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Le tourisme en France : une relocalisation réussie ?

Publié le mardi 26 avril 2022 . 4 min. 49

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La relocalisation du tourisme en France, bien compris comme étant le recentrage des activités touristiques sur la clientèle nationale, a permis au secteur de retrouver quelques couleurs. Un tourisme plus recentré, plus relocalisé cela a des conséquences fortes à la fois sur les zones touristiques, les modes d’hébergements et la gamme des établissements fréquentés. L’évolution du nombre de nuitées durant la dernière période estivale par rapport à une année 2019 au zénith donne 4 indications fortes : d’abord, malgré un rebond remarquable l’année dernière, le nombre total de nuitées dans les hébergements collectifs touristiques (hôtels, campings, village vacances, etc.) n’est pas encore parvenu à restaurer son niveau d’avant crise. Une baisse de fréquentation générale alors que la clientèle domestique est de retour et se retrouve à son pic pré-pandémie. En face, le nombre de touristes venus de l’étranger est toujours très loin de son niveau normal, compte tenu d’un été encore marqué par le maintien de certaines restrictions sur les voyages internationaux.


Bilan, la clientèle française s’est aujourd’hui plus de 82% des nuitées contre moins de 69% avant la pandémie. Mais cela serait une erreur de croire à un retour à la situation antérieure une fois terminé l’épisode de la Covid-19.


Car, même s’il y aura inévitablement un retour de balancier, la consommation touristique s’était déjà recentrée et relocalisée avant même la crise sanitaire : prises de conscience écologique, éthique, opposition au tourisme de masse, etc. étaient des tendances émergentes, la crise ayant accéléré le mouvement. Or les attentes, tous comme les comportements, ne sont pas homogènes entre la clientèle française et étrangère. En termes de lieux de villégiatures d’abord. Les Français privilégient les séjours loin des grands centres urbains, surtout très loin de l’Ile de France destination totalement délaissée l’été avant même la crise de la Covid. La région parisienne concentrait ainsi moins de 6% des nuitées des résidents en 2019. Le tourisme urbain estival est, en revanche, plus rependu du côté des voyageurs étrangers. Il représentait ainsi près du tiers de leurs nuitées cette même année et plus d’une nuitée sur 10 s’effectuait en Ile de France.


Cette configuration de surpondération de la clientèle nationale est évidemment aujourd’hui très défavorable au tourisme urbain qui enregistre une chute spectaculaire de la fréquentation de près de 40%, avec une pointe à -59% pour l’Ile de France.


En revanche, sur le littoral, dans les massifs de montagne ou à la campagne, la clientèle domestique a soutenu l’activité. Partout sur les bords de mer, la fréquentation des résidents est en hausse par rapport à 2019 de 7,4% sur le littoral nord et normand à 3,9% sur la côte atlantique pour une moyenne de 5,5%, si bien que, malgré la défection de la clientèle étrangère, la fréquentation totale est revenue à plus de 92% de son niveau de 2019. C’est un peu moins dans les massifs (91,4%) et dans les autres espaces dont la campagne.


Ce recentrage de l’activité touristique sur la clientèle française s’accompagne aussi d’une évolution très tranchée entre les différents modes d’hébergement. Toute chose égale par ailleurs, la clientèle étrangère est beaucoup plus présente dans l’hôtellerie. Les touristes étrangers effectuent ainsi près d’une nuitée sur deux dans le secteur hôtelier, c’est près de 13 points de plus que les résidents qui s’orientent plus volontiers vers le camping et les autres formes d’hébergement comme les résidences de tourisme, les villages vacances etc. avec comme conséquences une fréquentation hôtelière générale très en dessous de celle de 2019, quel que soit l’espace touristique (zones urbaines, littorale, montagne) alors qu’elle s’en rapproche nettement pour les campings.


Modification des modes d’hébergement mais aussi de la hauteur de gamme. Les touristes étrangers sont davantage positionnés sur le haut de gamme. Dans l’hôtellerie c’est très clair, les nuitées des non-résidents s’effectuent à plus de 52% dans les 4-5 étoiles c’est près du double des résidents. C’est moins marqué dans les campings, mais une fois de plus la clientèle étrangère a une prédisposition à se placer dans le haut de gamme.


La crise sanitaire a contribué à un recentrage et une relocalisation du tourisme. Ces tendances sous-jacentes préexistaient déjà avant mais se sont renforcées. Recherche de proximité et de voyages porteurs de sens, succès du local, les vacances idéales pour les Français se passent de plus en plus souvent en France. C’est une relocalisation réussie elle place les grandes métropoles face à un redoutable défi marketing, visant à rebâtir une attractivité qui ne soit pas toute entière bâtie sur une pleine et peut-être illusoire restauration de la situation d’avant crise.


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