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Les États-Unis, nouveaux rois de l’or noir grâce à leur pétrole de schiste ! C’est un séisme dont l’onde de choc est encore mal mesurée. Deux choses fondamentales ont changé :


1) Les États-Unis dominent le marché. Ils ont pris l’ascendant en inondant le marché mondial de leur pétrole de schiste. Mais pour éviter le risque d’une chute brutale des cours incompatibles avec la rentabilité du secteur, l’offre américaine a chassé dans le même temps une partie de l’offre mondiale. C’est déjà chose faite avec le Venezuela, l’Iran et finalement la mise en place de quotas de production par l’OPEP et la Russie. Résultat : les États-Unis, c’est aujourd’hui avec 12 millions de barils jours produits, plus de 13% de l’offre mondiale.
2) C’est une vélocité de réponse de ses capacités, qui lui permet de contrôler l’offre marginale. Cette mainmise fait que là où le cycle conventionnel était de trois-quatre ans environ, il est ultra-raccourci dans le cas du pétrole de schiste (de l’ordre de trois-quatre trimestres). Et de fait, les États-Unis sont devenus les price-makers du prix du pétrole et le grand maître des horloges.


Ce nouvel état de fait a trois conséquences majeures : cela bouleverse le cycle d’inflation, le temporise et le raccourcit.


Les États-Unis, pilotes du marché du pétrole


En redevenant un géant pétrolier, les Etats-Unis pilotent le marché autour d’un prix cible déterminé en fonction de leurs intérêts. Un prix bas du baril n'est plus totalement dans l'intérêt de l'économie américaine compte tenu des effets d'entrainement du secteur pétrolier sur celui de l'énergie, ses retombés sur l'investissement ou sur l'emploi. A l’inverse, un prix trop élevé menace de gripper sa demande intérieure. Les prix du pétrole oscillent dès lors à l’intérieur d’un couloir décidé par les États-Unis. Des prix dont les embardées sont moins violentes que par le passé.


Conflit d’objectif pour les Banques centrales


Mais dans un contexte où les pressions déflationnistes sont encore extrêmement virulentes, où l’inflation sous-jacente est très faible comme dans la zone euro où elle reste bloquée autour de 1% depuis des années, ce sont les oscillations, même contenues, du prix de l’énergie qui font la variabilité de l’inflation. La hausse des cours du pétrole entraine ainsi quasi-instantanément une hausse de l’inflation et mord sur le pouvoir d’achat de l’ensemble des pays européens. Ceci freine la consommation et la croissance. A l’inverse une chute des cours redonne immédiatement du pouvoir d’achat et donne un coup de fouet à la croissance. Cela complique donc sérieusement la tâche de la BCE. Les cycles de l’inflation sont à la fois moins amples mais surtout moins longs, alors que les délais de réaction à la politique monétaire demeurent au minimum d’un an. Compte tenu de la plus grande réactivité de l’industrie pétrolière américaine, les périodes de croissance forte et de plus faible inflation et les périodes de croissance faible et de forte inflation s’enchainent de plus en plus rapidement. Et il y a régulièrement conflit d’objectif pour les Banques centrales entre croissance et inflation, et l’on comprend mieux pourquoi la BCE ne cesse de remettre aux calendes grecques la hausse de ses taux.


Décalage des cycles US/Europe


Finalement, la domination américaine a pour troisième conséquence un plus grand décalage des cycles des deux côtés de l’Atlantique : le tempo de la croissance américaine tend à se régler sur celui du secteur énergétique. Mais la prospérité énergétique américaine pénalise la croissance européenne. Par exemple, la hausse du prix du pétrole de l’été 2017 à l’automne 2018 a fait plier la croissance en Europe, alors qu’elle a dopé celle des Etats-Unis.


Bref, les États-Unis dominaient déjà le monde de la planète fiance avec le dollar. Il domine désormais le monde de l’or noir avec leur pétrole de schiste et consolide les bases de l’America first.


Publié le lundi 8 avril 2019 . 3 min. 53

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