenir pour soulager le budget des ménages et dégrader les finances publiques. En réduction, le déficit restera cantonné à moins de 1% cette année. Et la dette publique passera sous la barre des 40%. Autant dire que ces niveaux sont hors de portées pour les principales économies européennes, même les plus vertueuses. 


Les autorités monétaires se retrouvent aussi avec plus de marge de manœuvre pour mener leur politique. Dernière grande banque centrale européenne à sortir des taux négatifs, la Banque Nationale suisse ne devrait pas s’engager dans un processus de resserrement aussi prononcé que la Banque d’Angleterre, de la BCE ou de la Fed pour casser l’inflation ou soutenir sa monnaie.


L’économie suisse semble donc mieux armée que les autres pays européens pour affronter les vents contraires. Portée par la puissance de son industrie pharmaceutique, emmenée par Novartis et Roche, elle avait déjà mieux encaissé la crise de la Covid et avait retrouvé son niveau d’activité pré-pandémie 2 trimestres avant la zone euro et dépassait de plus de 3% son niveau de PIB du 4e trimestre 2019, contre seulement 1,2% pour ses voisins européens.


Toutefois la Suisse ne peut pas totalement faire cavalier seul. La force de l’économie suisse s’appuie en partie sur celle de ses exportations avec un solde commercial archi-excédentaire qui représente en moyenne près de 6% du PIB. Or, le commerce mondial est en panne et la géographie des exportations suisses est un handicap. Sur ces 5 principaux débouchés, seule l’Inde reste dynamique. Les États-Unis sont en récession, l’Allemagne n’y échappera pas et la Chine est à l’arrêt.


L’autre courroie de transmission du malaise mondial passe bien entendu par la finance. Le secteur financier contribue très directement à la création de plus de 9% du PIB et emploie 5,2% de la population active. C’est environ deux fois plus qu’en France. Et encore ces chiffres ne mesurent pas les effets d’entraînement sur les autres secteurs. Ce qui commence à ressembler à un krach boursier planétaire est évidemment une très mauvaise nouvelle. Bref, en Suisse, tout va bien… pour l’instant.


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