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Dans le cadre du projet de loi immigration, le gouvernement envisage la création d’un titre de séjour « métiers en tension » afin notamment d’aider les employeurs à recruter dans les secteurs en pénurie de main-d’œuvre. Il est vrai qu’après s’être réduites en 2020, les tensions sur le marché du travail sont vivement remontées en 2021 pour atteindre leurs plus hauts niveaux depuis 2011 et un nouveau pic aura été franchi en 2022. Deux grandes branches d’activité se retrouvent plus particulièrement ultra-tendues : l’industrie et plus encore le BTP, avec un manque qui se concentre essentiellement au niveau des ouvriers qualifiés et des techniciens pour ces deux filières. Dans le tertiaire les infirmiers, les aides-soignantes, les aides à domicile, les employés de l’hôtellerie-restauration ou les routiers font également partie des professions les plus tendues. Avec cette interrogation : l’immigration peut-elle répondre à cette demande ?

Des métiers aux conditions de travail difficiles

Une partie de la réponse est donnée par les études de la Dares (une direction rattachée au ministère du Travail) sur les métiers exercés par les immigrés déjà installés sur le territoire. Globalement, en France, 1 emploi sur 10 est occupé par un ou une immigrée, c’est-à-dire une personne résidente en France née étrangère à l’étranger.

L’éventail des métiers exercés par les immigrés est relativement limité, notamment pour les femmes. Sur les 87 familles professionnelles considérées, les 5 les plus fréquemment exercées concentrent près du tiers de l’emploi immigré féminin, contre environ le quart pour les hommes. Cette densité professionnelle se traduit par une forte surreprésentation des immigrés dans une poignée de métiers. Ainsi, près de 4 employés de maison sur 10 sont des femmes immigrées, 15% des aides à domicile et aides ménagères, ou bien encore 11% des employés de l’hôtellerie-restauration. Côté emploi masculin, le quart des ouvriers du gros œuvre du bâtiment sont issus de l’immigration, 21% des agents de gardiennage et même 19% des membres du clergé, manque de vocation oblige.

L’importance des travailleurs immigrés dans l’économie est encore plus nette en Île-de-France où ils représentent 22% de la population active. Ce n’est qu’une moyenne. Six aides à domicile, aides ménagères ou employé de maison sur 10 sont immigrés, idem pour les ouvriers du gros œuvre, 50% des cuisiniers et près d’un ouvrier non qualifié sur 2 des industries agro, chimique, plastique ou de la filière bois-carton.

Ces professions pour lesquelles la surreprésentation des immigrés est la plus élevée se caractérisent par des conditions de travail généralement plus difficiles que la moyenne, car ce sont des métiers physiquement pénibles, aux tâches répétitives, aux horaires souvent atypiques (c’est-à-dire tardifs, décalés, morcelés).

Métiers (qualifiés) sous tension

Les postes occupés par les travailleurs immigrés sont donc bien souvent des emplois qui ne sont pas ou plus acceptés par les natifs du fait des conditions de travail et/ou de rémunération. Cela ne doit pas occulter pour autant la forte présence d’immigrés dans des professions plus hautement qualifiées et souvent sous fortes tensions :

- comme les ingénieurs de l’informatique, métiers investis par les jeunes diplômés en provenance de Tunisie et du Maroc, ce qui participe à une surreprésentation des immigrés maghrébins parmi les métiers du numérique ;
- beaucoup de personnes issues de l’immigration également dans les personnels d’études et de recherche. Avant la crise de la covid-19, plus de 41% des doctorants étaient d’origine étrangère. Bref, beaucoup de labos de recherche seraient aujourd’hui fermés sans l’apport des immigrés. Mais c’est aussi une surreprésentation dans la catégorie médecins et assimilés : pharmaciens, dentistes et vétérinaires.

En creux, les immigrés sont absents ou quasi absents de certaines professions :

- pour des raisons de législation. C’est le cas dans la fonction publique où les emplois de titulaires sont fermés aux étrangers qui n’ont pas une nationalité de l’Union européenne ;
- les emplois dits de souveraineté (police, armée) qui ne sont accessibles qu’aux seuls citoyens français ;
- pour des raisons de réglementation restrictive, qu’elles soient liées à la reconnaissance du diplôme, c’est le cas pour les infirmiers ou à la nécessité d’obtenir une autorisation pour exercer (expert-comptable, commissaire aux comptes notamment) ;
- pour des raisons de transmission au sein d’une même famille, comme les agriculteurs ou les éleveurs ;
- enfin, pour des raisons moins inavouables, comme les comportements discriminatoires des recruteurs, comme des publics dans les professions de contact (attachés commerciaux).

Conditions de travail plus contraignantes, métiers sous tension sont bien les deux principales caractéristiques du travail des immigrés.


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