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Le mirage d'une baisse des prix alimentaires

Publié le jeudi 7 septembre 2023 . 4 min. 19

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Attendues, les baisses des prix alimentaires vont décevoir. Alors que leur boom était directement lié à l'explosion des coûts des matières premières agricoles et énergétiques qui ont suivi le rebond de l'activité post-Covid et le déclenchement du conflit en Ukraine, beaucoup s'attendent maintenant à un retour à la situation antérieure. C'est tout simplement impossible.


Commodités / Intrants : une facture un peu allégée pour les industriels


Il y a d'abord un sérieux doute sur la trajectoire à venir des prix des commodités. Sans que les secteurs de l'agriculture et des industries agroalimentaires figurent parmi les plus énergivores, pétrole, gaz, électricité représentent une part non négligeable de leurs intrants :


• Côté pétrole, l'annonce par l'OPEP et ses alliés de leur volonté de réduire leur production a déjà fait remonter le cours du Brent à plus de 90 dollars le baril début septembre, au plus haut depuis le début de l'année. Après une année 2022 hors normes, les prix du pétrole sont redescendus mais ils se situent à un niveau élevé et devraient de nouveau progresser en moyenne l'année prochaine.
• Même type de configuration pour le gaz naturel avec en outre son renchérissement structurel conséquence du remplacement des approvisionnements russes par d'autres plus onéreux.
• Ce n'est pas sans impact pour le prix de l'électricité. Le coût de la transition écologique ne sera pas neutre non plus.


Bref, le prix de l'énergie ne reviendra pas à ses standards d'avant 2020. Côté matières premières agricoles, les cours des céréales sont non seulement soumis à l'aléa climatique mais aussi à l'incertitude qui entoure le contexte géopolitique : la rupture brutale par Moscou de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire l'a rappelé. Au-delà des céréales, l'ensemble des prix des produits agricoles resteront élevés. Sans modification des comportements de marge de la part des branches agricoles, il faut donc s'attendre à ce que le reflux des prix agricoles à la production, c'est-à-dire les prix en « sortie de ferme », soit plus réduit qu'espéré. C'est un signe, ils ont stagné au début de l'été après avoir reculé depuis leur pic d'avril 2022.


La facture pour les industriels de l'agroalimentaire va s'alléger, c'est mécanique, mais pas revenir à ce qu'elle était. L'effet est en outre retardé, le temps que les stocks de matières premières et d'emballages achetés au moment où les prix étaient aux plus hauts soient vidés.


Des salaires en hausse


Deux autres paramètres sont aussi à intégrer dans l'équation :


1. Le premier, l'évolution des salaires dans la branche. Ils sont sur une pente croissante. C'est la suite logique d'une inflation générale qui s'est enkystée entraînant plusieurs revalorisations du SMIC, des salaires qui y sont liés mais aussi une montée des revendications salariales auxquelles s'ajoutent les difficultés de recrutements qui poussent les rémunérations à l'embauche à la hausse.
2. Second paramètre, les comportements de marges. Profitant du contexte, certains industriels ont fait passer des hausses de prix au-delà de l'augmentation de leurs coûts comme le dévoile la progression du taux de marge dans l'agroalimentaire passé au-dessus de sa moyenne de long terme. Mais c'est après des années de tensions où il était tombé à un niveau anormalement bas.


Les prix de production des industries alimentaires viennent à peine d'entamer leur décrue. Elle devrait se poursuivre au cours des prochains mois compte tenu des évolutions de prix passés en amont. Elle pourrait être alimentée aussi par la pression mise par la grande distribution et les pouvoirs publics sur les industriels pour qu'ils rognent sur leurs marges, même si un retour à la case départ est peu certain ni même souhaitable pour l'état de santé d'un tissu économique essentiellement composé de PME. Anticiper les négociations annuelles entre les grandes enseignes et les 75 plus grands groupes industriels permettra de faire passer plus rapidement les baisses de prix enregistrées en amont sur les étiquettes, mais le mouvement sera d'une ampleur plus faible qu'espéré et limité dans le temps. Une chose est sûre, les prix alimentaires ne retrouveront jamais leurs niveaux d'avant crise.


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